Archive for août, 2023

Hellfest 2023: Dimanche 18 Juin

Après une nuit vraiment réparatrice, nous embarquons pour cette dernière journée de festival.

Mainstages :

Peu de concerts vus sur les mainstages en ce Dimanche. Notons tout de même l’arrivée, bien à propos, des Suédoises de Thundermother sous le tonnerre et une pluie diluvienne. C’est ce qui s’appelle savoir ménager son entrée en scène. Malheureusement, ce temps maussade nous empêche aussi d’assister à la prestation de HO99O9…

Plus tard dans l’après-midi, au sec, c’est au tour d’Amon Amarth d’investir la grande scène principale. Son death-metal velu s’accompagne d’une grosse production : statues gigantesques ; traditionnelle bataille de vikings ; et même le serpent géant Jörmungand (« Twilight of the thunder god »). La set-list enfile les tubes barbus (« Guardians of Asgaard », « Death in fire », « First kill »…). Pas de surprise, mais une régularité qui fait plaisir à voir et entendre.

Remplaçant Incubus au pied levé, Crisix saisit une belle occasion de briller. C’est tout sourire que le groupe de Julian Baz donne tout ce qu’il a dans les tripes. Son thrash véloce et joyeux entraîne la mainstage 2 dans un mix de circle pits, pogos et walls of death. Plus de doute : « The world needs MOSH » !

Entre le concert de Dark Angel et celui des Melvins (voir plus bas), nous constatons le temps de « Five minutes alone » que la dernière version de Pantera est convaincante. Mais le destin nous dirige vers d’autres scènes.

Altar :

Evil Invaders et son thrash old school de série B fait le plein sous l’Altar. Normal, dehors il pleut encore. Une grande partie du public se retrouve ici faute de mieux. En huit titres, les Belges arrivent à convaincre. Certes, les riffs ont déjà étés entendus plus de mille fois et le chanteur en fait des caisses. Mais le spectacle est réjouissant ; tout le monde passe un excellent moment.

Après un hiatus de quelques années, Vektor s’est reformé autour de David DiSanto et Erik Nelson. Cela n’a pas entamé le mordant de ce thrash progressif si particulier. Quel plaisir de réentendre les classiques Black future », « Cosmic cortex » et « Recharging the void ». Ces 45 minutes passent comme une lettre à la Poste.

L’Altar, probablement chauffée par les tubes de Lionel Richie et Wham, fait un triomphe à ce qui doit être le dernier tour de piste de Holy Moses. Sabina Classen affiche une belle forme malgré la soixantaine. Son groupe enchaîne les uppercuts speed/thrash ! Les récents « Invisible queen » et « Cult of the machine » se mêlent parfaitement avec le classique « Finished with the dogs » ou encore « Current of death ». Une belle révérence.

Le concert de Dark Angel n’attire pas les foules. C’est dommage car le groupe de Gene Hoglan donne une belle prestation à la hauteur de sa légende. Les « Time does not heal », « Perish in flames » et « Darkness descend » sont joués à la perfection par un groupe aiguisé comme une lame. Nous retiendrons l’excellente prestation vocale de Ron Rineheart et les guitares acérées d’Eric Meyer et de Mme Hoglan, Laura Christine. Et évidemment la frappe chirurgicale de Hoglan.

Testament assure le dernier concert de la journée. Pas grand-chose à dire. Le groupe donne une prestation, comme à l’habitude, dans ses standards habituels. C’est efficace, ça ne se fiche pas du client et ça aligne les tubes : « Rise up », « The new order », « Practice what you preach », « Dnr » , « Over the wall »… Tous sont au rendez-vous ! Les Californiens concluent le festival avec le définitif « Into the pit ». Soufflant.

Temple :

Tôt dans la matinée, Gregor Mackintosh (Paradise Lost) crache sa misanthropie à la face de l’humanité. Strigoi propose une bien belle tambouille à base de death metal, de crust et de guitares option barquette de frites. C’est goûtu et même assez impressionnant car tellement loin de l’univers habituel de son leader.

