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SURTR – Pulvis et Umbra

Surtr_PulvisEtUmbra

Lorsqu'un groupe français parvient à élaborer ce genre de disque, il convient d'en parler! Fort d'un premier opus sobrement intitulé “World Of Doom" paru en 2011, les français de SURTR remettent le couvert avec un doom hyper dense et triste à faire pleurer des pierres. N'y allons pas par quatre chemins, les septs titres de Pulvis et Umbra sentent le Black Sabbath à plein nez et c'est ça qu'est bon! "Rise Again" lance les hostilités et frappe un grand coup avec une basse aussi lourde que la grosse caisse. Les guitares bien ancrées dans le morceau laissent l'auditeur pénétrer dans un univers oppressant ou la lenteur est de mise. "Three Winters Of War" montre une facette un poil plus pagan, sans doute du fait de cette ambiance "mélodique" qui relâche la pression ambiante en vue de servir une basse hyper-présente. "I Am the Cross" signe peut-être le morceau le plus violent avec grawls et son crado qui ramène le groupe du côté de Saint-Vitus. Là encore, le groupe semble s'engager du côté de la mélodie sans pour autant faire de concessions, rassurez-vous. 

Le point positif de ce disque certainement sur ce mélange de doom et de rock 70's qui évoquent le côté incantatoire d'un Cathedral. À noter également, le dernier morceau "Fred Karno' Army" dont l'intention est certainement du nous écraser les tympans avec une batterie dont la lourdeur n'a d'égale que la sécheresse de l'atmosphère. On regrette un peu le mix final qui a tendance à mettre la gratte derrière et le chant un peu trop en avant. Ceci étant dit, cela n'entache en rien la dynamique générale.

Vous l'aurez compris, ce disque s'adresse à tout amateur de doom souhaitant tenter l'expérience "à la française" parcequ'il n'y a pas que les anglais qui y ont droit!

Aske (8/10)

Site Officiel : www.surtr.net

Altsphere/2013

Tracklist : 1. Rise Again 2. Three Winters Of War 3. Sonic Doom 4. The Call 5. Rebellion 6. I Am The Cross 7. Fred Karno's Army

Album-cover-finalCCGénéralement, lorsque je choisis un disque ça fonctionne au coup de cœur. Et comme disait le poète Jean-Marie Bigard « le cœur a ses raisons un peu comme la quequette ». En fait, je me permets ce petit laïus pour vous dire que j’ai vu en Reign Of Vengeance l’occasion de me replonger dans du bon vieux death, moi qui crapahute depuis quelques temps dans les fabuleuses contrées du british heavy metal.

Par quoi dois-je commencer ? Peut-être par le titre du disque dont la délicatesse impose une proposition assez ambiguë : « The Final Solution, the final rebellion ». Par quoi dois-je continuer ? La pochette peut-être ? Un aigle allemand du plus bel effet. Vous savez le même qu’on trouvait sur les uniformes SS. Et enfin le concept : la seconde guerre mondiale. Et c’est l’argu de cet Ep qui vient en renfort pour nous fournir une explication dont je vous laisse seul juge : « The Final Rebellion focuses on the cause and unraveling of this conflict » en prenant le soin d’ajouter « But, do not worry common civilians; this EP is all just a work of fiction…. Sleep well ». Nous voilà donc rassuré, j’ai pensé un instant qu’il s’agissait d’un fan-club politisé douteux.

Une fois l’hypothèse extrémiste éliminée je me penche sur la musique avec un intérêt non-dissimulé puisqu’il s’agit d’un disque étiqueté « old-school ». Au niveau de la voix on gravite entre grawls et voix rauque l’ensemble emmené dans des riffs caverneux et une batterie assez bien structurée. Ce cinq titres s’avère assez court (20 minutes) et très hétérogène. « The grande hecatomb » a tout du bon vieux old-school à la Suffocation, batterie à fond, grattes au fond du morceau, voix en avant. Pourtant les choses sont plus modernes avec un « Amassing Towards Truth » plus chiadé. On note des grattes plus tranchantes ainsi qu’une voix qui ose le « chant » à la place des cris.

