La première écoute de ce nouvel album des allemands de TOXPACK a vu le visage de votre serviteur s’éclairer d’un grand sourire. Aucune moquerie dans cette réaction mais une surprise amusante à la découverte auditive de ce rock punk/streetcore à l’américaine cochant toutes les cases mais chanter dans la langue de Goethe. Autant dans d’autres genres (folk, black ou indus) cela ne surprend plus, autant là, ce n’est pas vraiment banal. Schall & Rausch n’est autre que le huitième trophée des teutons sur leur tableau de chasse, le premier à sortir chez Napalm Records. Alors bien sûr, avec un chant intégralement en allemand, TOXPACK est peu connu dans nos contrées et s’adresse surtout aux pays germaniques.
A niveau musical, TOXPACK propose un cocktail assez sympathique, sur une base rock mélodique et accessible, ils greffent des éléments punk et hardcore afin d’épicer le mélange et de lui donner un zest d’amertume. Bourré d’énergie, Schall & Rausch fait rapidement office de boisson énergisante à même réveiller même les plus endormis. En de taper du pied, TOXPACK peut aussi donner envie de chanter tant les refrains accrocheurs souvent interprétés en chœur apporte un sentiment de camaraderie et de communion collective franchement agréable. Ce disque comporte pas moins de seize compositions qui se veulent toutes être calibrées autour des trois minutes. On sent bien que les allemands ont particulièrement soigné l’impact de leurs compositions en retirant tout le superflu pour une efficacité maximum. Pas beaucoup de temps mort, cet album est mené du début à la fin à fond de train. La production s’avère très propre, limpide et puissante et quelques riffs ici et là retiennent l’attention. Sur la longueur et avec un peu de recul, TOXPACK peine à se renouveler et la recette de base ne change quasiment pas.
Si vous n’êtes pas allergique à la langue de Goethe (ou que vous la pratiquez) et que vous n’êtes pas insensible à un rock très musclé, TOXPACK possède bien des atouts pour vous plaire. Avec plus de quinze ans d’expérience, les allemands savent y faire et font preuve d’un solide savoir-faire. Sur scène, l’expérience doit encore être décuplée mais pour cela il faudra voyager. Hors d’Allemagne, d’Autriche et peut-être de Suisse, point de salut.
Oshyrya (07/10)
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Napalm Records / 2017
Tracklist (51:05 mn) 01. Intrada 02. Kommerz (Die Geier kreisen weiter) 03. Willkommen im Klub 04. Auf alte Tage 05. Bis zum letzten Ton 06. Reden, Lästern, Lügen 07. Die Letzten, die sich noch dagegen stellen 08. In Trümmern (feat.Gunnar & Stefan Dritte Wahl) 09. Komm mit mir 10. Wenn Du willst 11. Narben der Vergangenheit 12. Gib mir Dein Geld 13. Nichts geht mehr 14. Unbelehrbar 15. Alles auf Anfang 16. Profectio
La Belgique est un petit pays selon les standards européens et pourtant nos amis bottent les fesses de certains de ses voisins dès que l’on parle rock & métal. L’hexagone peut être franchement jaloux du dynamisme et la variété de la scène outre-Quiévrain.
Arrivés sans tambour ni trompette, les belges de BLACK MIRRORS impressionnent dès les premières notes de Funky Queen, un EP quatre titres de pur garage rock. Les bougres n’ont pas froid aux yeux et balance la sauce avec un grand sourire sur la bouche. L’approche se veut rock vintage mais la production est très propre, elle souligne toute l’énergie déversée par le quatuor. Les riffs font mouche, gavé de groove et de feeling. Basse et batterie assure de solides fondations alors que Marcella Di Troia insuffle un supplément d’âme à l’ensemble derrière son micro. Elle n’est jamais trop et affiche déjà un sacré professionnalisme. En dehors de la reprise convenue des MC5, « Kick out the jam », les trois compositions proposées s’avèrent très réussie, finalement assez courtes et directes pour ne pas se perdre en tours et détours inutiles.
Funky Queen passe beaucoup trop vite. Quatre petits tours et s’en vont. L’auditeur a de quoi se sentir frustré. Les promesses affichées sur ce disque laissent augurer du meilleur pour la suite. Croisons les doigts pour que cela s’en vienne rapidement.
Oshyrya (08/10)
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Napalm Records / 2017
Tracklist (14:23 mn) 01. Funky Queen 02. Kick out the jam (MC5 cover) 03. The Mess 04. Canard vengeur masqué
Comme souvent l’habit fait le moine. La pochette a pour objectif d’attirer l’œil et souvent elle inscrit le disque dont elle est l’écrin dans un genre musical reconnaissable. C’est un signe de ralliement pour les fans et adopte donc très souvent les codes du genre. Vous pourrez me trouver de très nombreux contre-exemples mais si vous voyez un dragon ou mage ou un guerrier dans un paysage fantastique, vous aurez rarement tord en pensant vous trouver en face d’un opus de Power / métal symphonique ou mélodique.
Pour notre victime du jour c’est bien la même chose : pin-up tatouée, grosse moto old-school, visuel vintage, pas besoin d’être grand clair pour imaginer faire face une formation heavy rock entre sueur et graisse de moteur avec ZOMBIE MOTORS WRECKING YARD. Nos amis sont originaires de l’état de Victoria en Australie et font leurs débuts discographiques avec ce disque. Malgré leurs origines et leur démarche résolument rock, ils ne s’inscrivent pas dans un veine AC/DC, ROSE TATTOO mais marche plutôt dans les pas d’un CLUTCH ou encore BLACK LABEL SOCIETY. Les guitares sont reines et occupent le terrain. Les riffs épais et old-school valsent de partout et s’apparent à d’imparables rouleau-compresseur. Quelques pointes subtiles émergent ici et là et démontrent la jolie maîtrise technique du guitariste. Basse et batterie apporte leur contribution à l’effort collectif avec une lourdeur et un groove bienvenus. Il manque encore le chant convaincu de Mark pour parfaire le paysage.
Les australiens n’hésitent pas à s’aventurer sur des terres stoner ou southern rock histoire d’enrichir encore le menu. Avec un peu de recul, ces terres ont déjà été labourées bien des fois mais reconnaissons que ZOMBIE MOTORS WRECKING YARD possède un solide savoir-faire. Le juge de paix est simple dans ce genre, si vous n’avez pas envie de taper du pied et de secouer la tête au bout de quelques minutes, le pari est perdu. Pour Supersonic Rock n Roll, le défi ne semble qu’à moitié réussi, « Grind The Grinder » ou « Galactic Motherfucker » font mouche alors que d’autres compositions peinent à susciter l‘intérêt prolongé.
Beaucoup de lecteurs peuvent penser que nous sommes désormais blasés. Ce risque existe mais devant la quantité innombrables de sorties chaque semaine, devenir plus difficiles et pointilleux devient une nécessité. Comme la majorité des publications, ZOMBIE MOTORS WRECKING YARD offre un album solide et très professionnel sur le fond comme sur la forme. Il ne manque pas de bons moments mais ne parvient pas à créer l’étincelle. CE phénomène ne fait de plus en plus rare.
Oshyrya (6,5/10)
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Napalm Records / 2017
Tracklist (45:40 mn) 01. Grind The Grinder 02. Dead Smile 03. Galactic Motherfucker 04. Love For Speed 05. Roll n Burn 06. Fight Fight Fight 07. Supersonic Rock n Roll 08. Bad Boy Benny 09. God of No 10. Judas