Le 28 Février 2020, Nantes va s’écrouler sous les coups de boutoir que va lui infliger le Nantes Deathfist. La date ultra brutale de l’année au Warehouse qu’il ne faut pas rater. Nous vous proposons donc une interview de Maxime, grand ordonnateur de cette soirée qui s’annonce mémorable.
01. Bonjour Maxime. Dans un premier temps, peux-tu nous présenter Black Flag Production ?
Black Flag production est une association de loi 1901 à but non lucratif. J’ai monté la structure avec mon frère Morgan. Je m’occupe de la programmation et de la promo des concerts. Mon frère est le trésorier. Nous avons une solide équipe de bénévoles qui nous suit depuis le début et qui font partie de la famille Black Flag production. L’objectif de l’association est de partager notre passion pour les musiques extrêmes ; faire vivre la scène underground dans la musique metal ; participer au rayonnement culturel de la Ville de Nantes avec des lieux comme la Scène Michelet, Le Ferrailleur et maintenant le Warehouse.
02. Le festival s’articule autour du « Campain for musical destruction tour » auquel vous ajoutez une palanquée de groupes de qualité (les excellents Fange, Grind-o-matic, MULK…) pour donner ce premier Nantes Deathfist. Comment fait-on pour récupérer une tournée de ce calibre ? Combien de temps cela prend-t-il pour organiser un tel évènement ?
Ce n’est pas le premier fest de l’asso (dont nous fêterons également les 6 ans ), c’est le 5ème ! Avec l’expérience accumulée ces dernières années, je souhaitais marquer le coup pour mes 30 ans, en lâchant une belle programmation pour célébrer tout ça !
Il se trouve que quand j’ai répondu à l’offre de concert, il n’y avait que Napalm Death d’indiqué avec plusieurs guests. Je n’imaginais pas voir trois de mes groupes préférés se greffer dessus : Misery Index, Rotten Sound et LA légende du sludge, Eyehategod !
C’est pour moi un plateau de rêve ! Si un jour on te propose de faire jouer quelques uns de tes groupes préférés, tu te poses pas de question, tu le fais !
Cela fait 1 an que je travaille sur le festival. Cela n’a pas été de tout repos. Aujourd’hui encore, il me reste beaucoup de détails à régler… Comme tout le monde dans Black Flag Production, je suis bénévole. J’ai aussi un groupe, je suis chroniqueur pour YCKM, j’ai deux boulots pour payer mes factures et manger. Cela me prend un temps fou et énormément d’investissement personnel. Mais je poursuis mes rêves. Cela me donne la force d’avancer.
03. Sur quels critères vous êtes-vous basés pour sélectionner les groupes présents au Nantes Deathfist (hormis ceux du package du « Campain for musical destruction tour ») ?
Les têtes d’affiche constituent une part énorme du budget du festival. J’ai voulu faire un best of de ce que nous avons pu faire jouer sur les différentes éditions en ajoutant des nouveautés. Le but est aussi de promouvoir la scène hexagonale. Confirmés ou plus jeunes, les nouveaux talents, qui peuvent marquer la scène à leur manière, seront peut-être les têtes d’affiche de demain. Tout le monde apporte une pierre à l’édifice et peut profiter de l’exposition apportée par les têtes d’affiche. Je ne cache pas que ce sont aussi beaucoup d’amis plus ou moins proches et avec qui je prends beaucoup de plaisir à partager ce genre de moment. Il y a aussi le groupe dans lequel je joue de la basse, Première Ligne, car je voulais partager ce moment-là avec eux. La musique est ce qui nous anime tous.
04. L’affiche finale est réellement impressionnante. Reflète-t-elle tes goûts musicaux, tes influences musicales ? Qu’écoutes-tu en ce moment ?
Pour tout te dire, elle m’impressionne aussi. J’ai du mal à réaliser ! Cette affiche, c’est des groupes que j’apprécie ou dont je suis carrément fan ! Une scène pour laquelle je milite activement depuis maintenant 6 ans. Elle représente une petite partie de mes goûts musicaux. Misery Index est, par exemple, une influence très forte. En ce moment, j’écoute beaucoup de Death-metal old school, de Black Metal, de musique occulte et/ou expérimentale. J’écoute beaucoup de rap aussi. Pour te citer les 3 derniers trucs que je viens d’écouter, il y a Teitanblood, Thy Catafalque et PNL.
