Archive for octobre, 2018

Depuis 1983 et la démo Anachronism, Voivod s’est toujours présenté en défricheur musical. Si le thrash-metal des débuts a peu à peu muté en metal progressif, l’envie des Canadiens d’aller de l’avant se fait encore sentir. Leur dernier album The Wake en est la preuve. Leur visite au Ferrailleur de Nantes était donc l’occasion pour Voivod de célébrer trente-cinq ans d’une carrière ayant connu plusieurs vies.

Le set commence sur les chapeaux de roue. Avec « Post society », plus de doute, le groupe est en pleine forme. Snake et consorts se donnent comme jamais ; et le public le leur rend bien. C’est la panacée. Les anciens jouent carrés, à l’image d’Away, virtuose aux baguettes. Snake est LE frontman : charismatique en diable. Les petits nouveaux ne font pour autant pas de la figuration : Dan Mongrain est bien le digne héritier de Piggy, tant dans son attitude que dans ses riffs. Les rythmiques post-punk de Rocky, le dernier arrivé, font mouche.

La température monte. Pendant tout le concert, les « joyeux anniversaire » animent joyeusement la soirée. Voivod est à la fête et ne boude pas son plaisir en puisant dans son imposant répertoire. On retrouve les classiques (« Technocratic manipulators », « Ravenous medecine », « The prow », « Into my hypercube »…). The Wake n’est pas en reste ; trois « pièces » (comme on le dit au Canada) sont offertes au public en ébullition.

Puisqu’il faut bien, à un moment donné, en finir, « Overreaction » sonne le glas des festivités. Le groupe n’est pas avare en serrages de mains et remerciements. Bonheur partagé, on quitte cette soirée anthologique les yeux pleins d’étoiles.

Nico.

Ps : Une interview de Away est à venir. Restez connectés.

Mob Rules – Beast Reborn

Pour les amateurs d’une certaine tradition heavy metal mélodique école allemande, voir régulièrement sortir les albums de MOB RULES permet de se rassurer. Les teutons n’ont jamais déçu, tout n’est, bien sûr, pas génial mais leurs standards restent tout de même élevés. Avec un Klaus Dirks fidèle au poste derrière le micro et dernier rescapés des débuts en 1994, le quintet continue de livrer son lot de titres accrocheurs et puissants tous les deux ou trois ans. Votre serviteur avoue avoir fait l’impasse, sans le vouloir, sur l’opus précédent, Tales from Beyond, et retrouve avec excitation MOB RULES avec son neuvième disque, Beast Reborn.

Il en a coulé de l’eau sous le ponts depuis presque vingt-cinq ans et pourtant la recette fonctionne toujours aussi bien. Si vous aimez les HELLOWEEN, GAMMA RAY et consorts, vous suivez sans doute la carrière des allemands depuis bien des années désormais. La force du groupe reste d’avoir su proposer pour chaque album un ou plusieurs brûlots imparables, des mélodies et des refrains efficaces instantanément. Vous les garderez longtemps dans la tête. Beast Reborn perpétue cette tradition avec des « Ghost Of A Chance », « Sinister Light » ou « Traveller In Time ».

La voix de Dirks continue de marquer au fer rouge l’identité de MOB RULES et il affiche encore une fois une grande classe et une sacrée maîtrise. Les allemands n’innovent pas, ils continuent de labourer les mêmes chants entre IRON MAIDEN et BLIND GUARDIAN pour la touche teutonne. Mais reconnaissons que la talent et le savoir-faire sont indéniables, nos amis connaissent toutes les ficelles et continuent de trouver l’inspiration malgré les années. A deux exceptions près, les chansons proposés affichent entre quatre et cinq minutes au compteur et s’adressent visent directement le cœur et les tripes. Sur la forme comme sur le fond rien à redire, la pochette s’avère être colorée et plutôt réussie comme la production générale de cet album.

