Six ans de silence dans le petit monde de la musique, cela équivaut d’une certaine façon à une mort artistique. Déjà que les finlandais de STATUS MINOR ne bénéficiaient pas d’une couverture très intense, sans rien publier, ils ne condamnaient à un lent oubli. Bien des années après le très réussi Ouroboros (2012), nos amis se rappellent à notre bon souvenir avec enfin un nouvel opus sous le bras, Three Faces of Antoine, toujours chez Lion Music. Signalons au passage pour l’anecdote que le batteur, Rolf Pilve, a vu les projecteurs se braquer sur lui depuis qu’il a rejoint également STRATOVARIUS.

Les finlandais continuent de proposer un métal progressif complexe et technique, avec une forte référence à l’école américaine. Les noms de SYMPHONY X, DREAM THEATER ou encore REDEMPTION vont rapidement émerger dans l’esprit de l’auditeur. STATUS MINOR déploie un nouvel album concept, une histoire assez sombre et violente ancrée dans le réelle. De multiples interludes parlés entre les titres ou dans les compositions font progresser le récit petit à petit. Techniquement, le quintet n’a rien perdu de son savoir-faire et chaque musicien montre l’étendue se son talent. Les chansons se veulent assez longues et touffues tout en restant accessibles et mélodiques. Sami Saarinen, le guitariste, a beaucoup composé mais il a su laisser de la place à ses camarades et trouver le bon équilibre. Les chansons s’enchaînent avec efficacité et naturel, pas de temps mort, l’auditeur est immergé dans cette histoire et ne pourra lâcher l’affaire qu’au bout du voyage après cinquante-cinq minutes. Mention spéciale à Markku Kuikka, derrière le micro. Il parvient à exprimer de nombreuses émotions et maintient un haut niveau de prestation tout au long de l’album. Chapeau car beaucoup auraient pu se casser les dents sur l’exercice. « Free Me » met une bonne claque avant que la pression ne se calme avec un « Hard To Find » plus posé.

L’excellente impression par Ouroboros en 2012 se confirme six ans plus tard sur Three Faces of Antoine. STATUS MINOR ne réinvente pas la roue mais ils font preuve d’un talent et d’une maîtrise impeccable de l’exercice. Le plaisir est évident à l’écoute de cet album et chaque nouveau passage laisse apparaître de nouvelles subtilités. Dommage qu’il faille attendre six ans pour bénéficier du savoir-faire du groupe. Espérons que l’attente ne sera pas aussi longue pour le prochain.

Oshyrya (08/10)

 

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Lion Music / 2017
Tracklist (55:13 mn) 01. Helen 02. Our Common Curse 03. Turn Back Time 04. The Tunnel 05. Free Me 06. Hard To Find 07. Max And Pattie 08. Feel My Hunger 09. Slender