Avant de parler d’Imperial, peux-tu nous rappeler ton background artistique ?

Eh bien je suis Martin Lopez je suis compositeur de chanson et batteur au sein du groupe SOEN. Je fais des percussions depuis que j’ai 4 ans puis je suis passé à la batterie autour l’âge de 11 ou 12 ans. Cela fait longtemps maintenant. Cela m’a toujours intéressé et mes parents avaient un ami batteur et j’ai toujours été impressionné par ce qu’il jouait. Mais je me suis mis sérieusement à la batterie en découvrant le heavy métal et des artistes comme ALICE COOPER ou TWISTED SISTER. Tous ces groupes qui rencontraient un gros succès quand j’étais jeune. Et puis des artistes comme Dave Lombardo ou encore Gene Hoglan m’ont donné envie d’être un batteur métal.

Et puis j’ai vite évolué des groupes que je voyais à la télévision comme KISS vers des choses plus rapides et extrêmes comme SEPULTURA et SLAYER. J’ai petit à petit trouvé mon style préféré qui mélange mélodie et puissance.

 

Au moment de monter SOEN tu avais déjà une solide expérience avec des groupes comme AMON AMARTH ou OPETH. Quelle était ton idée ?

Je voulais tout simplement composer des chansons. Je voulais faire de la musique de mon côté et monter un groupe dans lequel je pourrais pleinement m’exprimer et jouer ma musique. Je n’avais pas de grands projets ou de grandes attentes. Nous avons vite senti avoir, avec Joel (Ekelöf – chant), un bon feeling commun pour composer de la bonne musique.

 

Si on revient à l’album précédent, Lotus, gardes-tu un souvenir particulier de cette période ?

Je dirais que notre premier show avec Cody lors du Wacken Open Air a été une sacrée expérience : un nouveau chapitre, un nouveau membre du groupe, un nouvel album… Et puis je pense aussi au concert donné à Istanbul qui a été génial. Toute cette période a été très bonne pour nous, la musique a été très bien reçue, nous avons pu échanger avec le public et nous faire encore mieux connaitre. Je garde ces souvenirs avec moi pour toujours

 

Raconte-nous votre expérience lors de croisière sur ce bateau 70000 Tons Of Metal ?

C’était différent, j’ai beaucoup aimé. Comme ne pas apprécié être sur ce bateau, partir de Miami vers le Mexique, un des plus beaux endroits au monde. Tu profites en compagnie de milliers de métalleux, tu partages la passion qui nous unit tous, tu joues sur scène. C’était magique car vous arrivions de l’hiver scandinave vers un temps et des températures caribéennes, u n paradis… Une expérience à renouveler.

Venons-en au nouvel album, Imperial. Quand avez-vous commencez à travailler dessus ?

Tu sais, je compose en permanence. Les premiers travaux ont en fait débuté avant la sortie de Lotus, le précédent. Et je compose actuellement pour le disque qui viendra après Imperial, c’est un processus qui ne s’arrête jamais. Le point clé c’est quand tu réalises que tu as assez de bon matériel pour en faire un album complet. Et nous avons atteint ce point, il y a, peut-être un an et demi. A ce moment, tu te concentres sur 15-20 chansons pour voir celles qui ont la qualité et le potentiel pour arriver au bout. Tu fais des tris, tu dois en jeter dans le processus car elles ne t’emmènent pas où tu veux aller. Et puis la pandémie est arrivée et nous avons pu vraiment nous poser, développer les parties que nous avions sélectionnées, travailler les paroles et vraiment nous concentrer sur le « flow » des compositions.

 

Comme tu le dit c’est un processus continu. Est-ce à dire que tu as dans ton téléphone en permanence toutes tes idées que tu tries au moment de travailler sur un disque ?

Oui c’est ça mais en fait c’est pire car mes idées ne sont pas que sur mon téléphone mais aussi sur ceux de mes enfants car parfois j’attends la limite de stockage de mon appareil avec des tonnes d’idées de musique que je dois les mettre ailleurs avant de pouvoir les enregistrer sur mon ordinateur. Je compose et j’écris en permanence. C’est une obsession j’adore faire cela et cela me donne un but au quotidien. Cela fait partie de mon identité et c’est ainsi depuis longtemps.

