Il faut l'admettre : les irlandais de The Answer n'arrivent pas à quitter la seconde division de la scène metal. Et c'est totalement injuste car le groupe enchaîne les disques excellents et les concerts de haute tenue devant des assistances plus ou moins fournies sans jamais faiblir. Mais rien ne change puisqu'on a pu voir encore récemment les irlandais ouvrir pour Black Stone Cherry, un groupe sympathique mais à des années lumières en terme de qualité musicale. Comment un groupe animé par un des meilleurs chanteurs du genre en activité, Cormac Neeson, et un compositeur de la carrure de Paul Mahon n'arrive-t-il pas à décoller ? Je m'interroge toujours.
Il y a tout lieu de penser que cette triste situation ne changera pas avec Raise A Little Hell. Pourtant le disque est très bon… Comment d'ailleurs un disque s'ouvrant sur le phénoménal « Long Live The Renegade », véritable hymne de hard rock classique, pourrait-il ne pas l'être ? Et ce d'autant plus que la suite du disque maintient le cap avec notamment quelques très grandes réussites : dans un genre groovy et puissant « Red », dans une optique plus apaisée « Cigarettes And Regret » ou surtout la superbe ballade « Strange Kinda' Nothing » ; tous ces titres font mouche. La musique de The Answer regorge toujours autant d'un feeling rock et bluesy dans le sillage du meilleur Led Zeppelin, Bad Company ou AC/DC. Et Neeson est impérial.
Pourquoi tout cela ne fonctionnerait donc pas ? Peut-être parce qu'à la différence de ces prédécesseurs, Raise A Little Hell est un peu moins fougueux, concentré qu'il est sur des mid-tempos (malgré une bonne flopée d'exceptions comme l'immédiat « I Am Cured » ou surtout « Whiplash ») ? Espérons que ce ne soit un argument qui empêche de The Answer de recueillir tout le succès qu'il rmérite.
Baptiste (8/10)
Napalm Record / 2015
Tracklist : 01. Long Live The Renegades 02. The Other Side 03. Aristocrat 04. Cigarettes & Regret 05. Last Days Of Summer 06. Strange Kinda’ Nothing 07. I Am What I Am 08.Whiplash 09. Gone Too Long 10. Red 11. I Am Cured 12. Raise A Little Hell
Les norvégiens de TNT ont donc passé les trente ans… On ne dira pas pour autant qu'ils soient bien fringuants : le départ de Tony Harnell après All The Way To The Sun a été un rude coup pour le groupe et son remplacement par Tony Mills n'a jamais convaincu malgré les qualités du chanteur. Dans ce contexte un peu sombre, le guitariste Le Tekrø a mis sur pied un concert anniversaire apte à remobiliser les fans. Tout d'abord en faisant appel à l'orchestre de Trondheim pour acccompagner le quatuor norvégien. Il faut reconnaître que l'orchestre n'est pas déplaisant et amène un plus sur l'instrumental « The Sabre Dance » repris de Katchatourian notamment.
Le Tekrø a aussi concocté une setlist assez fournie balayant l'ensemble de la carrière du groupe, avec une place importante pour Tell No Tales toutefois et quelques impasses comme sur Transistor ou All The Way To The Sun. On retrouve d'ailleurs même quelques raretés comme ces trois compositions issus du premier disque opus de TNT : « Harley Davison », « Eddie » et « USA » chantés par le chanteur originel du groupe, Dag Ingebrigtsen.
