Le nom KOBRA AND THE LOTUS apparaît régulièrement dans la presse spécialisée et sur internet mais c’est la première fois que nous pouvons nous confronter à la musique des canadiens par l’entremise de leur signature chez Napalm Records. Fondé en 2009 sous la forme d’un trio, le projet se développera rapidement et compte trois albums à son actif au moment de sortir Prevail I. Des débuts, seule la chanteuse Kobra Paige est rescapée, les changements de line-up ont été nombreux mais la chanteuse reste d’évidence le capitaine de ce navire.
Avec le professionnalisme et la classe nord-américaine habituelle, KOBRA AND THE LOTUS se présente dès le début sous son meilleur et la première impression s’avère très positive. Les canadiens évoluent dans un registre heavy-métal classique, presque NWOBHM, et restent en permanence sagement dans sur le chemin déjà tracé. C’est peut-être un brin plus agressif dans les riffs que les ténors du genre mais le chant de Paige adoucit rapidement le propos. C’est très propre, soigné et il n’y a franchement pas grand-chose à redire quant à la prestation proposée par chaque membre du quintet. Prevail I a été produit par une équipe expérimentée composée de Jacob Hansen et Ted Jensen.
Chaque écoute suivante par contre fait décliner le véritable intérêt de ces chansons trop formatées, sans imagination. On croirait écouter AMARANTHE ou EVANESCENCE, le côté hyper accrocheur et opportuniste en moins. L’écoute du disque ne crée pas grande émotion et surtout ne laisse pas énormément de traces chez l’auditeur. KOBRA AND THE LOTUS sonne très générique et ne parvient pas à susciter le moindre enthousiasme. Dans la veine stylistique que les canadiens ont choisi c’est assez impardonnable et l’album risque de rapidement prendre la poussière sans que vous soyez en rien tenailler par l’envie de l’écouter.
Puisque cet opus se nomme Prevail I, on peut légitimement supposer que Prevail II verra bientôt le jour. Espérons que KOBRA AND THE LOTUS saura se montrer nettement plus convaincant sur ce deuxième volet car pour l’instant la déception l’emporte sur tout autre sentiment. La forme reste inattaquable mais le fond laisse à désirer. Ennui quand tu nous tiens !
Oshyrya (5,5/10)
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Napalm Records / 2017
Tracklist (45:38 mn) 01. Gotham 02. TriggerPulse 03. You Don’t Know 04. Specimen X (The Mortal Chamber) 05. Light Me Up 06. Manifest Destiny 07. Victim 08. Check The Phryg 09. Hell On Earth 10. Prevail
BLOODY HAMMERS a soufflé le chaud et le froid ses derniers temps. Autant leurs gimmicks et surtout leur musique semblaient assez peu convaincants sur Under Satan’s Sun (2014) autant la mayonnaise finissait par prendre sur Lovely Sort of Death l’année dernière de façon assez inattendue. Les tronçonneuses pouvaient être rangées dans leurs étuis alors que l’atmosphère sombre et gothique de ce dernier opus s’imposait à nous. Histoire de ne pas laisser trop retomber l’excitation générale, voici que notre duo macabre se rappelle déjà à nous avec un EP et six nouvelles compositions sous le bras.
Tout commence pour le mieux avec deux titres accrocheurs. Il faut être patient pour découvrir le potentiel de « Gates of Hell » qui joue la carte de la puissance et de la simplicité avec des riffs de guitares assez gras et une ligne mélodique immédiatement accessible. Quelques touches de claviers viennent apporter une touche de couleur mais cela reste extrêmement épuré. Même chose pour un « Blood » plus orienté gotique/horreur seventies, le refrain se mémorise en quelques secondes et l’auditeur n’a plus qu’à se laisser porter. L’influence TYPE OF NEGATIVE saute, de façon flagrante, aux oreilles. Le timbre de voix grave d’Anders Manga renforce forcément cette impression. Malheureusement, plus The Horrific Case Of Bloody Hammers avance plus l’ennui progresse. Les chansons plus lentes finissent par se ressembler et il devient pénible de maintenir son attention éveillée. Quelques bons moments émaillent les quatre compositions restantes mais elles peinent à susciter un intérêt même modéré. Moins accrocheuses, l’envie de zapper se fait de plus en plus pressante.