Treponem Pal est enfin de retour au Hellfest, fort d’un dernier album très réussi. Musicalement, l’affaire est rondement menée. Le groupe se focalise sur Screamer, mais n’oublie pas ses morceaux phares. Le public ne se trompe pas et fait un triomphe aux classiques indus, « Pushing you too far », « Rest is a war » et « Renegade ». Scéniquement cela reste assez statique, mais nous ne boudons pas notre bonheur de réentendre ce mastodonte de la musique industrielle.

Valley :

Impossible de rater la prestation de Dozer. Les Suédois, maîtres du stoner rock scandinave, se font rares en nos contrées. D’emblée, Frederik Nordin et ses acolytes accrochent la Valley avec le terrible « Big sky theory » qui donne le ton du concert. Les guitares de Tommi Holappa virevoltent et l’imposant guitariste fait le show. Une corde cassée énerve un peu Nordin, mais l’affaire reprend son cours et la suite du concert se passe dans les meilleures conditions. Après un break de 15 ans, le groupe a eu cette bonne idée de revenir aux affaires. Judicieux au vu de cet excellent concert et de son très bon nouvel album Drifting in the endless void.

Les Melvins clôturent les festivités sur la Valley. Dale Cover, Steve McDonald et Buzz Osborne donnent tout et bien plus encore. Ils sont dans une belle forme et donnent sans compter : dans leur attitude et dans la musique, tout est parfait. La set list enquille les morceaux abruptes (« Zodiac », l’énooooooorme « Revolve »…), une reprise décalée de « I want to hold your hand » des Fab Four et quelques excentricités à l’image de « Hammering ». Cet ultime concert conclue d’une bien belle manière les festivités sur la Valley. Messieurs, revenez quand vous voulez.

En conclusion de ces quatre jours, nous retenons la riche et éclectique programmation musicale, une organisation au top et un bel état d’esprit qui continue de perdurer. En n’oubliant pas qu’un festival est ce qu’on en fait (facile à dire quand on a une accréditation, je vous le concède).

Nico.

Les photos de cette quatrième journée se trouvent ici.

Hellfest: https://hellfest.fr/

Hellfest 2023: Samedi 17 Juin

Troisième journée sur le site du Hellfest. La fatigue commence a se faire sentir. Il faut passer outre car le programme est copieusement chargé.

Valley :

Notre journée commence avec les Texans de Spirit Adrift. Parfait candidat pour jouer sur la Valley, le groupe de Nate Garrett (ex Gatecreeper) délivre un heavy-metal teinté de doom (son genre de prédilection à ses débuts). Ce passionné de metal est épaulé avec brio par le talentueux Tom Draper (connu pour avoir épaulé Carcass et Angel Witch en live) qui solidifie la musique du quatuor à coup de riffs efficaces. Résultat : nous avons hâte de jeter une oreille sur son prochain album, Ghost at the gallows, sorti sur le label Century Media.

King Buffalo nous charme avec son stoner metal joué à la cool. Mais il ne se passe pas grand-chose sur scène. Malgré tout, nous nous laissons emportés par les compos tirées de son excellent dernier album Regenerator. Une respiration avant une suite bien plus couillue.

Pas de surprises avec Crowbar. Le groupe de Kirk Windstein est carré et ne s’arrondira jamais aux entournures. Son sludge 100 % made in Nola est copieux, rustre, bourratif. Les compos sont ultra solides (« Planet collide », « Fixation », « Like broken glass »…), Kirk est ultra charismatique. On en redemande. Crowbar reste une valeur sûre.

Tout comme The Obsessed qui nous délivre un concert de patrons. Scott “Wino” Weinrich est en pleine forme. Cette légende vivante attire tous les regards. Et ses acolytes font honneur à sa musique : ce doom dont il a été un des principaux instigateurs. C’est rond, gras, pesant, toujours énorme. Comme ce concert inespéré que l’on attendait plus. Un moment phare de la journée.

Warzone :

Il y a quelques dizaines d’années Public Enemy chantait « Don’t believe the hype ». Avec Zulu, niveau hype, nous sommes servis. Encensés par Pitchfork ou encore Brooklyn Vegan, il est devenu LE groupe à voir quoiqu’il arrive. Bingo, la Warzone est plutôt bien remplie et une horde de photographes joue des coudes pour immortaliser le phénomène hardcore/punk/blackpowerviolence californien. Le groupe est plutôt en place et les compos s’enchaînent sans temps mort. Anaiah Lei déborde de charisme et hurle comme un damné. Mais, pour on ne sait quelles raisons, le concert se termine après une vingtaine de minutes. Nous ressortons de ce concert partagés : enthousiasmés par l’attitude du quatuor et sa musique fraîche et sauvage, mais très frustrés.