Car la grande surprise est ici la valse des chanteurs de TNT : si ce live s'ouvre par un excellent morceau de My Religion, « Invisible Noise », chanté par Tony Mills qui enchaîne sur un « Substitute » issu du le mal-aimé The New Territory (2007), il va vite tendre le micro à Tony Harnell qui retrouvait ainsi un groupe qu'il avait quitté en 2007. Tony Harnell qui restera le principal chanteur sur le reste du concert même s'il fera quelques duos avec Tony Mills (« My Religion » et « Seven Seas ») et si surtout on remarquera le retour de Dag Ingebrigtsen sur les trois titres sus-cités, titres qu'il chante d'ailleurs en norvégien, la langue dans laquelle ils furent enregistrés. Même si les parties musicales rendent très bien exécutées, il faut reconnaître qu'Ingebrigtsen n'est pas le meilleur chanteur qu'aient eu les Norvégiens, loin de là… Ici, c'est donc la nostalgie qui prime et ce d'autant que le bonhomme rappelle avec émotion ses premiers pas dans le groupe qu'il a fondé…
Pour finir, le groupe a poussé l'effort de réhabilitation pour proposer le concert en visionnage gratuit sur You Tube, ce qui est d'autant moins négligeable que l'image y est d'excellente qualité et que TNT s'y montre très en forme. Franchement comment râler devant une telle démarche ? On rappellera donc d'autant les qualités de ce 30th Anniversary Live Concert que TNT vient de voir partir vers d'autres horizons Tony Harnell qui n'aura fait que passer quelques mois dans le groupe donc. Décidément l'avenir des Norvégiens n'est pas clair…
Baptiste (8/10 pour l'effort déployé)
Indie Recordings / 2014
Tracklist : 01. Fanfare For The Common Man 02. Invisible Noise 03. Substitute 04. Refugee 05. As Far As The Eye Can See 06. Downhill Racer 07. Intuition 08. Northern Lights 09. Tekrø solo 10. Magica Lanterna 11. Sabre Dance 12. Harley Davidson 13. USA 14. Eddie 15. June 16. My Religion 17. Everyone's A Star 18. 10.000 Lovers (In One) 19. Seven Seas
Il n'était pas si surprenant que la reformation de Mr. Big avec son line up historique ait fait bonne figure, dès le live Back To Budokan et le disque studio What If… (2011). Après tout, si on pouvait reprocher à Mr. Big d'avoir été constitué comme un « super-groupe » (un qualificatif négatif dans le monde du rock) ou d'avoir rempli ses tiroirs caisses avec l'insupportable « To Be With You », on ne pouvait lui dénier une compétence musicale évidente. Disons-le tout de go : Paul Gilbert, Billy Sheehan et Eric Martin sont des interprètes, des performeurs et des techniciens de haute tenue. Et d'excellents compositeurs aussi même si la novation n'a jamais été l'objectif du hard rock mélodique de Mr. Big (une chose qui leur fut reprochée jadis)…
La qualité de ce …The Stories We Could Tell n'est donc pas à proprement parler surprenante. Ce disque prouvera que, malgré son image de groupe pour musiciens, Mr. Big reste avant tout un groupe de compositions accrocheuses et variées. C'est évidemment la guitare de Paul Gilbert qui tient le haut du panier à coup de riffs brûlants (le groovy « Gotta Love To Ride », « Satisfied ») et de solos virevoltants. Car ici Billy Sheehan s'avère un peu moins présent, notamment au niveau du mixage, même si un duo basse/guitare étourdissant ouvre « The Monster In Me ».
Eric Martin, quinquagénaire sémillant, est l'autre pilier ce …The Stories We Could Tell. Sa voix, devenue légèrement cassée, n'a pas vraiment faibli et son aisance rappellera inévitablement celle de ses jeunes années. Même si on n'arrivera pas forcément à accrocher plus que cela à la « ballade de service », l'évitable « The Man Who Has Everything », on reconnaîtra facilement le brio dont fait preuve là Eric Martin ici, mais aussi sur le reste du disque.
Alots que Mr. Big voit son futur troublé par l'annonce que son batteur Pat Torpey a été dignostiqué comme atteint de la maladie de Parkinson, …The Stories We Could Tell démontre que par ailleurs le bilan de santé du groupe est… excelllent.
Baptiste (7,5/10)
Site officiel
Frontiers / 2015
Tracklist : 1. Gotta Love the Ride 2. I Forget to Breathe 3. Fragile 4. Satisfied 5. The Man Who Has Everything 6. The Monster in Me 7. What If We Were New ? 8. East/West 9. The Light of Day 10. Just Let Your Heart Decide 11. It’s Always about that Girl 12. Cinderella Smile 13. The Stories We Could Tell