Alors que le genre Power Métal est très largement rentré dans le rang par rapport à son apogée des années 80 ou du début des années 2000, de groupes continuent d’avancer contre vents et marées, soutenu par un public fidèle et enthousiaste. MOB RULES a su soigner ses fans en ne mégotant jamais sur la qualité. Leur longévité en atteste. Beast Reborn vous apportera son lot de bons moments, du tout bon !

Oshyrya (08/10)

 

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Steamhammer – SPV / 2018
Tracklist (57:32 mn) 01. Beast Reborn 02. Ghost Of A Chance 03. Shores Ahead 04. Sinister Light 05. Traveller In Time 06. Children’s Crusade 06. War Of Currents 07. The Explorer 08. Revenant Of The Sea 09. Way Back Home 10. My Sobriety Mind (For Those Who Left)

 

 

Revocation – The Outer Ones

Changer une équipe qui gagne ? Voilà une question qui ne se pose pas du côté du combo de Boston qui n’est pas du genre à se prélasser sur ses lauriers. A l’évidence, à l’écoute de ce septième opus, passer le cap de la décennie n’a pas entamé la détermination du groupe de Death Metal technique et un poil mélodique. Vous voilà prévenus. D’ailleurs en coulisses, derrière les manettes, il n’y a pas de bouleversement, le groupe poursuit sa collaboration avec Zeuss (Hatebreed, Kataklysm) et à fait appel au producteur Shane Frisby (The Ghost Inside, Bury Your Dead). Tu aimes le son bétonné qui t’écrase proprement ? Tu seras servi généreusement.

“The Outer Ones” démarre au quart de tour comme ses prédécesseurs, le nouveau monstre est de sortie et ce n’est pas une promenade digestive lounge qui s’annonce au menu, ” Of Unworldly Origin ” démolit tout sur son passage. Le groupe livre une fois encore des compos précises, acérées, bourrées d’énergie, mais sans pour autant se restreindre à une salve du genre lâcher de coups sans répit en mode tapis de bombes sur les esgourdes.
Le groupe varie l’intensité, l’ambiance pour mieux sauter à la gorge de l’auditoire, sans négliger un poil de mélodie au détour d’une mandale. ” Blood Atonement ” est exemplaire à ce titre de la richesse des compositions de Revocation. Le groupe varie les plaisirs sans se priver. Seules les vocalises pourraient être (une fois encore) prises en défaut de ce point de vue,  mais c’est bien le seul domaine ou Revocation flirte avec la linéarité. Ailleurs c’est le feu d’artifice pendant près de 50 minutes, Revocation souffle le chaud et le froid, mêle sauvagerie et riffs techniques complexes, tandis que la section rythmique tabasse méthodiquement et plus spécialement le batteur implacable Ash Pearson.
Une nuance au tableau, par rapport aux albums précédents, l’ambiance se fait un poil plus sombre, les sujets sociétaux laissent la place à l’univers de l’écrivain H.P. Lovecraft. Il va de soi que l’emprunt au mythe de Cthulhu dans les titres n’invite pas à la légèreté. Quand Dave Davidson affirme que cet album est le plus sombre et le plus proche du Death Metal, on ne peut qu’approuver. Un poil plus Death, avec quelques soupçons de passages progressifs, et d’envolées mélodiques relevées ( notamment sur l’instrumental “Ex Nihilo”), sans jamais tomber dans la démonstration stérile, Revocation frappe une nouvelle fois très fort. Un ” Luciferous ” devrait combler les amateurs de brutalité intense. Si vous avez aimé les efforts précédents du groupe ? Il ne fait guère de doute que le petit dernier trouvera grâce à vos yeux et (surtout à à vos conduits auditifs en mal d’agression sonore).

Hamster (09/10)

revocationband.com

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Metal Blade Records / 2018 

Tracklist (48 Minutes) 1. Of Unworldly Origin 2. That Which Consumes All Things 3. Blood Atonement 4. Fathomless Catacombs 5. The Outer Ones 6. Vanitas
7. Ex Nihilo 8. Luciferous 9. A Starless Darkness