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State Of Salazar – All The Way

State of Salazar

La Suède est bien loin de la Californie. Géographiquement s'entend et non forcément musicalement se dit-on à l'écoute du premier disque de State Of Salazar, All The Way. Il y a plus qu'un parfum du Toto des époques Seventh One ou IV qui nimbe le premier essai des Suédois. À croire que le rock mélodique s'est maintenant largement replié sur la Suède qui accumule les groupes de qualité dans le genre (Work Of Art, H.E.A.T. ou tout récemment Miss Behaviour etc). Même si la plupart des groupes sont de qualité, State Of Salazar se range dans le haut du panier et ce premier disque est franchement bluffant. Lancé par des singles classieux en diable tel l'excellent « I Believe In You », All The Way est étonnant de qualité, et ce d'autant plus que les cinq musiciens de State Of Salazar sont relativement jeunes. 

Parmi eux, on retiendra surtout le nom du chanteur Marcus Nygren, impressionnant de maîtrise avec sa voix puissante et toutefois nuancée et variée. Une sorte de croisement entre Bobby Kimball et Joseph Williams ; des références plus que flatteuses dans le genre. Et à la manière de Toto, State Of Salazar a particulièrement soigné les parties musicales groovy, mélodiques et chatoyantes, et notamment les solos et les breaks comme on peut le constater sur titre éponyme. On fera donc une mention toute particulière au jeu lumineux de Johan Thuresson, un autre gros point fort du groupe. 

À entendre l'addictive « Marie » qu'on croirait entendre sortie des séances des deux premiers Toto, la très belle ballade « Love Of My Life », on se dit que Frontiers a vu juste en donnant au jeune groupe la chance de réussir un premier disque aussi réussi. Le pire c'est que ceux à venir seront à mon avis encore meilleur, tant on perçoit une marge de progression chez ce jeune groupe. De très bonne augure pour la suite.

Baptiste (8/10)

 

Frontiers / 2014

Tracklist : 01. I Believe in You 02. Field of Dreams 03. All the Way 04. Love of My Life 05. Eat Your Heart Out 06. Time to Say Goodbye 07. Marie 08. Let Me Love 09. Catastrophe 10. Always 11. Adrian 12. End of Time

4687Je n'ai pas particulièrement habitude de faire dans le « jeunisme » et pour tout dire je suis un métalleux plutôt conservateur, hermétique au death core, au sludge et tutti quanti. Mais pourtant il est des vieilleries qu'il faudrait mieux laisser au grenier, à côté de la photo seppia de l'arrière grand-mère et du violon cassé du grand oncle. Ainsi ce deuxième disque de Victory, combo de Hanovre ayant sévi dans les années 80 dans une veine musicale de ce qui se faisait à l'époque : un hard mélodique pas trop mou et bien carré. Le tout avec un chanteur (Charlie Huhn) à la voix suffisamment éraillée pour ne pas déplaire aux métalleux, mais sans trop beugler histoire de tenter d'accrocher un hit radio. Et la présence du transfuge d'Accept, Herman Frank aux guitares, est aussi à signaler.

Le deuxième disque de Victory, Don't Get Mad Get Even, a obtenu un certain succès sur les ondes grâce notamment à un single et à une vidéo « Checks In The Mail » qui est pourtant loin d'être impérissable. Le reste du disque est pourtant loin d'être mauvais, et même très correct si on n'est pas trop rétif à écouter des chansons ultra calibrées et une section rythmique assez indigente. On distingue ponctuellement l'influence d'Accept mais il est difficile de dire s'il s'agit là de l'apport de Herman Frank (le début de « Sneaking Out » et sa grosse basse). Le principal problème reste sans doute la voix de Charlie Huhn, très limitée ; on fait bien mieux dans le genre. 

D'où la question d'une telle réédition par Yessterrock trente ans après les faits. Ne pouvait-on pas laisser cet opus tranquillement vieillir sous la forme d'un vinyle poussiéreux ? Au moins certains vieux fans trouveront-ils le disque en CD et remasterisé qui plus est. Si cela peut faire quelques heureux, pourquoi pas ? 

Baptiste (6/10 en étant féru de vieilleries)

 

GerMusica – Yesterrock – Universal / 2014

Tracklist : 1. The Check's in the Mail 2. Are You Ready 03. Not Me 04. Arsonist Of The Heart 05. Hit And Run 06. She's Back 07. Turn It Up 08. Seven Days Without You Makes One Weak 09. Sneaking Out 10. Running Wild 

Accept – Blind Rage

accept-FINAL-3-flat-OIL1Accept a retrouvé une nouvelle jeunesse depuis le départ définitif d’Udo Dirkschneider et l’entrée comme nouveau chanteur de Mark Tornillo. À un rythme relativement soutenu les album se succèdent et donc, deux ans après le réussi Stalingrad, voici un nouvel opus. Le guitariste Wolf Hoffmann et le bassiste Peter Baltes semblent donc très en verve en terme d’inspiration. Mettons d’emblée les choses au clair : je suis un vieux fan d’Accept, capable d’apprécier même l’époque Eat The Heat. C’est dire que je confesse que j’ai beaucoup de complaisance pour la musique que produisent les Teutons depuis plus de trois décennies.

Ce Blind Rage avait donc des chances de me plaire et ce d’autant plus qu’il ne propose aucune nouveauté significative. Moins rapide que Blood Of The Nations (2011), il adopte plutôt le rythme de croisière du très équilibré Stalingrad, avec une alternance de titres rapides (l’excellent « Trail Of Tears » ou « Final Frontier ») et de morceaux plus mid-tempos, les derniers étant toutefois majoritaires. Tout juste déplorera-t-on la rareté de morceaux plus mélodiques et strictement hard rock comme en recelait tant le mythique Metal Heart. Mais peut-être n’est-ce plus franchement au goût du jour ? C’est dommage car le disque y aurait gagné en variété et en accroche, comme le démontre la qualité du titre le plus mélodique de l’album, « Wanna Be Free ».

Blind Rage reste toutefois bon, notamment grâce à la créativité de Wolf Hoffmann : aussi prolixes d’excellents solos – certes très composés mais fichtrement accrocheurs – que de riff puissants (« Stampede »), il est plus que jamais le pilier du groupe. Les fans nostalgiques goûteront donc encore une fois avec plaisir les citations de thèmes issus de la musique classique (ici Edvard Grieg sur « Final Journey »). Ils regretteront un peu que Mark Tornillo joue avant tout le rôle d’interprète des compositions du duo Hoffmann/Baltes, mais les chœurs virils habituels du groupe étant là « Dying Breed », ils ne bouderont pas leur plaisir. L’essentiel est donc assuré.

Baptiste (7/10)

Site officiel

Nuclear Blast / 2014

Tracklist : 1. Stampede 2. Dying Breed 3. Dark Side Of My Heart 4. Fall Of The Empire 5. Trail Of Tears 6. Wanna Be Free 7. 200 Years 8. Bloodbath Mastermind 9. From The Ashes We Rise 10. The Curse 11. Final Journey