Avec Spiritworld, pas d’arnaque. Le groupe déboule attifé comme des cowboys d’opérette et nous jette au visage un mélange réjouissant de thrash-metal et de hardcore. Le public est chaud comme la braise. Les titres tirés du dernier album Deathwestern passent aisément le cap du live. Encore une réussite.

Pro-Pain est un rocher immuable. A l’image de Gary Meskil qui paraît traverser les années en restant constamment en colère. S’il n’est pas nécessaire de posséder l’intégralité de la discographie de Pro-Pain (au mieux les quatre premiers et le live Road Rage), il est indispensable de les voir en live. La warzone est bondée et en fait baver aux services de sécurité. Elle est très réactive au brûlots de cette légende du hardcore New Yorkais (« Stand tall », « In for the kill », le gigantesque « Make war (not love) »). Grosse baffe !

Temple :

A l’origine, Saor est un one man band ; mais pour se produire sur scène Andy Marshall s’est entouré d’un groupe. Cela lui réussit car les musiciens magnifient son black folk celtique. Guitares, violons, bombarde ont un rendu exceptionnel. C’est quasi magique. La temple est envoûtée, ensorcelée par ce black-metal.

Mainstage 1:

Nous finissons la journée avec le très attendu Iron Maiden. « The future past tour 2023 » annonçait un concert pas comme les autres. C’est le cas. Même si le mélange de titres de Somewhere in times et Senjutsu ne plaît pas à ceux qui attendaient le traditionnel concert Legacy of the beast. Une fois passé le classique « Doctor, doctor » de UFO suivi de l’intro de Vangelis (« Blade Runner theme »), c’est un bonheur de chaque instant. Les très rares « Caught somewhere in time », « Stranger in a strange land » ou encore « Alexander the great » se mêlent aux plus récents « Writing on the wall », « Death of the celts » , « The time machine ». La set list est fluide et aucun temps mort n’est à signaler. L’efficacité du groupe n’est plus à prouver et ce soir, il affiche une forme éclatante. Ces deux heures se finissent avec les incontournables « Fear of the dark » et « Iron Maiden ». Le public est partagé. Il est temps pour nous d’aller récupérer avant d’entamer la dernière journée.

Nico.

Les photos de cette troisième journée se trouvent ici.

Hellfest: https://hellfest.fr/

Hellfest 2023: Vendredi 16 Juin

Deuxième journée de festival. C’est en grande forme que nous allons enquiller les kilomètres, les photos et des heures de musiques diverses et variées…

Altar/Temple :

La journée commence sous le signe du grand cornu. Venefixion valide en live l’excellence de son premier album A sigh from below. Le death/black méchant des Bretons sonne à la perfection. Musicalement et visuellement, c’est du tout bon. Un groupe que l’on a hâte de revoir sur la route.

On reste en Bretagne pour enchaîner avec Belenos et un concert de grande classe. Baigné dans une lumière rouge sang, le groupe délivre un black pagan qui conquiert une assistance attentive. Le charismatique Loïc Cellier (tête pensante de l’affaire) donne envie de replonger dans leur discographie impeccable (et plus particulièrement Spicilège).

Nous ne verrons que le début du show de Der Weg Einer Freiheit. Quelques morceaux suffisent pour asseoir ce que nous pensons du groupe depuis des années. Noktvrn nous l’avait confirmé, Der Weg Einer Freiheit est au summum de son art avec son black-metal de qualité supérieure.

Mainstages :

Les Britanniques de Quireboys nous déçoivent. Certes, la prestation est honorable, les musiciens s’amusent et la communication avec les fans est bien là… Mais où sont les tubes ? Quid de « Seven o clock », « Sex party », « I don’t love you anymore », ou encore « Hey you » ? Même si Spike (ex-chanteur) a déserté le navire, ces morceaux emblématiques méritaient d’être présents. Le sympathique nouveau titre « Lie to me » n’y change rien : les Quireboys sans Spike ne sont plus vraiment les Quireboys.

