Rien qu’en tenant l’album dans les mains, en observant attentivement tous les détails de ce digipak, tout un chacun comprendra, au fond de lui, que le voyage qu’il s’apprête à commencer ne sera pas anodin. S’agit-il d’un aller simple vers la lumière ou l’obscurité ? Chacun déterminera son destin tout au long de ces cinquante-trois minutes de musique.

L’aventure LOST IN KIEV a débuté en 2007 et a subi bien des bouleversements set circonvolutions avant d’atteindre son stade de développement actuel. D’abord pensé comme un projet post-rock dans la lignée des MOGWAI et RADIOHEAD, les changements de line-up successifs ont introduit de nouveaux éléments à cette base, durcissant un peu le propos dans la veine des CULT OF LUNA ou AMENRA. De ce long voyage artistique est né un premier album, Motions en août 2012 puis un split avec ZERO ABSOLU en avril 2013. Après la perte encore une fois de la moitié des effectifs et le recrutement de nouveaux musiciens, voici LOST IN KIEV de retour avec un deuxième album sous le bras, Nuit noire.

L’approche post-rock, énigmatique reste de rigueur sur ce nouvel opus. Ici les compositions ont été construites autour du thème de la nuit, un hommage aux nuits de solitude ou aux nuits chargées de rêves. LOST IN KIEV a particulièrement soigné les atmosphères et les ambiances au sein de chaque nouvelle chanson. Le chant est quasi absent à l’exception de quelques mots ou phrases prononcés ici et là par une voix masculine ou féminine. Un gros travail sur les samples s’est imposé aux musiciens pour un résultat convaincant. La base rock reste bien présente avec des guitares omniprésentes, une basse groovante à souhait et une batterie chirurgicale. Par rapport à Motions, les passages planants et atmosphériques prennent encore un peu plus de place et se voient régulièrement complété de touches électros évoquant parfois la synthwave. La musique de LOST IN KIEV reste difficile à appréhender et à décrire. Les amateurs d’atmosphères profondes et parfois oppressantes à l’image de ce que propose CULT OF LUNA sur Vertikal (chronique ici). L’intensité ne se dément pas tout au long de cette heure de musique. Au calme, un casque sur les oreilles, l’immersion devient douce et hypnotique. Saluons le travail sur la forme avec un digipak très soigné et un son parfait signé Antony Josse à la production et Magnus Lindberg au mastering.

Nuit noire va lentement envahir votre esprit et ne plus vous lâcher pendant plus d’une heure. Rêve heureux et cauchemars, rien ne vous sera épargné mais pourtant, vous en redemanderez. Avec ce deuxième album, LOST IN KIEV impressionne et frappe très très fort et possède tous les atouts pour faire un malheur.

Oshyrya (8,5/10)

 

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dunk! records / 2016

Tracklist (61:06 mn) 01. Narcosis 02. Insomnia 03. Mirrors 04. Nuit Noire 05. Somnipathy 06. Catalepsy 07. Resilience 08. Celestial 09. Emersion