Archive for mars, 2025

Dans la série « il aurait pu tout rafler mais il ne s’est contenté que des miettes », Ginger le leader des Wildhearts se pose là. Le Britannique est un perdant magnifique. Que ce soit avec les Quireboys ou encore Brides of destruction, il n’est pas devenu LA superstar qu’il aurait mérité d’être. Pourtant, le début de carrière des Wildhearts était prometteur (The Earth vs The Wildhearts, P.H.U.Q, Endless Nameless), mais un line-up à géométrie variable, puis deux/trois séparations et reformations ont empêché la gloire de s’installer.

The Satanic Rites of The Wildhearts est la preuve que Ginger continue de s’accrocher à ses rêves de rock’n’roll. Si l’on passe « Eventually » (trop tapageur pour être honnête), le reste de la galette s’avère très attachant. Mélodiques et facilement mémorisables, « Sacred of glass » et « Troubadour moon » prouvent une aisance de composition. Ginger sait y faire et ça s’entend.

Si certains titres ratent leur cible, nous y trouvons toujours un gimmick qui accroche l’oreille, un refrain imparable (« Fire in the cheap seats ») ou encore quelques mélodies dont il est difficile de se défaire (« Failure Is The Mother Of Success »). Cette imperfection s’avère au final séduisante. Le groupe est particulièrement bon quand il s’éloigne du hard-rock basique qui a fait sa réputation (le très punk « Kunce », les très pop « Blue Moon Over Brinkburn » et « Hurt people hurt people »).

Alors oui, The Satanic Rites of The Wildhearts est loin d’être le meilleur album des Wildhearts, mais il contient assez d’arguments musicaux pour que l’on s’y intéresse.

Nico (7/10)

Site Officiel : https://www.facebook.com/TheWildhearts

Snakefarm /2025

01. Eventually 02. Scared Of Glass 03. Troubadour Moon 04. Fire In The Cheap Seats 05. Kunce 06. Maintain Radio Silence 07. Blue Moon Over Brinkburn 08. Hurt People Hurt People 09. I’ll Be Your Monster 10. Failure Is The Mother Of Success

Fange – Purulences

Certains groupes doivent redoubler d’efforts, des années durant, avant d’espérer pouvoir siffloter quelques mélodies qui finiront sur leur « opus magnum » à l’intérêt aussi discutable qu’un bricolage de fête des pères réalisé avec beaucoup d’amour et de maladresse par votre progéniture (le genre de réalisations qui vous ferait presque regretter de ne pas avoir visé les yeux en cette soirée funeste sur la banquette arrière de la 3008). D’autres, au contraire, bénis par une muse hyperactive, enchaînent les réussites à un rythme indécent. Parmi tout ce beau monde, une formation française vient de réaliser le hat-trick parfait en l’espace de 24 mois presque jour pour jour. Après les énormes Privation et Perdition, les Bretons de Fange enfoncent le clou avec Purulences.

Le registre est désormais connu : un mariage entre sludge et indus, mélange poisseux de la fange (oui, elle est facile, celle-là) et de la graisse qui huile les rouages d’une machine qui nous veut du mal. Une synthèse entre l’humain et la machine. Un bulldozer qui ne tournerait pas au diesel, mais au fiel. Je pourrais continuer à aligner les comparaisons visuelles douteuses ad nauseam, mais le plus simple est de se plonger tête première dans ces 7 morceaux.

À l’instar de ses prédécesseurs récents, Purulences est exigeant. La BAR impose cette sensation continue de matraquage, sentiment encore renforcé par ce son de guitare abrasif au possible et, surtout, une nouvelle prestation XXL de Matthias Jungbluth, un de ces rares frontmen qui parvient, en chantant/parlant, à susciter les mêmes sentiments viscéraux que lorsqu’il s’arrache les cordes vocales. Aucun temps mort, aucun coup de mou, les Bretons ajoutent une étoile à leur maillot de porte-étendard du genre. Si je devais pinailler, je regretterais juste l’absence d’un morceau « tubesque » comme « À La Racine » sur Privation (le retour de la guitare à 4:05, TMTC)… mais faut-il vraiment un tube quand on officie dans ce genre ? La question mérite d’être posée.

Le premier trimestre touche à sa fin, mais Fange peut, à nouveau, faire figure de candidat sérieux dans les Top 5 de toutes les bonnes boucheries auditives.

9/10

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Throatruiner Records / 2025
Tracklist (32:07) 1. Cavalier Seul 2. Sans Conviction 3. Mortes Promesses 4. Grand-Guignol 5. Juste Cruel 6. Langues Fourchues 7. Aux Abois

Ces derniers temps, vous ne pouvez pas le rater. Que ce soit avec son principal fond de commerce (Dark Tranquility) ou ses différents projets (Cemetery Skyline…), Mickael Stanne est partout. Et tant mieux parce que le pépère nous livre en général de la bonne came. Après une année 2024 bien chargée, l’infatigable chanteur nous offre un nouvel opus de The Halo Effect : March of the unheard.

Résumons. Cette réunion d’anciens membres d’In Flames a sorti un premier opus efficace (Days of the lost en 2022) faisant la nique à leur ancien groupe. Retrouver l’essence originelle d’In Flames est un objectif implicite. March of the unheard le confirme une fois de plus.

The Halo Effect axe ses compos sur des mélodies solides. Impossible de se défaire d’« Our channel to the darkness » et de « Cruel perception » qui s’incrustent immédiatement dans le cortex. Nous pourrions citer quasiment tous les morceaux ; ils redonnent de belles couleurs au style Melodeath. Les membres du groupe en sont quasiment à l’origine et ça s’entend. Les guitares de Jesper Strömblad et Niclas Engelin sont incisives, la rythmique ferraille dur et Stanne fait… Du Stanne. Nous ne lui en demandons pas plus.

The Halo effect est un super groupe (pour une fois l’expression n’est pas galvaudée) qui, s’il ne renouvelle pas le genre, assure une belle pérennité au Melodeath suédois. March of the unheard est une belle réussite qui doit bien enquiquiner Björn Gelotte et Anders Fridén.

Nico (8/10)

Site Officiel : https://www.thehaloeffect.band/

Nuclear Blast /2025

01. Conspire To Deceive 02. Detonate 03. Our Channel To The Darkness 04. Cruel Perception 05. What We Become 06. This Curse Of Silence 07. March Of The Unheard 08. Forever Astray 09. Between Directions 10. A Death That Becomes Us 11. The Burning Point 12. Coda