En l’espace de 6 ans, Max Cavalera aura donc sorti pas moins de huit albums avec trois projets différents (Soulfly, Cavalera Conspiracy et le petit nouveau, Killer Be Killed)… et en six ans, on ne peut pas dire que la discographie de l’ancien frontman de Sepultura se soit enrichie d’albums mémorables, loin de là. Pour tout vous dire, depuis Inflikted sorti en 2008, Max n’avait pas su me convaincre… mais ce Pandemonium vient remettre les pendules à l’heure de manière tout à fait inattendue.

Annoncé comme « l’album grindcore » de la discographie de Maxou, qui expliquait avoir notamment tiré son inspiration du dernier album d’Aborted , Pandemonium se démarque violemment de tout ce que Max Cavalera a pu sortir au cours des six dernières années et renoue avec un Metal bien plus direct, plus agressif. Dès l’opener « Babylonian Pandemonium », Cavalera Conspiracy se déchaîne avec une énergie qui fait plaisir à voir. Igor Cavalera, épaulé par le bassiste de Converge, cogne sans relâche, le tandem Rizzo-Cavalera opte pour le barrage de gratte qui fraise les esgourdes et Max n’a jamais sonné aussi énervé (à moins que ce ne soit de la retouche au niveau du chant en studio, mais même si c’est le cas, ça apporte clairement une dimension supplémentaire au groupe).

Exit les chichis, aucune place pour les chipotages ethno-hippie-mes couilles de Soulfly : Cavalera Conspiracy revient aux fondamentaux, au carrefour entre le thrash, le grind et le hardcore, à l’énergie brute difficilement canalisée, quitte à éclater les oreilles et à parfois tomber dans le travers des morceaux tirés en longueur. Si je dois faire un seul reproche à cette galette (et je l’ai aussi fait pour le dernier Exodus), c’est justement cette volonté de remplir la galette jusqu’à la gueule. Avec 10 ou 15 minutes de moins au compteur, Max Cavalera aurait racheté tous ses errements des six dernières années. Ici, avec Pandemonium, il prouve qu’il en a encore sous le coude. Un artiste qu’on avait enterré depuis des lustres et qui revient à la vie un jour d’Halloween, ça ne s’invente pas.

Mister Patate (7/10)

 

Facebook officiel

Napalm Records / 2014
Tracklist (51:16) 1. Babylonian Pandemonium 2. Banzai Kamakazee 3. Scum 4. I, Barbarian 5. Carmunhao 6. Apex Predator 7. Insurrection 8. Not Losing The Edge 9. Father Of Hate 10. The Crucible 11. Deus Ex Machina 12. Porra