 

Sur Imperial, avez-vous réutilisé des idées inabouties de Lotus ou êtes-vous partis d’une feuille blanche ?

Non rien n’a été réutilisé, à chaque fois, nous partons toujours d’idées neuves. Chaque album a son propre feeling. Et puis si les idées n’étaient pas assez bonnes pour Lotus, elles ne le seront toujours pas pour Imperial. Il faut agir ainsi pour toujours progresser et proposer à chaque fois un meilleur album.

 

La crise sanitaire a-t-elle eu d’une façon une d’une autre un impact sur cet album, sur la musique ou encore les thématiques abordées ?

Oui cela a eu une influence sur notre travail, en particulier sur les paroles. Cette pandémie nous touche tous au même moment et nous fait mal. Nous sommes tous embarqués sur la même galère. Mais cela a aussi généré de belles choses comme tous ces actes de fraternité, l’aide entre les gens et les pays comme quand l’Allemagne a accueilli des malades italiens, ce fut vraiment beau. Mais nous avons aussi vu les politiciens manipuler les informations, s’attaquer mutuellement pour gagner du pouvoir et pour l’appât du gain. Une majorité des gens veulent aider mais une autre partie ne pense qu’à elle-même de façon égoïste et utilisent la mort de milliers pour atteindre leurs put.. d’objectifs personnels. Et tout cela transparaît dans les paroles des chansons de l’album.

 

Quelle est votre niveau de préparation et de finalisation de l’album au moment de rentrer en studio ?

Quand nous entrons en studio nous avons quasiment l’album. Tous les détails sont calés car nous voulons vraiment nous concentrer sur nos performances individuelles, pouvoir donner le meilleur de nous-mêmes. Il faut avoir la meilleure maîtrise possible, le meilleur groove possible… Nous ne sommes pas le genre du groupe qui rentre en studio et y composes la moitié de l’album. Nous prenons le temps de travailler et de composer dans de bonnes conditions, à la maison, pour être prêts pour l’enregistrement final. En studio, l’objectif est de magnifier ce que nous avons composé.

 

En moyenne, combien de prises assures-tu en studio pour les parties de batterie sur chaque titre ?

Cela dépend beaucoup. Cela peut-être une demi-journée ou une journée. Mais ensuite je prends du recul avant de réécouter. Et je m’y remets si je sens que je n’étais pas au maximum. Il y a beaucoup d’aller-retour. Je dirai autour de 5-6 heures mais il faut compter aussi sur les différents réglages et essais de matériel. Nos titres sont souvent complexes avec des moments intenses et plus calmes et il te faut trouver le bon son pour exprimer toutes les émotions. En fait cela passe par plus de temps consacré à la réflexion sur la façon de le jouer ou le bon matériel que sur l’enregistrement lui-même.

 

Si tu prends un peu de recul, avez-vous changé votre façon d’enregistrer vos albums entre vos débuts et maintenant ?

Oui et en particulier pour nos deux derniers disques. Avant nous avions toujours un membre du groupe qui possédait son propre studio. Donc nous pouvions régulièrement y aller pour avancer et modifier par petites touches nos chansons jusqu’à arriver à être satisfaits. Maintenant ce n’est pas plus le cas, nous travaillons depuis chez nous et rentrons en studio une fois tous les détails finalisés. Nous nous retrouvons avec Joel (Ekelöf – chant) et nous structurons nos idées. Nous travaillons aussi très tôt avec Iñaki (Marconi – producteur). Et c’est in fine la meilleure méthode de travail en ce qui nous concerne cela fonctionne mieux que notre méthode précédente.

 

Vous avez travaillé à nouveau avec Iñaki Marconi à la production. Vous avez encore besoin de cette aide extérieure ?

