WE BUTTER THE BREAD WITH BUTTER (Interview de Maximilian Pauly – basse, octobre 2013)
Posted by OshyryaNov 10
01. Peux-tu présenter à nos lecteurs WBTBWB ?
Nous un groupe allemand composé de quatre personnes etnous jouons du heavy métal ou de l’électro-métal ou le nom que tu voudras bien lui donner. Avec ce nouveau disque, nous innovons par rapport aux deux précédents. Le tempo est plus lent, la musique plus indus en générale. Il est assez intéressant d’écouter les trois disques à la suite pour se rendre compte de l’évolution, des progrès effectués de l’un à l’autre.
02. Pourquoi avoir choisi un nom aussi bizarre, que signifie-t-il ?
Il faut bien comprendre qu’au moment où le groupe est né c’était un peu la mode d’avoir des noms de groupe très long et sans réelle signification. Mais pour la plupart des groupes il s’agissait de noms assez agressifs et brutaux et nous n’aimions pas vraiment cela, cela ne nous correspondait pas. Donc nous avons voulu quelque chose de plus décalé tout en restant plus authentique, proche du quotidien.
03. Tu as rejoint le groupe en 2010, après la sortie du deuxième album. Qu’est-ce qui t’a séduit dans ce projet, le côté fun et décalé ou autre chose ?
Oui tu as tout à fait raison, ce côté amusant, décalé et inattendu m’a d’emblée plu. Je jouais avec un autre groupe mais nous nous croisions souvent et ils connaissaient mes qualités et ma personnalité. Ils voulaient vraiment monter un groupe et dépasser le simple stade du projet studio. Ils adoraient ce qu’il faisait mais rester à deux limitait leurs opportunités. Ils voulaient vraiment présenter leur travail sur scène par exemple. Donc ils ont proposé à différents musiciens dont moi de les rejoindre et nous avons décliner car nous étions tous très attachés à nos groupes respectifs. Finalement un an ou un an et demi plus tard mon groupe a splitté et ils sont revenus à la charge. Et cette fois-ci nous avons dit oui. Pour être honnête avec toi je ne savais pas à quoi m’attendre en rejoignant WBTBWB mais je savais que je voulais jouer de la musique toute ma vie. Le batteur et moi nous finissions à peine l’école quand nous avons pris cette décision, nous ne savions pas quelle orientation choisir pour nos études donc nous avons tenté le pari de ce groupe. C’est peut-être le destin et nous sommes très heureux de la tournure des événements. Nous aimons notre vie actuelle.
04. Peu de temps après, Tobias – qui avait fondé le groupe – a quitté la formation. Comment avez-vous digéré ce choc ?
C’est une bonne question. Cette décision a été très spontanée, une vrai surprise pour nous tous donc nous n’avons pas pu trop gamberger. Et surtout nous avons bien compris son choix, Tobias avait alors fini ses études et il voulait vraiment s’impliquer dans son futur métier. Il est très bon dans ce qu’il fait, il est programmeur, webmaster et il ne voulait plus faire de musique. Nous devons sans cesse faire face à de nouveaux problèmes, avancer malgré l’adversité et il s’agissait là d’une épreuve de plus. Nous sommes donc partis en quête d’un nouveau chanteur, cette tâche s’est avérée assez difficile au début jusqu’à ce que nous trouvions Paul (Bartzsch). Lors de l’enregistrement de l’album nous avions que nous façon de travailler et notre son allait devoir évoluer. Et les beaucoup de fans réclamaient également le retour de Tobias qui en tant que membre fondateur donnait une ligne directrice et un son particulier au groupe. Sachant que nous ne pouvions le remplacer nous avons pris notre courage à deux mains et laisser notre son évoluer naturellement avec Paul.
05. Par ailleurs, le groupe est rapidement passé d’un duo qui faisait tout à un groupe à part entière, ce qui a dû changer la méthode de travail au niveau enregistrement. Est-ce que l’évolution s’est faite de manière naturelle ou est-ce que cela a créé des tensions entre les «anciens» et les «nouveaux» ?
Bonne question à nouveau. Bien sûr il est plus compliqué d’être quatre et de tout décider ensemble qu’à deux. Il y a plus d’opinions possibles. Mais avec l’expérience tu te rend compte que tu partages très largement la même perspective avec les autres et donc le consensus devient assez naturel. Il ne reste finalement que quelques détails pour lesquels les désaccord peuvent persister. Et nous cela se règle dans les faits assez rapidement. WBTBWB reste un groupe démocratique. Marcie (Marcel Neumann) a bien sûr un poids prépondérant et important à nos yeux dans les décisions car c’est le membre fondateur restant et il est donc très lié émotionnellement au groupe plus que nous autres qui ne sommes arrivés qu’en 2010.
