Abduction – Existentialismus
Posted by Mister PatateMar 14
Au petit jeu du « cite-moi 5 groupes de (insérer sous-genre) Metal venant d’Angleterre », je dois avouer qu’il est plus gagner de répondre si l’on tire la carte Death Metal ou Doom. Là où ça devient plus ardu (si l’on reste dans les formations connues du grand public), c’est quand on pense au Black anglais. Parce que bon, mis à part Venom (les OG du genre avec Bathory et Hellhammer) et Cradle Of Filth, il faut reconnaître que les noms suivants viennent moins spontanément que si l’on pensait à d’autres scènes locales (Norvège, Suède, Allemagne, France, pour ne citer qu’elles).
Mais si la notoriété est une chose, la qualité en est une autre. Là où certains grands noms s’égarent dans des controverses puériles (qui a dit Behemoth ?), comme Abduction trace sa route depuis maintenant presque 10 ans et nous gratifie, au fil des ans, de sorties toujours plus intrigantes et intéressantes. Et avec ce cinquième opus (le deuxième chez Candlelight Records), le groupe passe encore un palier.
Au menu : un Black intelligent, varié, à des lieues des poncifs du genre proposés par des artistes plus portés sur la provoc’ que sur l’efficacité (ça chante des chansons sur les fours et ça blaste tout du long comme une machine à laver qui essore à 1488 tours/minutes… c’est du black ou le rayon gros électro de Darty ?). Prenons « Truth is as Sharp a Sword as Vengeance », pièce centrale de l’album. En un peu moins de 9 minutes, le groupe nous propose une intro posée avec spoken word, une montée en puissance sur fond de blast avec un chant clair, un break avec quelques notes de guitare qui sonnent comme du Misthyrming dans le texte, une nouvelle montée en puissance avant un final mêlant toutes ces facettes et un chanteur possédé par sa prestation. En un seul morceau, il y a plus de variété que dans la carrière de certains groupes ! Et que dire de « Razors of Occam », un des singles dévoilés avant la sortie de l’album : chant clair, intro mélancolique qui coule naturellement en une envolée portée par le blast… La progression du morceau est logique, le groupe parvient à conserver cette mélodie du début tout au long du morceau, même quand le propos se fait plus agressif.
En 45 minutes et 6 morceaux, Abduction confirme, à mes yeux, son statut de formation Black Metal « réfléchi » à suivre. Sans artifices, mais avec un sens poussé du morceau finement ciselé, Existentialismus fait partie de ces albums qui réussissent la prouesse double de convaincre dès la première écoute et de dévoiler ses secrets petit à petit au fil des écoutes. Je ne serais pas étonné s’il finit très haut dans ma hiérarchie BM de l’année…
9/10
Candlelight Records /2025
Tracklist (45:44) 1. A Legacy of Sores 2. Pyramidia Liberi 3. Truth Is as Sharp a Sword as Vengeance 4. Blau ist die Farbe der Ewigkeit 5. Razors of Occam 6. Vomiting at Baalbek
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