C’est particulier avec Iñaki car il s’agit d’un ami très proche du groupe. Et il a un talent particulier pour prendre du recul et de son point de vue extérieur de cibler que qui peut-être amélioré ici et là. Et il cette façon personnelle de nous emmener, de nous faire naturellement bosser deux fois plus dur sans que tu ne t’en rendes compte. Il te fait avancer, progresser et c’est précieux de l’avoir avec nous. Nous travaillons avec lui car nous nous sentons en sécurité, nous savons qu’à la fin nous aurons un album dont nous pourrons être fiers. Avec lui, pas moyen d’être trop confiant ou paresseux, il ne laisserait pas faire un enregistrement qui ne répond pas à nos standards élevés de qualité.

 

Vous avez choisi pour le mixage et le mastering Kane Churko. S’agit-il de votre idée ou une suggestion du label ?

Non, non c’était notre idée. Nous voulions quelque chose de différent par rapport à nos albums passés. Nous pensions que notre musique sur Imperial nécessitait une autre approche. Nos titres étaient construits beaucoup plus autour du chant et nous voulions un son plus brut et direct. Et il est super pour cela, il se concentre sur les chansons sans user et abuser d’effets instrumentaux stériles. Il prend le recul nécessaire pour donner le meilleur aux compositions. Nous sommes tellement immergés dans ces compositions que parfois tu peux être trop attachés et être moins rationnel. Tu ajoutes des claviers ou des percussions qui en fait alourdissent le titre et se mettent en travers de ton chemin, des émotions profondes des chansons. Et il nous a vraiment aidé pour cela.

En ce qui concerne la pochette, vous avez travaillé avec Enrique Zabala. Comment abordez-vous en général cet aspect de l’album ?

Il faut que les images des pochettes représentent bien la musique. Il en est de même pour le titre des chansons. Il s’agit de capturer l’émotion et la vibe du disque. Donc nous envoyons l’album et nous commençons alors à discuter de nos idées et de la couleur générale de l’album avec l’artiste choisi. Nous précisons ce que nous voulons, les thèmes et les idées à faire passer. Alors l’artiste interprète ces éléments à sa façon et nous fait des propositions. De là, nous décidons si cela nous plait ou si c’est le bon artiste, la bonne sensibilité. Nous avons été surpris de la proposition d’Enrique mais nous avons beaucoup aimé. Tu ne sais jamais à quoi t’attendre et la vision d’un artiste extérieur au groupe peut être très différente de la nôtre. Mais là, nous avons tout de suite su que cela allait coller, cette image belle et puissante. Nous pouvions entendre notre musque à la vue de ce serpent donc cette image était la bonne. Et ne plus le mot « Imperial » est tellement adapté à cette pochette.

 

Pour Lotus vous avez joué dans nombreux pays, en Europe bien sûr mais aussi en Russie ou encore en Turquie. Est-ce important pour vous d’aller ou peu de groupes internationaux vont et d’élargir ainsi votre public ?

C’est extrêmement important de ne pas rester enfermer seulement en Europe occidentale ou aux USA. Nous voulons que tout le monde puisse nous voir en concert et pouvoir créer une connexion avec le plus large public possible. C’est parfois très difficile bien sûr mais nous faisons notre maximum pour jouer partout où cela est possible. Sur scène tu peux le sentir que les fans sont heureux de nous voir car ce n’est souvent pas des pays favorisés au niveau métal comme l’Allemagne par exemple. C’est génial pour nous et nous recevons beaucoup de joie.

 

Que peut-on souhaiter à SOEN en 2021 ?

Nous avons deux tournées de programmées dans les mois qui viennent et nous espérons pouvoir les mener à bien. Il y a aussi des concerts dans les festivals d’été. Là aussi, nous espérons que cela aura lieu. Nous avons envie de rencontrer notre public et de proposer notre musique sur scène. Quand tu sors un nouvel album, 90% des bons moments viennent du partage avec les fans lors des concerts. Il est précieux pour nous de recueillir leurs réactions et émotions à nos nouvelles chansons. C’est tout pour tout. Nous voulons pouvoir tourner tout simplement.

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Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)