Aller voir British Lion est l’occasion de prendre en photo Steve Harris. Comme 99,9 % des photographes présents, nous sommes là pour ça et pour constater que British Lion est une respiration pour le fameux bassiste qui se donne tout autant qu’avec son groupe principal. A l’image de ses deux albums, c’est du sympathique heavy-metal, mais en aucun cas essentiel.

C’est après un concert plus qu’honnête de Silmarils que Skid Row donne LE concert de la journée ! Après des années de disette, l’arrivée d’Erik Grönwall est la meilleure chose qui soit arrivée au gang du New Jersey. Grâce à son enthousiasme, le Suédois réussit l’exploit de faire oublier Sebastian Bach. Set list de festival oblige, ce sont surtout les classiques qui sont joués : « Slave to the grind », « Big guns », « 18 and life », le mignon « I remember you » et l’obligatoire « Youth gone wild » sont de la partie. Heureusement, Skid row n’oublie pas son excellent dernier album avec le tube « The gang’s all here ». Au bout de ces trop courtes 55 minutes, nous finissons le concert sur les rotules, les cordes vocales définitivement anéanties…

Au tour des Britanniques de Def Leppard de livrer un concert à leur image : avec classe. C’est propre, peut-être trop, mais sincère. Les regards, la connivence, sont de mise entre les membres du groupe. Cela fait vraiment plaisir à voir. Joe Elliot est en voix. L’interprétation est impeccable ; elle met en exergue une fournée de hits inoxydables (« Let’s get rocked », « Bringing on the heartbreak », « Photograph »…). Le public chante, danse ; il est heureux. Conclusion : Def Leppard, malgré les années, reste le grand groupe qu’il a toujours été.

Les Californiens de Mötley Crüe sont l’antithèse de Def Leppard : vulgaires et non respectueux de leur public. La connivence n’existe plus entre les trois membres originaux. Sans compter le nouveau guitariste, John 5, qui cachetonne tranquillement dans son coin. Si la set list est parfaite, l’interprétation est quant à elle brouillonne. Le chant de Vince Neil rend ce récital abominable. Ajoutez une intervention de Machine Gun Kelly copieusement huée et vous obtenez le concert le plus raté de ces quatre jours.

Sum 41 relève le niveau avec ce qui devrait être son dernier concert en terre clissonnaise. Le toujours juvénile Deryck Whibley possède, malgré l’heure tardive, un enthousiasme ultra communicatif. Le groupe fait mouche à chaque fois et enchaîne tubes (« Fat lip », « Into deep », « Pieces »…) et reprises (« Sleep now in the fire », « We will rock you ») survitaminés. Dave « Brownsound » Baksh excelle une fois de plus aux guitares et confirme que son retour était une vraie bonne idée. Sum 41 conclue brillamment cette deuxième journée en enfer avec le sauvage « Still waiting ».

Valley :

Helms Alle est un groupe passionnant. Hozoji Annie Matheson-Margullis, Ben Verellen et Dana James rassemblent un public ouvert au mélange de sludge, noise, post rock et metal. Le trio nous plonge dans son univers si particulier et livre une excellente prestation vocale (trois chants) et musicale. Un ensemble parfait qui donne envie de se replonger dans leur albums.

On ne peut pas en dire autant de Greg Puciato qui, plus tard dans la journée a donné un concert sans saveur à l’image de ses albums solos. Malgré une bonne volonté évidente, lui et ses acolytes ratent quasiment toujours leur cible. Mais bon, ce n’est un secret pour personne : Greg n’est jamais aussi bon que quand il est dans un groupe (Dillinger Escape plan, Killer be killed…). CQFD.

Warzone :

C’est une Warzone conquise d’avance qui accueille Less than Jake. Roger Lima (basse, chant), Chris DeMakes (guitares, chant) et Buddy Schaub (trombone) sont tout sourire et délivrent du ska/core/punk festif qui provoque de belles vagues que la sécurité régule de façon efficace mais toujours bienveillante. Rien ne vient entacher ce trop court set ; le public ressort heureux.

Nico.

Les photos de cette seconde journée se trouvent ici.

Hellfest: https://hellfest.fr/