Nous discutons de tout et nous débattons entre nous jusqu’à trouver le compromis, la meilleure décision. Il est difficile de dire que l’arrivée de trois nouveaux musiciens expliquent l’évolution du groupe entre les deux premiers albums et celui-ci. Pour être honnête, je ne sais pas quelle est notre contribution. Nous avons grandis en tant que groupe tous ensembles. Nous avons appris à nous connaître en tournant ensemble de façon continue ces trois dernières années et cela nous a aussi modelé musicalement. Cela nous a tous changé, les nouveaux membres et le membre fondateur Marcie aussi. C’est le principal compositeur de nos chansons mais il a lui aussi appris beaucoup.
06. Malgré le fait que vous travailliez auparavant avec Redfield Records, vous êtes passés par Pledge pour financer vos projets, dont l’EP Projekt Herz. Était-ce une volonté du groupe de faire ce qu’il voulait sans devoir rendre de comptes ? Le label ne vous aidait-il pas assez ?
Le choix du label a toujours été très important pour nous et cela n’a souvent pas été simple. Dans le passé nous avons dû faire face à de nombreuses difficultés, certaines choses étaient positives et d’autres non. Nous aimons bien l’idée d’être libres et plus indépendants. Nous sommes proches de nos fans et passer par Pledge leur donnait aussi la possibilité de participer plus activement à la vie de WBTBWB. De notre côté nous pouvions prendre nos décisions sans la pression du business. Nous n’avons aucun regret c’est bien mieux comme cela. Nous avons recevons une partie du financement de cet album par BMG et Pledge a pu complété le budget. Nous réinvestissons tous nos gains dans notre musique et la sommes récoltées sur le net ont permis de financer le tournage de vidéos par exemple. Pledge reste une petite plateforme et tu ne peux donc pas entièrement compter dessus.
Mais c’est important, c’est l’avenir du business de la musique en offrant aux gens la possibilité de plus s’investir au sein des groupes qu’ils aiment. Cela crée une nouvelle relation entre fans et artistes au détriment des labels qui sont de moins en moins utiles. L’opinion des autres ne nous intéressent pas, nous avons où nous voulons aller musicalement. Et mêmes nos fans n’ont pas la possibilité de changer cela et de modifier notre orientation musicale ou nous forcer à refaire encore et encore le même disque. Nous sommes attentifs à ce que nos fans nous disent mais les décisions restent prises à quatre seulement en ce qui concerne la musique et nos choix artistiques. Nous voulons sans cesser surprendre, innover et cela ne changera pas.
07. Dès Projekt Herz, on a senti une évolution du style, moins fun, plus sérieux, plus mûr. Peut-on dire que le groupe a fini son adolescence et est devenu en quelque sorte adulte ?
Oui tout à fait, c’est un pas de plus dans cette direction. Pour le premier disque, Marcie et Tobias ont composé en ne sachant pas qu’il y aurait ensuite des concerts. Il s’agissait d’un pur projet studio, ils ont enregistré chez eux dans leur studio en deux semaines je crois. Puis les choses sont devenues plus sérieuses et ils ont commencé à consacrer tout leur temps au groupe. Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment un progrès mais avec le temps nous avons pris plus de temps pour composer et affiner notre son, les paroles… Nous nous sommes également investis plus largement au niveau émotionnel et donc le côté très fun des débuts à petit à petit réduit par rapport au reste. Cette évolution a été naturelle ce n’est pas le résultat d’un brainstorming entre nous. Comme je l’ai déjà dit, je suis bien incapable de dire quand cette évolution a eu lieu. Les tournées ont joué un rôle important c’est sûr mais il s’agit d’un mouvement impossible à analyser. La maturité est venue de là.
08. Le côté décalé du groupe lui permettait, à l’époque, de se distinguer de la masse de groupes metalcore / deathcore. Ne crains-tu pas que WBTBWB ne se noie maintenant dans la masse et passe inaperçu ?
Nous goûts sont très éclectiques et nous aimons de tout et pas seulement dans le genre métal. A l’aune de l’écriture de ce nouvel album nous avons fait le point sur nos influences et remis tout à plat. Pour moi, chanson de Goldkinder possède sa propre personnalité, sa propre touche unique et spéciale. Elles sont très différentes les unes des autres. Cela vient de notre expérience accumulée, des différents essais que nous avons mis en œuvre pour trouver la bonne orientation pour chaque composition. Et je crois que cette touche décalée, « out of the box » est encore bien là et continue à faire partie de notre style et de notre ADN. Mêmes nos fans seront surpris à l’écoute du disque même si notre patte reste reconnaissable. Nous aimons l’idée que les gens et les fans ne savent ce qui va venir la prochaine fois et s’attendent à tout de notre part.
