Archive for novembre, 2017

Gaiden – Once Upon a Joke

Nous entamons la rédaction de cette chronique avec, à l’esprit, un drôle de sentiment. En effet Once Upon a Joke constitue le premier, et sans doute, le dernier album des parisiens de GAIDEN. Après deux EPs, Joker Business (2009) et Joker Business II (2014), le groupe tire sa révérence en fanfare avec onze titres métal progressif sous le bras. La fin d’une telle aventure a de quoi attrister les fans mais la lumière est apparue rapidement au bout du tunnel puisqu’Ego (chant), Alex (guitares & programmations) et Pascal (création graphique) se lancent dans un nouveau projet, SEASONS. Mais nous en reparlerons en temps et en heure.

GAIDEN quitte donc les planches avec un album copieux et qui fait envie tout d’abord sur la forme grâce à une très belle pochette. Autant leur précédent EP nous avait semblé musicalement parlant fragile et immature, autant Once Upon a Joke sonne beaucoup racé et adulte dès la première écoute. Les parisiens ont mis les petits plats dans les grands pour ce grand final avec onze compositions pour plus d’une heure de musique. Après une intro assez longue histoire de se plonger dans l’ambiance, les hostilités débutent vraiment avec « Silent Winter », ses rythmiques saccadés et ses riffs tranchants à souhait. Alex, armé de sa guitare, tisse une texture à la fois complexe et subtile, proposant ainsi à ses camarades une aire de jeu où ils pourront exprimer tout leur talent.

Ego prend rapidement le commandement des opérations et mène les débats de sa voix douce et très expressive. Saluons les progrès réalisé et la maîtrise affichée même si cela manque parfois de puissance et que quelques lignes vocales peinent à convaincre. L’atmosphère générale ne pousse pas vraiment à l’euphorie, l’univers dépeint tout au long de ces nouvelles chansons s’avère mélange noirceur et agressivité. Le quatuor s’en donne à cœur joie lors des parties instrumentales parfois assez développées. Cela joue vite et bien, avec un petit côté djent pas désagréable du tout. Alex n’a pas choisi de se faciliter la vie et fait souvent prendre à GAIDEN un chemin musical tortueux. Loin de nous l’idée de nous en plaindre puisque chacun des membres relève le défi et parvient à hisser son niveau de jeu.

Le diptyque « Afterlife Inc » constitue le cœur de l’album et confirme les très bonnes impressions suscitées par l’écoute d’Once Upon a Joke. Le groupe pêche par contre sur les titre plus doux et lent à l’image d’un « Broken Hopes » pas vraiment transcendant. Rien à redire sur la production générale de l’album. Le son reste clair et rend hommage au travail de composition réalisé.

Avec Once Upon a Joke, GAIDEN tire sa révérence de la meilleure des manières en montrant un visage fier et convaincu de la qualité du travail accompli. Avec une décennie d’existence et un tableau de chasse garni, le quatuor peut sereinement refermer ce chapitre. Comme le groupe l’affirme lui-même, the Joke is never over …

Oshyrya (7,5/10)

 

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Autoproduction / 2017
Tracklist (64:54 mn) 01. Therapy (Intro) 02. Silent Winter 03. Smell Of Hell 04. Afterlife Inc Part I (One Way Ticket) 05. Broken Hopes 06. Grotesque Effluvium 07. The Stranger 08. Awake 09. Ancient Blood 10. Afterlife Inc Part II (Operator Of The Hive) 11. Hero (Bonus Track)

 

 

Chrysilia – Et In Arcadia Ego

Un peu en dehors de son terrain de chasse habituel, le label finlandais Lion Music nous présente CHRYSILIA, un tout nouveau groupe de métal folk et symphonique originaire de Grèce. Cette aventure, née de la la collaboration entre la chanteuse & violoncelliste Chryso et du claviériste Elias Pero (ex-SOVEREIGN) se transforme et évolue petit à petit de projet studio à véritable groupe avec le recrutement de musiciens expérimentés. Les voici qui se présente à nous avec un premier album sous le bras, Et In Arcadia Ego.