En faisant le bilan, tout un chacun verra bien que The Horrific Case Of Bloody Hammers ne répond pas à toutes les espérances placées en lui. Avec un tiers convaincant et deux tiers beaucoup plus discutables, nous sommes loin du compte. Manga ferait bien d’être plus sélectif pour ne conserver que ses compositions les plus efficaces. Il risque sinon d’épuiser même ses plus fervents partisans.
Oshyrya (05/10)
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Napalm Records / 2017
Tracklist (26:11 mn) 01. Gates of Hell 02. Blood 03. The Beyond 04. Vultures Circle Overland 05. All The Colors Of The Dark 06. The Bloodsucker Leads The Dance
L’aventure 8KIDS a débuté en 2013 outre-Rhin à Darmstadt de l’initiative de Hans Koch et Jonas Jakob. Afin de compléter les line-up, ils intègrent Emma McLellan à la batterie dans leur rang. Après un premier EP, Dämonen, en 2016, voici que le trio se lance dans le grand bain avec un premier album sous le bras, Denen die wir waren (ceux que nous étions autrefois).
Quelle déception, alors que visuellement on pense être ne présence d’un groupe rock plutôt psychédélique, atmosphérique et progressif, 8KIDS se transforme en formation post hardcore d’un premier abord pas très maligne ni subtile avec un chant en allemand qui n’aide pas forcément à rentrer dans leur trip. Et pourtant tout commençait plutôt bien avec une courte introduction instrumentale qui entretenait nos illusions. Mais dès les premières notes de « Bordsteinrand », le voile de nos rêves se déchire et un chant hurlé en allemand sur un rock énervé s’impose à nous. « Über den Berg » a de quoi susciter un plus d’enthousiasme avec une mélodie très simple mais surtout un refrain très accrocheur.
Pas simple de ne pas secouer la tête et taper du pied même si les ficelles sont assez grosses. 8KIDS dévoile petit à petit son identité artistique et laisse apercevoir de belles choses une fois la première barrière passée. Les allemands savent être subtils, mélangeant avec talent intensité et mélodie, agressivité et douceur. Le choix d’un chant hurlé pose quand même des questions, sur les titres les plus rapides cela apporte un vrai plus mais la mayonnaise prend moi sur les compositions les plus posées. Les chansons s’enchaînent avec un intérêt assez fluctuant, certaines mélodies parviennent à capter l’attention ce phénomène ne dure jamais longtemps.
Le trio à l’origine de 8KIDS semble en avoir gros sur le cœur et exprime ses émotions et surtout ses frustrations et ses désillusions à travers sa musique et cet album. Jonas Jakob hurle beaucoup, agace également souvent et surtout en vain puisque beaucoup risquent de ne pas comprendre les paroles de ces chansons. Musicalement, les allemands propose un rock agressif, bourré de touches très diverses parfois,punk, hardcore ou encore atmosphérique. Le trio parle avec son cœur et ses tripes et gagne en cela tout notre respect. Denen die wir waren reste un objet musical intéressant mais qui a très peu de chance de toucher grand monde hors des contrées germaniques.
Oshyrya (6,5/10)
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Napalm Records / 2017
Tracklist (52:53 mn) 01. Intro 02. Bordsteinrand 03. Über den Berg 04. Ich kann die Welt spüren 05. In den Sternen 06. Zeit 07. Zerbrechen 08. Blitzschlag 09. Geist 10. Kamintrophäe 11. Kann mich jemand hören 12. vis-à-vis 13. Winter in Dir