05. Je remarque assez agréablement que les organisateurs de concerts de la région nantaise n’ont pas l’air de se tirer dans les pattes et que chacun occupe un créneau spécifique sans empiéter sur les autres. C’est très complémentaire en fait. Tu peux confirmer ou je me trompe ?
C’est ce qui fait notre force à Nantes. On se tire pas dans les pattes. Nous avons toujours travaillé ensemble. C’est le meilleur moyen pour que tout fonctionne. Nous sommes peu nombreux sur le créneau des musiques extrêmes. Du coup, on s’entraide ; on se tient au courant de qui fait quoi et quand.
Nous travaillons en étroite collaboration avec Black Speech Production au travers de coproductions. Ces derniers m’ont aidé à monter le fest au plan technique. Je fais même du bénévolat pour eux quand ils en ont besoin.
Nous travaillons régulièrement avec Grumal Production, qui est localisée à la Scène Michelet, sur des coproductions afin de maximiser nos forces, attirer le public ou encore héberger des groupes.
Nous coproduisons aussi avec une asso rennaise, Putrid boar, dans le même objectif : faire venir le public à nos concerts !
Dans une démarche où nous souhaitons faire de belles programmations, les demandes financières sont parfois onéreuses à assumer seul, mais ensemble nous prenons moins de risques et nous pouvons ramener des groupes plus “gros”.
06. Black Flag Production se pose comme l’un des plus violents (musicalement parlant), non ?
Ah, ah, excellent ! Et bien, tout fan de musique extrême que je suis, ça me fait plaisir que tu me dises ça ! Selon moi, la scène extrême et underground regorge de toute la rage de cette musique, son essence même. Sur les concerts que nous organisons, le public est motivé et enthousiaste et les artistes sont ravis ! C’est tellement agréable de voir des gens aimer le concert que tu organises avec la même fougue que je peux avoir quand je vais les voir.
07. Le Nantes Deathfist se déroule au Ferrailleur et au Warehouse. Pourquoi ne pas avoir tout organisé au même endroit ?
Pour des raisons techniques tout simplement. Nous avons besoin de la seconde salle du Warehouse pour y faire des loges et le Ferrailleur est 100m plus loin. Nous avons aussi une contrainte : le Warehouse accueille une grosse soirée techno après nous. Alors, pour continuer la fête, quoi de mieux que le Ferrailleur ? L’aftershow mettra en lumière des groupes locaux et des groupes de la scène française qui tournent pas mal à l’étranger et qui sont plus extrêmes en terme de style.
08. Le visuel de l’affiche est formidable. On y retrouve bien l’esprit nantais et les symboles de la ville comme l’Eléphant. S’agit-il d’une commande pour le festival ou d’une peinture déjà existante ?
Merci à notre graphiste Luka Noos pour cette affiche sublime ! C’est en effet une commande de ma part. Nous travaillons avec Luka depuis un bon moment pour nos affiches de concerts. C’était bien naturel qu’il s’en occupe.
Cette affiche comporte beaucoup de symboles, à l’image des groupes que l’on fait jouer, de convictions qu’ils peuvent porter, que je porte, que nous portons. Cette affiche illustre aussi les combats sociétaux que nous vivons en ce moment. Elle a été réalisée à la main, colorisée par ordinateur, c’est une création originale.
09. As-tu déjà des idées pour un hypothétique Nantes Deathfist 2 ? Quels sont les projets de Black Flag Production pour cette année 2020 ?
Nous allons voir comment va se dérouler le festival avant de pouvoir nous prononcer sur son avenir. C’est le plus gros événement que l’asso produit. Nous attendons donc les retours du public aussi car il est important, à mon sens, de savoir écouter le public, et voir quelles seront nos envies ensuite. Black Flag Production a plein de projets pour l’année 2020, je ne peux pas en dire beaucoup plus car les dates ne sont pas encore annoncées et d’autres sont encore en négociation. Ce qui est sûr, c’est que nous ferons pas mal de Death-metal et de Black-metal. On aimerait faire un peu de doom/sludge ou des dates post punk également, bref les idées ne manquent pas !
Un grand merci à Maxime pour ses réponses, sa disponibilité et son enthousiasme. Pour plus de renseignements sur le Nantes Deathfist, il vous suffit de cliquer ici.
Nico