Plus d’une décennie sans nouvelle sortie discographique, il faut bien le reconnaitre, on avait oublié les suédois de Dragonland. Voici pourtant une preuve de vie avec le single ” flight from destruction” extrait de leur nouvel album “The Power Of The Nightstar”, qui sortira le 14 octobre 2022 via AFM Records :
On sait bien peu de choses sur Spider God, obscure groupe confidentiel de Black Metal anglais dont les premiers méfaits remontent à 2022. Un EP par ci, un split par là, rien de très novateur à première vue, juste un énième groupe présent sur Bandcamp et proposant régulièrement des petites sorties qui se perdent dans la masse. Jusqu’à ce premier album. Ce coup de génie, devrais-je dire ! Au programme, douze titres, douze versions très personnelles de morceaux de pop, le tout passé à la moulinette du Black Metal.
Et ça marche du tonnerre. Le premier hurlement de « Excited », par exemple, suivi de cet air reconnaissable entre mille, fait mouche pour peu que l’on connaisse l’original et que l’on aime le genre employé par Spider God. On se surprend à reprendre en chœur les refrains de ces hits qui squattaient les ondes dans un passé plus ou moins lointain, voire à rechercher les versions originales pour les morceaux moins connus (« Love », par exemple, que je ne connaissais pas et que je trouve ultime sur cette galette).
En sortant des sentiers battus et en proposant un projet décalé, Spider God a su attirer l’attention sur lui. Sans ces reprises déjantées à la sauce au soufre, je n’aurais probablement jamais pris le temps de m’intéresser vraiment à ce groupe. Black Renditions donne le sourire, à l’instar d’un Joe D’Assassin (qui, comme son nom l’indique, s’est concentré sur Joe Dassin). Reste à voir si le reste de la discographie du groupe vaut aussi le détour ou si ce coup d’éclat restera isolé dans la carrière du groupe.
Vous l’aurez remarqué (ou pas) : le zine fonctionne au ralenti depuis maintenant quelques mois / années. Et sans la ténacité de quelques indécrottables, Metalchroniques aurait rejoint la longue liste de webzines disparus trop tôt (ou trop tard, selon la ligne éditoriale).
Et au final, est-ce une surprise ? À l’heure où Youtube, Spotify, Bandcamp et consorts permettent à tout un chacun de se faire une idée rapide, légale et gratuite de la qualité d’une sortie, à quoi bon s’échiner à rédiger une chronique ? Qui suis-je, qui sommes-nous pour dicter ce qui est bon, ce qui est digne d’une écoute ?
Des passionnés. Qui n’ont pas la prétention d’avoir le bon goût ultime. La preuve, Nico a aimé le dernier Gojira. Et si, par chance, une de nos chroniques permet à un lecteur de découvrir ne fût-ce qu’un groupe dans l’énorme chiée de sorties qui défilent chaque vendredi, cela aura servi à quelque chose. Dans les semaines à venir, nous essayerons donc d’être un peu plus présents. De prendre le temps de parler musique. Parce que, nichés dans la masse d’albums hebdomadaires, il subsiste quelques pépites. Des albums qui méritent le détour, parfois bien dissimulés derrière les épouvantails survendus par la majorité. Et ça mérite un avis certes subjectif, mais jamais guidé par une volonté de publireportage.