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Sixx:A.M. – Modern Vintage

Screen-Shot-2014-07-30-at-4.33.39-PMSixx:A.M. est donc devenu un projet à plein temps de Nikki Sixx. Originellement pensé comme un projet musical, jouant le rôle de BO musicale pour l'autobiographie de Nikki Sixx, The Heroin Diaries, le succès du premier single du groupe, « Life Is Beautiful », a lancé Sixx:A.M. au point que voici le troisième album du combo. Sachant que la productivité de Motley Crüe est relativement faible actuellement, on conçoit très que Nikki Sixx puisse ici exprimer ses talents de compositeur. Toutefois, Sixx:A.M. n'est pas non plus un projet solo: les deux comparses de Nikki Sixx., James Michael (chant) et DJ Ashba (guitares), ont aussi participé à l'écriture de ce Modern Vintage

Titre trompeur

De ce titre parlons-en : s'il justifie une intéressante illustration en covert art, il est assez trompeur. La dimension « vintage » de la musique de Sixx:A.M. m'échappe relativement même si pour la première fois un batteur, Jeff Fabb, et non une boîte à rythmes apparaît sur un disque de Sixx:A.M. En outre les solos de DJ Ashba sont bel et bien présentés et c'est toujours un plaisir d'entendre le guitariste d'Axl Rose sur un album au sein du quel il peut s'exprimer avec liberté.

Mais le reste de la musique de Sixx:A.M. est totalement calibré pour les radios rock US : que ce soit dans une veine mélodique (le single « Stars » bien fichu), nerveuse (« Give Me A Love ») ou pop et groovy (« Gotta Get It Right »), tout ici doit et devrait marcher au pays de l'Oncle Sam. Au moins peut-on reconnaître à Nikki Sixx qu'il ne radote en rien et qu'il ne propose pas une redite de Motley Crüe. Il faut dire que les qualités vocales de l'excellent James Michael et la virtuosité de DJ Ashba permettent d'échapper au « carcan Motley Crüe » dont le chant faiblard de Vince Neil et le jeu limité de Mick Mars sont pour le pire et le meilleur des éléments constitutifs. On imagine très mal les comparses du Crüe interpréter la chanson dansante et acompagnée de cuivres qu'est « Before It's Over ». La versalité permise explique peut-être le bon niveau global d'un disque qui – remarquons-le – ne faiblit pas franchement sur sa fin, même si j'ai personnellement du mal avec l'ultra commercial « Miracle », par ailleurs fichtrement accrocheur.

Nostalgie du vieux Crüe ?

Pourtant, malgré la qualité musicale indéniable de ce Modern Vintage, qu'il faudrait être sourd, atrabilaire ou gâteux pour nier, je n'arrive pas à être totalement convaincu. L'ensemble est trop léché, bien produit et mainstream pour emporter ma conviction. À écouter et réécouter ce troisième essai de Sixx:A.M., j'en finis parfois à regretter les chœurs racoleurs de Motley Crüe, les feulements enroués de Vince Neil et les solos minimialistes du compère Mick Mars. Étrange sentiment à vrai dire…

Peut-être, Sixx:A.M. permettra-t-il aux plus jeunes de découvrir la carrière de Nikki Sixx avant ce groupe, ce qui serait déjà ça de pris. Quant aux plus anciens, il leur faudra une bonne dose d'ouverture d'esprit pour accepter ce que propose ici le bassiste de Motley Crüe.

Baptiste (6,5/10)

 

Eleven Seven / 2014

Tracklist (43:00) : 1. Stars 2. Gotta Get It Right 3. Relief 4. Get Ya Some 5. Let’s Go 6. Drive 7. Give Me A Love 8. Hyperventilate 9. High On The Music 10. Miracle 11. Before It’s Over

Triosphere – Heart Of The Matter

10647172_10152262001500810_8644394098140075144_nTriosphere n'a bien qu'un défaut : être avare de sa musique. Car ce troisième opus, Heart Of The Matter, arrive quatre ans après The Road Less Travelled (2010). Le premier essai, Opus remonte lui à 2006 ! Trois disques en huit ans, c'est peu même si on est conscient que les trois membres du groupe norvégien ne vivent sans doute pas de la vente de leurs disques. La contrepartie d'une telle parcimonie est une qualité d'un très haut niveau. Chaque disque me semble meilleur que le précédent et que Heart Of The Matter est assurément le meilleur de qu'a produit Triosphere.

Non que le propos ait fondamentalement changé : le power metal progressif et lyrique du groupe de la chanteuse et bassiste Ida Haukland conserve son style articulé autour la voix somptueuse d'Ida et des compositions complexes et racées du virtuose Marius « Silver » Bergesen. Les compositions, malgré l'influence progressive évidente et la richesse des idées, restent d'un format intermédiaire (aucune n'atteint les six minutes ce qu'on peut regretter). L'accessibilité est fondée largement sur la qualités des refrains emphatiques en diable d'Ida alors que la technicité s'étaie sur les modulations vocales impressionnates de la chanteuse, alternant le puissant, le lyrisque, le mélodique ou l'agressif, mais aussi sur le brio des solos fréquemment décoiffants et sur l'abondance des riffs truffés de syncopes et de contre-temps. 

