Archive for décembre, 2023

Dog Eat Dog– Free Radicals

Dog Eat Dog est un groupe qui sait se faire désirer. A l’instar d’un Guns N’ Roses ou d’un Tool, nous venons de patienter dix-sept longues années entre deux albums. Il a fallu ronger son frein. Pendant cette éternité, le groupe de John Connor a tout de même continué de tourner pour une poignée de fidèles. En 2017, l’EP Brand new breed nous avait rassurés: Dog Eat Dog était encore en vie… Jusqu’à ce nouvel album inespéré : Free radicals.

Ne tournons pas autour du pot, ce cinquième album est une quasi réussite totale. Nous retrouvons ici tout ce qui fait le sel de Dog Eat Dog : quatorze titres et pas un seul déchet. La formule est bien rodée, Connor, Neabore, Finley et Hammerli savent y faire pour pondre des morceaux accrocheurs. « Man’s best friend », « Never give in », « Lit up » ne dépareillent pas face aux tubes du passé. L’ensemble est très dynamique (« Blvk Glvd ») et l’on se laisse porter par cet enthousiasme général.

Le quatuor a même eu la bonne idée d’inviter Rudeboy (ex Urban Dance Squad) sur le délicieux « Mean street ». Notons tout de même un petit bémol : Free radicals manque cruellement de saxo, l’ingrédient caractéristique du style Dog Eat Dog. Alors que sur scène il est heureusement toujours présent, sa place sur ce dernier album est bien en retrait, voir absent.

Néanmoins, ne boudons pas notre plaisir. Contre vents et marrées, Dog Eat Dog nous prouve avec Free radicals qu’il est bien toujours vivant. C’est une belle occasion de découvrir ou de se replonger dans l’univers bariolé du groupe.

Nico (8,5/10)

Site Officiel : https://www.facebook.com/dogeatdog.official

Metalville /2023

01. Lit Up 02. Kin 03. Never Give In 04. Time Won’t Wait 05. 1 Thing 06. Mean Str 07. Energy Rock 08. @Joe’s 09. Blvk Clvd 10. Bar Down 11. Man’s Best Friend 12. E1on1 13. Looking Back 14. Zamboni

 

Le groupe Sepultura a annoncé aujourd’hui qu’il va mettre un terme à un périple de 40 ans, durant lequel il a traversé 80 pays. Sepultura quitte la scène avec le sentiment du devoir accompli et va entamer une tournée d’adieux.

Comme chaque année, en début d’automne, une poignée d’irréductibles se retrouve pour célébrer les musiques extrêmes au Muscadeath. Grâce à une programmation qualitative, le festival ne cesse de croître. Et le public aussi. Le « marketplace » accueille une foule d’exposants reconnus ; le nouvel espace presse apporte confort aux médias présents. De petit festival, le Muscadeath est devenu important, mais toujours à taille humaine.

Vendredi 29 Septembre 2023 :

C’est soir, la programmation est aux petits oignons. Moonreich, Aorlhac et Acod offrent de belles prestations de black-metal. La volonté d’en découdre est là ; le public répond présent.

Pas de surprise avec Necrowretch. Depuis des années le groupe reste calé sur son créneau death/black. Tant mieux car, en quatre albums, le groupe n’a fait que monter en puissance. Sur scène, c’est le même constat. La prestation impeccable propulse le groupe de Vlad au pinacle de la soirée. A noter qu’un nouvel album, Swords of Dajjal est prévu pour Février 2024.

En tête d’affiche, place à God Dethroned, qu’on avait pas vu depuis 2020 et le denier album Illuminati. Le groupe a repris la route, même s’il n’a rien à promouvoir ; il est là pour le plaisir de rencontrer son public. God Dethroned frappe fort : la set-list est un best-of lancé par le virulent « Hating life ». La suite déroule du câble au kilomètre. Même si cette prestation reste sage, c’est plaisant de voir cette institution batave défendre bec et ongle son death-metal blasphématoire.

Samedi 30 Septembre 2022 :

Pour cette deuxième journée, le menu est copieux. Le public fait monter encore plus haut la jauge de la veille ; le nom de Carcass en tête d’affiche n’est sûrement pas étranger à l’affaire.

Des valeurs sûres sont au programme : Iron Flesh, Skelethal, Gorod et Blood red throne. Ils frappent tous au centre de la cible ; le public du Champilambart célèbre ces prestations en stage diving, pogos et autres joyeusetés. Pour Blood Red Throned, il s’agissait du dernier concert de Stian (bassiste) avant son traitement pour une leucémie. Nous lui souhaitons le meilleur.

Escula Grind est le premier groupe de la journée à se démarquer. Katerina Economou déborde d’énergie et offre, avec ses compères, le concert le plus dynamique. Les potards sont constamment dans le rouge. Ce mélange réjouissant de death/grind saupoudré de touches de hardcore donne envie d’en entendre plus. Ce n’est pas un hasard si Escuela Grind est le petit groupe qui monte.

On continue avec une institution : Blockheads. Les patrons, c’est eux ! Et pas pour n’importe quelle raison. Avec trente années consacrées au grindcore et un dernier album (Trip to the void) très apprécié, les Nancéens ne lâchent rien. Ils restent comme à leur débuts : déterminés, solides, acharnés. Un concert de Blockheads, c’est une expérience dont on ne ressort pas indemne. Les discours (souvent) politiques, la violence de leur musique, ça prend aux tripes. On se laisse emporter et on ressort de ce bouillon pleins de bleus et d’ecchymoses. Et quand Xav invite le public à monter sur scène, c’est une apothéose fraternelle. Un nouveau titre est joué. Nous espérons donc ne pas avoir à attendre huit ans pour replonger dans l’univers perturbé du quintet.

Kronos est de retour. Les titans du brutal death n’avaient pas donné de leur nouvelles depuis Arisen new era. Ce soir, le Muscadeath a l’immense honneur d’inaugurer la tournée de reformation du groupe. Kronos reste ce monolithe qui écrase tout sur son passage. Kronos est content d’être là pour célébrer les vingt années de Colossal Titan Strife. C’est un retour aux affaires gagnant.

Carcass clôture la journée. Jeff Walker, Bill Steer, Daniel Wilding (batterie) et leur guitariste de session savent y faire. Leur prestation est impeccable. Techniquement, Walker et Steer sont au top. Ils continuent d’impressionner et débordent d’une énergie communicative. Ces vieux routards en ont encore sous la semelle. Une ribambelle de tubes (« Black star », « Incarnated solvent abuse », « Corporal jigsore quandary ») met le public sens dessus dessous, avec ce flegme britannique qui caractérise bien la formation.

Le Muscadeath a clairement passé un cap cette année. Plus grand, plus fort, le festival garde cette identité qui fait tout son attrait ; il s’impose comme un passage obligé pour tout amateur de musique extrême qui se respecte.

Nico.