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Allen / Lande – The Great Divide

Allen-Lande-The-Great-Divide-01-300x300On avait presque oublié que Russel Allen et Jorn Lande avaient enregistré trois disques en duo entre quelques autres projets plus consistants. Pourtant, The Revenge (2007) et The Showdown (2010) étaient de bons disques de heavy mélodique, profitant du talent vocal de ces chanteurs très expérimentés. Mais ils n'étaient pas pour autant indispensables et on ne peut pas dire qu'ils aient hanté ma chaîne hanté ces derniers temps. Bons produits musicaux, c'étaient avant tout des « produits » comme en propose beaucoup Frontiers.

Ce troisième opus du duo Allen / Lande revêt-il un réel intérêt ? Oui. D'abord car il est bon et que les compositions sont de qualité, poussées par de superbes parties chantées. Franchement l'hymne « Come The Mountains » ou le mid-tempo « Lady Of The Winter » sont parmi les meilleures compositions proposées sur un disque d'Allen / Lande. Je ne m'étends même sur la prestation vocale du duo : elle est souvent époustoufflante que ce soit du côté du norvégien ou – dans une moindre mesure – de celui de l'américain. Lande est particulièrement bon sur « Solid Ground » et sur « Dream About Tomorrow » aux intonations à la Dio alors que Allen est très à l'aise sur « Int The Hand Of Time » et ses trémolos superbes. On remarquera notamment que les refrains ont été très soignés et que les formes de démonstrations vocales – bien présentes toutefois – ne sont pas trop écrasantes.

L'intérêt de The Gread Divide est de retrouver en forme Timmo Tolkki. Vous avez bien lu : ce Timmo Tolkki en panne totale d'inspiration depuis son départ de Stratovarius (voire même avant). Ce Timmo Tolkki qui nous avait pondu d'insipides disques solo, indignes de son nom. Prenant ici la relève de Magnus Karlsson qui avait composé et interprété les disques précédents du duo, on le retrouve à la composition, à la guitare, à la basse et à la production. Or, cette fois le résultat est surprenant de qualité : la guitare de Tolkki brille de nouveau et la production s'avère excellente. Par ailleurs, même si on peut trouver quelques évocations de Stratovarius, Timmo Tolkki a veillé à respecter la ligne musicale antérieure d'Allen / Lande. Ceci explique peut-être cela. 

Il n'en reste pas moins que le résultat était inespéré de par de ses qualités. Avec de telles chansons, on pourrait d'ailleurs même imaginer une tournée qui verrait en outre les chanteurs interpréter leurs classiques. Mais c'est ce type de bonne surprise auxquelles ne nous a pas habitué Frontiers jusqu'ici.

Baptiste (7,5/10)

 

Frontiers / 2014

Tracklist : 1. Come Dream With Me 2. Down From The Mountain 3. In The Hands Of Time 4. Solid Ground 5. Lady Of Winter 6. Dream About Tomorrow 7. Hymn To The Fallen 8. The Great Divide 9. Reaching For The Stars 10. Bittersweet

Jimmy Barnes – Hindsight

jimmy_barnes_3030_hindsight_0814Jimmy Barnes a beau avoir vécu quelques temps en France – notamment pour fuir ses soucis dans son pays, l'Australie –, il reste totalement méconnu dans nos contrées. Star aux antipodes, c'est un quasi-inconnu sauf pour les amateurs de rock australien, qui ont pu le suivre à l'époque de Cold Chisel puis de sa carrière solo. En route vers la soixantaine, le chanteur burriné essaie un retour en force avec un Hindisght, tout sauf novateur. Hindsight est en effet un disque de réenregistrement de classiques. Et Barnes en a eu des classiques, qui furent des hits, notamment dans les années 80… Mais est-ce que l'ensemble vaut-il mieux qu'un vulgaire best of ? 