Les fans du genre ne seront pas dépaysés par le style et l’approche des hellènes. Nos amis ont joué la sécurité et labourent des pâtures déjà bien connues. Tous les ingrédients attendus sont bien au rendez-vous, les chœurs, les orchestrations, les mélodies simples mais accrocheuses, le chant féminin… Chryso derrière son micro affiche un joli timbre de voix et fait le boulot attendu. Les claviers sont très présents, surtout sous forme de nappes alors que les guitares apportent la touche « métal » à l’ensemble, surtout en rythmique, mais Teo Ross montre également de solides dispositions lors des soli. Et In Arcadia Ego s’ouvre sur un “By The Gates Of Ypsus” riche, foisonnant et prometteur même si la mélodie ultra accrocheuse qui donne l’envie de secouer la tête frénétiquement manque à l’appel.

La suite avec « The Menalon Trail » se veut déjà beaucoup plus folk et « Desperate Wings » enfonce encore le clou. Cette dernière chanson prend la forme d’une ballade très réussie, la mélodie reste dans la tête et l’envie de siffler s’impose rapidement à l’auditeur tombé sous le charme. N’attendez rien de très surprenant ni de très original ici. CHRYSILIA s’inscrit dans la lignée de RHAPSODY et de ses innombrables rejetons comme ANCIENT BARDS pour n’en citer qu’un. Reconnaissons qu’il s’agit d’un travail appliqué et sérieux, Et In Arcadia Ego ne manque pas de bons moments. La production s’avère solide, le groupe a été pris sous l’aile de Bob Katsionis (FIREWIND, SERIOUS BLACK…) qui est même crédité pour une chanson.

Alors que l’actualité sur le front métal symphonique reste plutôt calme, CHRYSILIA fait office de bonne surprise pour patienter et prendre du bon temps en attendant le retour des ténors du genre. Sortir des sentiers battus et proposer une musique plus personnelle auraient été appréciable mais ces caractéristiques se font de plus en plus rares. Ne faisons pas la fine bouche, Et In Arcadia Ego constitue une vraie bonne surprise.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Lion Music / 2017
Tracklist (46:50 mn) 01. By The Gates Of Ypsus 02. The Menalon Trail 03. Desperate Wings 04. Arcadia 05. Et in Arcadia ego 06. Chrysilia 07. Altar Of Silence 08. King Of A Stellar War 09. The Fifth Season 10. Desperate Wings (Orchestral Version)

 

 

La majorité d’entre nous ont découvert l’existence et le talent du guitariste colombien Nicolas Waldo depuis sa signature en 2014 sur le label finlandais Lion Music. Nous avions pu tomber par hasard sur les disques de VORPAL NOMAD mais il s’agissait surtout du fruit du hasard. Master of the Universe (2014) et Equilibrium (2017) ne constituent que la partie émergée de l’iceberg, notre ami possédait déjà une jolie carrière discographique plus ancienne. Lion Music profite du dixième anniversaire de The Secret Place pour en proposer une réédition.

En dix compositions, Waldo propose un large panorama de son savoir-faire technique et affiche un talent certain pour enchainer les titres rapides et immédiatement accessibles. Vous ne trouverez ici que des instrumentaux, la guitare prenant comme d’habitude la place du lion même si les claviers, également assurés par Waldo, ne sont pas en reste. Pour l’accompagner, le guitariste colombien s’est entouré de Daniel Pinzon (basse), Angela Tapias (guitares) et Leonel Rojas (batterie). Le format court a été privilégié avec des titres tournant autour des trois minutes. Chaque composition s’enchaîne très rapidement, sans temps mort, malgré les variations de styles et de rythmes. Il est aisé de reconnaître le talent de Waldo mais l’impression générale laissée à l’issue de chaque écoute n’est pas extraordinaire. A quelques exceptions (« The Secret Place » par exemple), les chansons peinent à convaincre et on assiste plutôt à une démonstration en peu stérile des capacités des uns et des autres. Dans la plupart des cas, ces compositions peineraient à se transformer en véritable chanson, l’ajout d’une ligne de chant deviendrait périlleuse.

Nicolas Waldo sait fait beaucoup de choses avec sa guitare, sa technique s’avère irréprochable et très propre mais pourtant The Secret Place ne restera pas dans les annales. Il manque un supplément d’âme et des mélodies plus enthousiasmantes et accrocheuses pour remporter le morceau. Pas de fausse note ni de faute de goût ici mais l’envie de revenir ne se pas vraiment sentir.

Oshyrya (05/10)

 

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Lion Music / 2017
Tracklist (36:41 mn) 01. Alpha Force 02. Arkangels 03. The Secret Place 04. Breath of Life 05. American Ground 06. King of the Universe 07. Lost World 08. Pillars of Creation 09. The Last Seven Cups 10. Angel Tears