Ce sentiment sera peut-être plus fort pour Goldkinder que pour Projekt Herz car ce dernier était vraiment un choc pour beaucoup car personne ne s’y attendait vraiment. Nous avons accepté de mettre encore plus en avant notre côté heavy tout en restant différent des autres : un tempo plus lent. Le noyau reste lourd, avec le chant en allemand assez rude, mais la touche WBTBWB en plus. Je crois vraiment que nous sommes différents des autres groupes, mais tous disent cela pas vrai ? Mais en tournée les fans me le disent, ils nous expliquent qu’ils vivent une expérience très différentes des autres shows avec nous en concert : à la fois heavy et parfois plutôt pop, amusant et parfois très sérieux…
09. L’influence RAMMSTEIN est très présente dans votre musique non ?
Oui c’est vrai il serait difficile de le nier. Notre musique et la leur ont beaucoup de points communs, nous chantons tous les deux en allemands, et le lien entre les deux groupes se concentre également avec Stefan Glaumann qui a mixé notre disque. Il apporte un son particulier, une énergie commune aux deux groupes, très directe au niveau de la batterie par exemple, presque martial. Nous aimons être comparé à un groupe d’un telle qualité, d’un tel niveau et nous nous amusons. Cela nous fait beaucoup rire.
10. Vous avez tourné aux States il y a peu. Quelles sont les différences par rapport au public européen ?
Nous sommes de retour en Europe depuis deux jours, revenant justement des Etats-Unis. Nous avons entamé cette tournée en n’ayant absolument aucune idée de ce qui allait nous attendre là-bas. Les gens nous encourageaient à aller faire des concerts en Amérique du Nord mais c’était un saut dans l’inconnu pour nous. Et en arrivant sur place nous avons été hallucinés de constater que les fans étaient avant tout reconnaissant de pouvoir applaudir le groupe chez eux. Et on ne voit pas cela en Allemagne. Je en sais pas si cela peut s’expliquer par une offre de concerts plus réduite par rapport à l’Allemagne mais cette reconnaissance m’a marqué. Ils étaient super heureux de nous rencontrer et de passer un peu de temps avec nous. C’est géniale d’avoir cela si loin de chez soi. Ce soutien n’est pas seulement sur internet, nos fans viennent nous voir et aident ainsi WBTBWB. C’est un super pays.
11. Vous avez tourné deux clips pour l’instant pour Goldkinder. Comment cela s’est-il passé ?
C’était vraiment pour nous l’occasion de présenter Paul aux fans et nous avons beaucoup réffléchi au moyen de le personnifier, quelle image voulions-nous lui donner au sein de ces clips (« Was Ich Will » et « Meine Brille »). Et il s’agit de no premiers clips. Donc pour « Was ich will », Paul apparait comme ce roi mégalo dans un univers sombre et malsain. Tous les personnages, ces nageurs… apparaissent sous un jour inquiétant, effrayant. Le tournage a été long bien sûr mais très amusant. A nouveau, il s’agissait d’une première fois pour nous donc tout était neuf et très drôle. Nous avons tourné ces deux vidéos en deux jours donc cela a été du vite fait, bien fait. Premier jour « Was Ich Will » et le lendemain « Meine Brille ». La même équipe de tournage et de production à travailler ces deux jours-là, ce sont de bons amis et ils avaient déjà précédemment bosser avec nous, nous nous connaissions bien. Nous avons passé un super moment et pris beaucoup de plaisir.
12. Que penses-tu de la scène métal allemande ?
Finalement dans notre sous-genre particulier de métal, la situation m’apparait assez proche de ce que vous connaissez en France. Peu d’exposition et beaucoup se fait à travers les nouveaux media comme internet. En Allemagne tout est plus extrême, dans toutes les directions. Je ne suis pas sûr que nous aimons vraiment être catalogué au sein de telle ou telle scène. Nous furons les modes et les tendances qui sont recyclées encore et encore. Nous préférons surprendre dix personnes que jouer devant une grande salle pleine mais indifférente. Ainsi tu ne sais pas ce qui va se passer le lendemain et chaque jour est un nouveau recommencement.
Et enfin "Le Quizz De Métal Chroniques" pour terminer cette interview:
1. Quelle est ta chanson préférée (tous artistes, époques…) ?
« The Warmth » par INCUBUS
2. Premier album acheté ?
L’album rouge des BEATLES
3. Dernier album acheté ?
Notre propre album en version vinyle
4. Quel son ou bruit aimes-tu ?
La respiration de mon chien quand il vient me réveiller dans mon lit par exemple. La nature en général.
5. Quel son ou bruit détestes-tu ?
Des voix très aigus et irritantes
Tous nos remerciements à Olivier GARNIER (Replica Promotion)
Chronique de l'album ici
One comment
Commentaire by SAD WBTBWB FAN on 24/01/2016 at 20:06
I can’t stand when bands “evolve”, I’ve lost a lot of great bands to to “evolution of sound”. WBTBWB is not the same band anymore, which is sad because the first 2 albums are amazing, ESPECIALLY the 2nd one.
Paul is such a great vocalist and kind of wasted talent on most of the new stuff, and then there’s Marci, if he can write a song as EPIC as Der Tag An Dem Die… then I don’t get why Goldkinder and Wieder Geil exist!
Well, I’m glad they are happy, they seem really happy with their new direction and their success (they even get RADIO play now….). Good luck guys.