À première vue oui, car Jimmy Barnes a fait appel à quelques jeunes loups dans le vent (Joe Bonamassa sur « Stone Cold » ou le groupe de punk rock The Living End sur « Lay Down Your Guns ») et à quelques vieilles gloires encore bien affutées (Jonathan Cain sur « Working Class Man »). Le tout dans une perspective de modernisation du propos, surtout des hits des années 80, souvent quelque peu typées AOR (« I'D Die To Be With You Tonight »).

Bien produit et bien interprété, Hindsight s'écoute bien et permet une découverte de Barnes pour les béotiens même si le fait de vouloir coller à l'air du temps est parfois agaçant. Pour les amateurs, il est forcément moins intéressant et ce d'autant plus qu'il n'est pas sûr que les nouvelles versions soient supérieures aux anciennes (un exemple entre mille : « Working Class Man » devenue trop mollassonne). Il a toutefois l'atout d'être rentré premier dans les charts australiens. Il maintient une actualité en quelque sorte. 

Baptiste (7/10)

 

Mascot / 2014

Tracklist : 1. Lay Down Your Guns 2. Time Will Tell 3. Good Times 4. Ride The Night Away 5. Stand Up 6. I'd Die To Be With You Tonight 7. Stone Cold 8. Working Class Man 9. Going Down Alone 10. Love And Hate 11. No Second Prize 12. I'd Rather Be Blind 13. When Your Love Is Gone 14. The Other Kind

Bernie Marsden – Shine

berniemarsdenshinecdbiggerBernie Marsden restera toujours le guitariste du premier Whitesnake, celui de l'époque britannique et non américaine. Celui qui s'arrêtera lorsque Slide It In (1984) sera remixé pour le marché US et que le blond John Sykes sera intégré dans le groupe ; il est d'ailleurs significatif que Marsden n'apparaisse pas sur le disque charnière. Les connaisseurs signaleront toutefois que Bernie Marsden a su animer jais un groupe d'AOR semi-confidentiel intitulé Alaska. Mais Barsden reste avant tout un guitariste de hard rock / blues et sa carrière après Whitesnake qui le vit animer The Company Of Snakes ou M3 confirmera la chose : l'ombre du premier Serpent blanc plane toujours sur le guitariste anglais. 

Comme ses groupes antérieurs ont bel et bien été mis au rencard, Benny Marsden a choisi de sortir simplement un disque solo, globalement dans une optique rock/hard et blues. Comme le propos n'est quand même pas très neuf, Bernie Marsden a eu l'idée de rappeler David Coverdale pour chanter le classique de Whitesnake « Trouble » ou de faire appel à des étoiles montantes telles Joe Bonamassa avec lequel il partage les lead guitars sur « Shine » ou la chanteuse Cherry Lee Lewis sur « Bad Blood ». Il est triste de constater que ce sont les meilleurs moments du disque car les autres sont relativement plombés par la voix de Marsden qui s'est chargé malencontreusement de la majorité des parties chantées. Chanteur honnête, il souffre d'une manque criant de personnalité. La reprise de l'excellent titre de The Company Of Snakes, « Kinda Wish We Would » souffre tristement de cette faille.

C'est d'autant plus dommage que les compositions et les reprises (le standard « Line Of The Track » et « Dragonfly » de Fleetwood Mac) tiennent clairement la route et s'avèrent de qualité. On remarquera au passage que dans un registre AOR, marginal mais représenté sur le disque par l'entraînant « Walk Away » par exemple, Marsden s'en tire beaucoup mieux, notamment car sa voix pose moins de problème. C'est donc un peu dommage que Marsden se soit trop fondé sur ses « propres forces » pour mener ce disque dont les qualités réelles auraient pu émerger encore plus franchement avec un chanteur compétent. 

Baptiste (6,5/10)

 

Mascot – Replica / 2014

Tracklist : 01. Linin' Track 02. Wedding Day 03. Walk Away 04. Kinda Wish She Would 05. Ladyfriend 06. Trouble 07. Who Do We Think We Are ? 08. Bad Blood 09. Shine 10. Dragonfly 11. You Better Run 12. Hoxie Rollin' Time 13. NW8