Archive for juillet, 2021

Osiah – Loss

Troisième album pour le groupe britannique basé à Sunderland, qui approche de la décennie au compteur. Le groupe ne change pas de fusil d’épaule, au menu du Deathcore un poil technique. Death Metal et Deathcore se mixent avec une lourdeur au poil et une production bien calibré. Agressif et percutant, Loss délivre une dose de Deathcore efficace à défaut de hérisser vraiment les poils, sans non plus se démarquer franchement. Le groupe coche toutes les cases : les vocalises abrasives, des passages agressifs, avec parfois une couche de tabassage en règle à coups de double grosse caisse (la sauvagerie développée sur ” Queen Of Sorrow “est très accrocheuse), sans négliger les multiples breaks et accélération de rigueur. C’est au fond une revue complete de toutes les figures de style imposées par le genre. Reconnaissons tout de même que les britanniques possèdent un savoir faire tel qu’on laisse l’album défiler sans en avoir la nausée ou l’envie de l’éjecter brutalement de sa playlist.

On note la présence de deux invités Jason Evans du groupe Ingested (sur le titre éponyme de l’album) et Ben Duerr de Shadow of Intent (sur The Eye Of The Swarm), dont les contributions ne sont pas fondamentales, mais doivent sans doute apporter un poil de notoriété qui ne fait jamais de mal.
Loss laisse une impression qu’il manque un ingrédient pour faire d’Osiah un groupe marquant qui sort du lot, sans doute un peu de personnalité au delà d’un savoir faire évident.
La seule faute de goût revient finalement à la promotion de du groupe qui élève Osiah au rang du “groupe le plus féroce du nord de l’Angleterre”. Rien que ça ? Sérieusement ? Modestement, à notre niveau, en terme de férocité britannique nous avons tendance à penser qu’Anaal Nathrakh est bien plus terrifiant qu’Osiah… qui ne démérite pas pour autant. Sans en faire des tonnes Loss mérite une écoute de la part de tout amateur de Deathcore qui tâche.

Hamster (7/10)

Osiah – Loss – Unique Leader Records – 2021
Tracklist (48 minutes) 1. Realm Of Misery 2. The Second Law 3. Paracusia 4. Queen Of Sorrow 5. Temporal Punishment 6. Loss (ft. Jason Evans) 7. Terracide Compulsion 8. The Eye Of The Swarm (ft. Ben Duerr) 9. War Within Our Walls 10. The Ominous Mind (Jaded Inside) 11. Celar Et Audax 12. Echoes 13. Already Lived

 

Pas de surprise, l’édition 2022 du Hellfest 2022 est une fois de plus sold-out.

Voici le communiqué de presse officiel des organisateurs :

« Hellbangers,

Que dire si ce n’est un grand merci à toutes et à tous pour votre fidélité et votre optimisme en choisissant de participer à la seconde partie de notre édition anniversaire. Vous avez fait du Hellfest le premier festival à se tenir en 2022 et qui affiche déjà complet. Après deux années d’absence, notre retour en 2022 s’annonce donc exceptionnel et nous sommes ravis de voir vos commentaires enthousiastes de celles et ceux qui ont réussi à décrocher leur précieux sésame.

Au total se sont 55000 billets 4 jours (35 000 billets lors de la prévente spéciale du 6 juillet et 20 000 billets lors de la vente du 7 juillet) ainsi que 5 000 pass par journée qui se sont écoulés ces dernières heures. Nous sommes conscients, qu’une fois de plus nous avons fait des déçus qui n’ont pas pu avoir de place. Même si la frustration prédomine aujourd’hui, ne perdez pas espoir, il reste encore des chances que vous puissiez trouver dans les prochains mois un pass. En effet notre plateforme de revente officielle en partenariat avec Ticketswap ouvrira dès ce lundi 12 juillet (et non le 10 juillet comme nous avons pu le dire, afin d’avoir un SAV qui puisse répondre en cas de besoin).