Toutefois des bizarreries font de ce disque un demi-ratage. Par moment ont entend le click de la batterie (dans les parties creuses de « Fuck The Recession ») ! Ou encore, les copier-coller (Sur « The Grande Hecatomb » à partir de 1 :11, 1 : 55). Par ailleurs je ne comprends pas le mix de cet Ep. Quand on se paye les services d’un Doug Williams (Cephalic CarnageOrigin) on le met un peu en avant, histoire de frimer deux minutes. Rien de tout cela. C’est dommage car les accroches sont bonnes et les riffs efficaces.

Enfin, je réitère ma remarque du début à propos de la pochette en disant que le choix d’un aigle nazi est très peu judicieux, quand bien-même, il s’agirait de donner une leçon d'histoire. Je n’étais pas loin de penser la même chose à l’époque ou Iced Earth avait sorti son "Glorious Burden" et son triste drapeau de sécession.

Bref à écouter pour les puristes du genre.

Aske (06/10)

Myspace Officiel : http://www.myspace.com/reignofvengeance

Brain Damage / 2013

Tracklisting (20 minutes) :1. Fuck The Recession 2. Amassing Towards Truth 3. The Master's Summons  4. The Grande Hecatomb
5. The Final Rebellion 

John 5 – God Told Me To

J5À la grande époque du révérend Manson, John 5 faisait partie de ces personnages qui me fascinaient : de part sa laideur digne d’un joker sous cocaïne qui aurait pris une porte dans la gueule et de part son talent de « guitar hero » discret et qui n’en fait pas trop (un peu comme Luca Turilli, Mike Orlando). Talentueux, le blondinet peroxydé et adepte de fourrure en plastique, l’est. Soyons-clair, ce nouveau disque solo est une bonne piqure de rappel sur la polyvalence du bonhomme mais Dieu que ça manque de cohérence.

Le disque s’ouvre sur un « Welcome To Violence » avec la spécialité du chef : les shreds et ce côté Zombie très répétitif et très lancinant. À mon avis, le meilleur titre de ce disque. Tant mieux quand on sait que c’est le sieur Zombie qui s’est chargé de cette immonde pochette (d’ailleurs mieux vaut éviter de la regarder trop longtemps si vous êtes sujet à l’épilepsie).

Le disque évolue entre instru, acoustique et metal électro ! Écoutez un peu « The Lust Killer » et sa déflagration de notes digne d’un jeu vidéo de PS3. C’est mélodique, technique, il y a de tout du picking, du sweet, du taping etc. L’univers est glauque et enjoué à la fois. Ambigu comme l’est J5. Mais les choses se gâtent un peu à l’image d’un « Killfornia » ou d’un « The Castle » qui n’apportent rien que de la branlette de manche.

 Et puis il y a cette reprise de Michael Jackson sur laquelle je ne m’attarderai pas trop. Disons simplement que ce « Beat It » version instru était largement dispensable…

La grande ballade de fin « Creepy Craler » nous montre une fois de plus de quoi est capable J5 dans le domaine mélodique. Et là dessus rien à redire. Mais pourquoi ne pas avoir fait un disque plus simple et direct ? Un tel album me laisse perplexe, il n’y a aucune cohérence. On passe d’un thème à l’autre et l’auditeur reste sur sa fin en écoutant J5 branler son manche. Les Mickael Angelo, Vai, Satriani auraient vite fait de renvoyer ce sinistre personnage dans ses cordes de « grotesque metal » pour le meilleur de nos oreilles et en fait je serais bien tenter d’en faire autant !

Ce talentueux J5 n’avait pas besoin de se tripoter les nougats pour nous prouver l’étendue de son talent. Disque très hétérogène.  

Aske [6/10]

Site Officiel : http://www.john-5.com/

Rocket Science/2012

Tracklisting : 1. Welcome To Violence 2. Beat It (Michael Jackson cover) 3. Asland Bump 4. Killfornia 5. The Castle 6. The Hill Of The Seven Jackals 7. Noche Acosador 8. The Lust Killer 9. The Lie You Love 10. Creepy Crawler