Au milieu de cette floraison créative on distinguera tout particulièrement le majestueux « The Heart's Dominion » ou le plus mélodique « Breathless » qui lorgne légèrement vers le hard rock mélodique. « Remedy » intéressera tout particulièrement par sa structure duale avec l'apparition d'un piano inattendu en conclusion. « Steal Away The Night » avec ses parties doubles de guitare et son crescendo fait un sans faute, dans la lignée des morceaux les plus typiques du combo. « The Sentinel » retiendra l'attention tout particulièrement par son riff à se décroche les vertèbres et par son duo de guitares lors des solos. Et encore une fois le chant d'Ida y est divin. Il manque peut-être une pièce épique de huit ou neuf minutes pour que le bonheur soit sans nuage sur troisième disque.

« Le mieux est l'ennemi du bien » dit le proverbe. Heart of The Matter vient encore d'en démontrer la fausseté. Car il constitue un presque sans faute pour Triosphere. 

Baptiste (8,5/10)

 

Site officiel

AFM Records / 2014

Tracklist : 1. My Fortress 2. Steal Away the Light 3. The Sentinel 4. Breathless 5. Departure 6. The Heart’s Dominion 7. As I Call 8. Relentless 9. The Sphere 10. Remedy 11. Storyteller 12. Virgin Ground

back-to-the-boneDavid Coverdale et son Serpent Blanc n'ont pas été avares de disque live récemment : Made in Japan (2013), Made in Britain (2013) après l'excellent Live in The Shadow Of The Blues (2006). Et ils ont même déterré les bandes du concert de Donington de 1990 pour les proposer à l'écoute. Avec ce Live In 1984 – Back To The Bone, nous sommes dans les vieilleries encore plus assumées puisque le disque regroupe des extraits des concerts donnés par Whitesnake pour la promotion du disque de l'explosion commerciale : l'excellent Slide It In (1984). A priori le tout semble très alléchant : on a tout lieu de se ravir de pouvoir entendre un David Coverdale alors au top de sa forme vocale, de profiter du jeu de Cozy Powell qui quittera le navire sur le disque suivant, ou jouir de la guitare d'un John Sykes dont le rôle fut décisif sur 1987 mais qui a laissé peu de traces de ses prestations live avec Whitesnake.

On sera vite désappointé toutefois. Certes, on admettra que Coverdale a fait ce qu'il a pu en cherchant au fin fond de son grenier toutes les bandes existantes. Il n'en reste pas moins qu'on ne dispose ici que d'une dizaine de chansons, certaines étant présentées sous plusieurs versions, notamment par l'introduction d'extraits de la prestation du groupe au festival japonais Super Rock au Seibu Stadium de Tokyo. Certes, on ne se plaindra pas d'entendre un medley de « Gambler », « Guilty Of Love », « Love Ain't No Stranger » et « Ready 'N' Willing », surtout que Jon Lord y fait une (ultime) apparition avant de rejoindre Deep Purple pour la reformation du Mark II. Mais, on remarquera qu'il manque quelques classiques (« Here I Go Again », « Fool For Your Loving ») et que Slide It In est surreprésenté.

Le gros point noir gît surtout dans la qualité sonore : déséquilibre entre les instruments (les claviers sont fantomatiques), larsens à gogo de la guitare, saleté globale… Nous sommes ici dans la cadre d'un bootleg en fait. Et même pas ce qui se fait de meilleur dans le genre. Certes, cela s'écoute car Whitesnake et Coverdale étaient franchement en forme en ce temps. Quand à John Sykes il brille, notamment sur le long solo de « Crying In The Rain ». Mais, à moins d'être un fan total de Whitesnake, il n'y a pas lieu de se pencher plus que cela sur ce Live In 1984 – Back To The Bone.

Le plus triste est sans doute de constater que David Coverdale a déniché ce qui existait de plus présentable, comme concert de cette époque bénie pour Whitesnake. Il y a donc bien peu de chance que nous puissions écouter une disque live pleinement représentatif de cette époque dorée pour Whitesnake. C'est doublement dommage.

Baptiste (5,5/10)

 

Frontiers / 2014

Tracklist : 1. Gambler  2. Guilty Of Love 3. Love Ain’t No Stranger 4. Slow An’ Easy 5. Walking In The Shadow Of The Blues 6. Ready An’ Willing 7. Guitar Solo 8. Crying In The Rain 9. Soldier Of Fortune. Super Rock 1984 10.  Love Ain’t No Stranger 11. Ready An’ Willing 12. Slow An’ Easy EP Audio Track Jon Lord’s Final Performance with Whitesnake 13. Medley: Gambler – Guilty of Love – Love Ain't No Stranger – Ready an' Willing