Nous avons reçu énormément de messages nous demandant conseil pour revendre leur pass du 1er week-end, nous les avons donc dirigés vers TicketSwap ! Ce site est dorénavant le SEUL moyen à utiliser pour trouver un billet valide pour le festival. En effet cette plateforme vous garantit l’obtention d’un nouveau code barre pour votre billet (évitant ainsi la revente multiple d’un même pass par l’ancien acheteur) et à un prix contrôlé (prix de vente normal + commission de la plateforme pour assurer son fonctionnement).

Aussi, nous le rappelons une énième fois, n’achetez pas vos billets ailleurs que sur cette plateforme ! De trop nombreux escrocs profitent de cette situation pour revendre des billets hors de prix et qui bien souvent sont des faux ou n’existent même pas ! La seule façon d’arrêter cette plaie passe par vous : ne contribuez pas à enrichir ce système qui profite de vous et de votre désespoir pour trouver un billet.

De nombreux commentaires se plaignent de ne pas avoir eu de place alors qu’ils faisaient la queue depuis plusieurs heures. Pour rappel, il est inutile d’être présent avant l’heure d’ouverture de la vente, votre position dans la file d’attente est déterminée par le système à 13h pile. Vous êtes donc mis automatiquement les uns derrière les autres. Ensuite, il vous suffit d’attendre que le n°1 dans la file mette ses choix en panier, que sa banque valide son paiement pour que la personne devant vous avance et que vous puissiez avancer à votre tour. Tout le monde a eu sa chance, que vous soyez au fin fond de la campagne ou dans une grande ville, habitué depuis des années ou curieux qui souhaite découvrir le festival pour la première fois.

Nous tenons à remercier les équipes techniques de notre prestataire de billetterie qui ont pu vous offrir une vente en ligne sans problème.

Place maintenant à un peu de repos pour nos équipes pour vous préparer une édition 2022 qui marquera sans doute l’histoire des musiques extrêmes. Nous reviendrons vers vous à la rentrée 2021 pour toutes les informations pratiques concernant votre venue sur le festival (camping entre les deux éditions, easy camp, etc.).

Stay strong, Stay safe.

Hellfest Crew »

Site officiel : https://www.hellfest.fr/

Nico.

Helloween – Helloween

Comment  qualifier ce line-up du Helloween de la « reformation » ? S’agit-il de la mouture Mark IV, V, VI du groupe de Hambourg ou plutôt d’un étrange hybride combinant le Helloween des deux premiers Keeper of the Seven Keys et de la dernière période d’Andi Deris, celle qui comprend Sascha Gerstner notamment ? On sait qu’en effet, dans le prolongement de la tournée Pumpkin United, au succès important, le groupe a décidé de fusionner le line-up du Helloween de My God-given Right avec les deux anciens membres, Kai Hansen et Michael Kiske. Les Allemands sont donc sept et comptent deux chanteurs à temps complet – Kai Hansen venant parfois en renfort – et trois guitaristes. On pense donc à un Iron Maiden de Brave New World qui aurait conservé Blaze Bayley à côté de Dickinson. Si la chose était inenvisageable pour Iron Maiden car Bayley a toujours été périphérique par rapport au cœur du groupe, ce n’était pas le cas de Helloween dans lequel Andi Deris était devenu un leader incontestable et un compositeur important. Le choix de fonctionner avec deux chanteurs s’imposait donc. Toutefois, avoir deux chanteurs aux timbres assez différents ne pouvait avoir qu’un impact significatif sur l’identité du groupe. Après un single fédérateur « Pumpink’ United », peu aventureux, le groupe propose un nouvel album dans cette configuration mélangeant l’ancien et le nouveau. Doté d’un bel artwork mêlant les références au « Gardien des Sept clés » et au « Temps du serment », Helloween affiche plutôt beau, même si on pourrait déplorer que la suggestion de Kai Hansen de nommer le disque « Skyfall » n’ait pas été retenue.

