Sans faire de vagues, appliqués et professionnels, les belges d’HUMATRONIC tracent par petits pas leur sillon. Ils franchissent les unes après les autres les étapes vers leur éclosion sur la scène métal européenne. Une première démo autoproduite sort fin 2009 et permet au groupe de se présenter au grand jour. Armés de cette carte de visite, à force d’acharnement, ils vont réussir à décrocher de nombreux concerts et à se faire remarquer Outre-Quiévrain. Battant le fer tant qu’il est chaud, HUMATRONIC s’attelle alors à l’enregistrement d’un premier album que voici : Structures.

Le premier contact avec la musique des belges est assez brutal via un « Achroma » complexe et torturé. HUMATRONIC n’a pas choisit la facilité et propose un métal électronique assez ambitieux. Ils ne se sont fixés aucune limite et laisse la voie ouverte à toutes les expérimentations. Les rythmes sont hypnotisants, les breaks se multiplient et nos amis tissent progressivement une toile assez sombre et dérangeante. Le chant écorché de Mathieu Huyghens renforce ce sentiment de claustrophobie et marque au fer rouge l’auditeur. Les belges ont su intelligemment introduire des samples de film pour appuyer là où ça fait mal et rendre l’atmosphère encore plus irrespirable. Il est franchement périlleux de décrire la musique d’HUMATRONIC qui mélange et brasse de très nombreuses influences. Prenez un SAMAEL et ajoutez-y un chant en français, des samples, des sonorités nu-metal, une atmosphère glauque à la THE KOVENANT et mélangez le tout. Comme je le disais, les belges n’ont pas choisi la facilité tant l’immersion dans leur univers peut être éprouvant, douloureux. Il faut accepter de passer par de nombreuses écoutes pour finalement adhérer à la démarche d’HUMATRONIC. Espérons que nombreux seront ceux qui accepteront de faire ces efforts car cela vaut le coup. Les belges ont un vrai talent pour donner corps aux pulsions humaines les plus sombres.

Pour un premier album, le pari me semble franchement réussi. On trouve ici et là quelques défauts qui se pardonnent aisément. L’utilisation à tort et à travers des samples fatigue à la longue et un titre comme « Limbes », une respiration étrange au milieu de la fureur, m’est passé complètement au dessus de la tête. Terminons par saluer la qualité de la production, pure et puissante à souhait ainsi que le travail graphique réalisé sur le livret de l’album.

Structures impose d’emblée HUMATRONIC parmi les espoirs de la scène métal électronique européenne. Vous pouvez vous procurer l’album sur toutes les plateformes de téléchargement comme iTunes, Amazon ou encore la FNAC. Mais la route est encore périlleuse, les belges devront faire encore inlassablement leurs preuves sur scène. Le pari est osé tant sa musique est difficile d’accès. Souhaitons au groupe que 2012 soit l’année de la confirmation.

[7,5/10] Oshyrya

 

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2011, Autoproduction

Tracklist (42:52 mn) 01. 02. Achroma 03. Chairs Neuves 04. Sables Fertiles 05.Demiurge 06. Worm.exe 07. Limbes 08. Styx 09. Gaijin