Les Allemands de Black Messiah ne sont pas des poètes ; et si depuis 94 le chemin parcouru a été dense au niveau de l’évolution musicale, passage d’un black metal à un viking metal sans concessions, le groupe de Zagan ( chant et guitare) livre là un album au format court et mélodique. Depuis 2005, le groupe évolue dans un pagan metal et le second album Oath Of Warrior se veut moins guelard et plus mélodique, osons le mot : festif.

Après avoir bâti son line-up sur une équipe solide et un chant habité, en allemand le plus souvent, et des gimmicks qui firent date (sans déconner écoutez le fameux Moskau  et son refrain de soiffards : « Tawaritsch hej, hej, hej, auf das Leben,
auf dein Wohl, Bruder hej Bruder ho! Hej, hej, hej, hej! » ; les teutons remettent ça.

L’album ouvre sur un Windloni, qui, d’entrée de jeu nous assome par cette faculté d’asseoir un propos mélodique et fielleux. Crénom, ça s’anonnonce bien. La suite enchaine directement sur de l’heroique et le refrain vaut le détour avec cette grosse voix caverneuse et ces « ho ho ho ». La suite pose un propos direct, des guitares fortes et une batterie de bûcheron, appuyée par une basse, parfois un peu trop lourde. L’ensemble, heureusement rehaussé, par de notables instrumentalisations néoclassiques : « Lindisfarne ». L’idée de faire un disque qui comporte des morceaux bien léchés aux refrains solides et une tendance à donner dans un black/pagan élaboré sur un quadriptyque ( les quatre derniers morceaux sont en réalité une seule et même pièce) donne une couleur concept-album à ce disque. Pourtant, l’affreuse pochette ( deux étranges personnages ridiculement grimacant) et ce titre « The Final Journey » engage le groupe sur une démarche qui pourrait laisser penser à l’auditeur qu’il signe son dernier opus. Difficile de resister à la tentation, également, de penser que le groupe, semble vouloir prouver que la fin du monde arrive « Sailing Into Eternity » et son final épique et grandiose, avec des guitares envolées et cette voix déroutante annoncant l’innimaginable.

Bref, une imagerie bien caricaturale mais une musique élaborée avec soin et conviction. À écouter sans modération. 

Aske (7/10)

http://www.black-messiah.de/

http://www.myspace.com/blackmessiah2

AFM records / 2012

Tracklist :  (1 – Windloni, 2 – Der Ring mit dem Kreuz 3 – To Become A Man 4 – Into The Unfathomed Tower (A Tribute To Candlemass) 5 – Feld der Ehre 6 – Lindisfarne7 – The Naglfar Saga: Prologue – The Final Journey 8 – The Naglfar Saga: Mother Hel 9 – The Naglfar Saga: On Board 10 – The Naglfar Saga: Sailing Into Eternity)

Tout droit débarqué des landes, Heresians nous livre sa première offrande, après un premier ep, paru en 2006. Le groupe évolue dans un death technique aux relents hardcore brutos, mais toujours emmené par ce soucis de la mélodie, ce qui, ce remarque dès le premier morceau : « Sweet Complaint » avec son terrible pont saccadé, des mi tempi parcourus par des guitares piquantes et écorchées.

La suite, très heavy, propose du riff, de furieuses saccades et d’imposants tempi basse/batterie, offrant une rigueur métronomique, du plus bel effet (« Plenty Life » « reminiscence »). On peut noter sur cet album, une vision de l'étrange, qui est véhiculée,  à travers des ambiances spectrales et augmentée par des refrains hardcore, ce qui confère à ce disque ce quelque chose, qui empêche la monotonie.

Les mélodies dissonantes et enveloppantes « Motherly » donnent un côté noir, sans aller jusqu’au black, mais imposent, un côté rageur et résolument tortueux.

Côté son on est sur une production très solide, dotée d’un mix burné et précis. Le visuel, lui aussi est soigné. Par ailleurs, ce n’est pas pour déplaire à l’auditeur, que le groupe a cru bon de faire la part belle à la basse « N » et à la voix en faisant sonner son opus, de telle façon à ce qu’on en prenne pleins la poire, sans avoir à pousser les potards au maximum, et ça c’est plutôt chouette.

Nul doute que le groupe maintienne ce cap et renforce même ce côté hardcore, tout en conservant cette patte death qui structure son identité. Très convainquant.

[08/10] Aske

Site Officiel: ***

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/heresians

2011, Label indépendant (Bougnia Prod)

Tracklist (49 mn) 01. weet Complaint 02. Creepin Inside 03. Plenty Life 04. Apone 05. By the Notes 06 N 07. Inner 08. In the Path of God 09. Story of a Flag 10. Reminiscence 11. Motherly

Les italiens de Ecnephias officient dans un black death mélancolique qui ne serait se résumer à une parodie du genre. Jugez plutôt. Univers à la Moonspell, guitares écorchées et malsaines qui rappellent un certain Dissection et un chant sévère et inventif avec des growls d’outre-tombe. Ce troisième album arrive à point nommé, puisqu’il affirme les fondements progressifs et complexes, déjà audibles dans Way Of Descention. Et s’il n’aura fallu qu’une année aux italiens pour venir à bout de cette album, soyez rassuré, la qualité et le travail sont au rendez-vous. Mention spéciale pour le côté étrange du look de ses protagonistes, quasi-gangster mexicains avec bandanas et moustaches. Mais bon l’habit ne faisant pas le moine, nous avons décidé de porter une oreille attentive à ce disque.

Alors voilà, cette combinaison d’éléments aussi denses et parfois un peu dépareillés ne nuit-elle pas aux transalpins ?

« A Satana » avec ses nappes de claviers et voix sirupeuses met en place le moteur de ce disque : glauque et violent. Tout comme « A Stealthy Hand of an Occult Ghost » qui assène un metal froid et un chorus envolé qui ne fait aucune concession sur la démarche black et death. Mais voilà, ce condensé d’éléments aussi différents peut ébranlé l’auditeur qui ne sait jamais à quel saint se vouer (NDR : voyez la pochette et vous comprendrez de quoi je parle..) Bref, si le côté sombre de ce disque est une signature et bien évidemment l’objectif « Voices of Dead Souls » il nous faut souligner l’aspect prog’ de disque avec ses composantes mi-tempi, guitares qui traînent et cette voix mélancolique et désespérée (écoutez la fin de « Voices ») qui, à mon avis, pourraient être autant d’éléments qui justifieraient un ancrage définitivement black/goth, abandonnant du même coup ce côté death et cette voix caverneuse qui, peut faire obstacle à l’écoute d’un disque superbe et pourtant parfois indigeste.

À découvrir donc.

[07/10] Aske

Site Officiel: http://www.ecnephias.com/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/ecnephiaskingdom

2011, Scarlet Records

Tracklist (43:15 mn) 01. Naasseni 02. A Satana 03. A Stealthy Hand of an Occult Ghost 04. Buried in the Dark Abyss 05. Fiercer than Any Fear 06. Voices of Dead Souls 07. Secret Ways 08. In My Black Church 09. Lamia 10. Chiesa Nera