Kai Hansen et les autres

D’ailleurs, ce n’est pas que cette suggestion de Kai Hansen qui n’a pas été retenue puis toutes ses compositions ont été rejetées sauf une dont on reparlera. Il semblerait qu’elles aient été rejetées car trop proches d’Unisonic ou de Gamma Ray. Étrange argument : ce devrait être la qualité qui devrait primer avant tout. Peut-être que le groupe a pensé que la qualité intrinsèque des trois chansons de Weikath et des contributions de Andi Deris et de Gerstner éclipsaient celle de Hansen ? Dans ce cas, les chansons de Hansen ne devaient pas être extraordinaires car on ne peut dire que les compositions de Weikath ou de Deris vont révolutionner grand chose. Elles sont solides et travaillées, incontestablement, et l’on remarquera que les chansons de Weikath regorgent d’assez d’idées pour lorgner allègrement vers les six-sept minutes. Quant à Andi Deris avec le lyrique « Fear Of The Fallen » qui profite à plein du recours aux deux voix distinctes, puis avec le nerveux « Cyanide », il apporte clairement du bon à ce disque.

Toutefois, il faut bien dire qu’il n’y a rien là de hors du commun et qu’un certain sentiment de « généricité » se dégage de ces titres de speed mélodique rapides, plaisants, bien interprétés mais sans grand éclat. Certes « Robot King » jouit d’un très bon pré-refrain et d’un bon break, « Rise Without Chains » profite d’un bon refrain et « Best Time » ouvre de manière plaisante vers un hard mélodique introduisant un peu de variété. Car le manque de « variété » est d’ailleurs un point faible de ce Helloween qui abuse un peu des tempos rapides et des tropes musicaux du style. Il faut bien dire que parfois l’attention décroche un peu sur ce disque d’ailleurs long, voire un peu trop long. On comprend que le groupe ait voulu satisfaire ses fans, mais la quantité est parfois l’ennemi de la qualité.

De belles qualités vocales

Au milieu de tout cela que remarquera-t-on tout particulièrement ? Tout d’abord que le disque est très bien chanté : Kiske est impérial comme de coutume mais Deris est lui aussi en forme. L’alternance des parties chantées, qui est systématique, fonctionne bien et les voix se marient aussi très bien ensemble. Sur ce point, c’est une réussite réelle alors que l’on pouvait avoir des réticences tant les deux chanteurs sont différents. La contrepartie aussi c’est que parfois « on ne sait pas trop sur quel pied danser » : il ne s’agit pas vraiment du Helloween du Keeper of The Seven Keys, même si le morceau d’ouverture lorgne outrageusement dans cette direction… mais il ne s’agit pas tout à fait du Helloween de Deris. Il faudra s’habituer à terme à cette nouvelle identité ; personnellement ce n’est pas encore tout fait mon cas.

On pourra s’attarder sur le seul titre écrit finalement par Kai Hansen : le très long « Skyfall » qui, combiné à son introduction « Orbit », atteint les treize minutes. On pense ici aussitôt aux titres épiques de la grande époque du groupe : « Halloween », « Keeper of The Seven Keys » voire « Heading For Tomorrow » (écrit à l’origine pour Michael Kiske rappelons-le). Composition fleuve à tiroir qui multiplie les riffs, les thèmes, les parties et sous-parties, « Skyfall » est sans doute, à mes yeux, la plus belle réussite du disque truffée d’idées et de belles parties notamment chantées. La fin est tout particulièrement superbe avec une très belle prestation de Michael Kiske et de Deris. Si on n’atteint pas les sommets des chansons épiques sus-citées, « Skyfall » reste un excellent titre, le seul issu de cet album, avec peut-être « Fear of The Fallen », qui survivra dans les set-lists ultérieures du groupe.

Non que l’ensemble de Helloween soit mauvais : profitant de la maitrise des sept musiciens et d’une bonne production de l’indéboulonnable Charlie Bauerfeind, Helloween surclasse assurément les précédents albums d’un groupe qui paraissait assez asséché en terme de créativité. Mais ce n’est pas un disque révolutionnaire et encore moins impérissable. Il sera toutefois l’occasion d’une tournée qui permettra de profiter d’un groupe que cette « unification » a remis sur les rails d’un succès populaire mérité.

Baptiste (7/10)

 

Nuclear Blast / 2021

Tracklist : 01. Out For The Glory 02. Fear Of The Fallen 03. Best Time 04. Mass Pollution 05. Angels 06. Rise Without Chains 07. Indestructible 08. Robot King 09. Cyanide 10. Down In The Dumps 11. Orbit 12. Skyfall