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Douze ans passés après l'écoute de Gemini (2000), le second album des transalpins qui nous intéressent ici puis un troisième opus en 2002, Razorblade God, passé inaperçu, un E.P. en 2007 pour remettre en route la machine et voici après cinq ans supplémentaires un quatrième disque à la gloire du power/heavy metal si cher aux italiens à la fin des années 90 et du début des années 2000. Drakkar était alors un compagnon d'aventures des Heimdall, Domine, Highlord, Athena ou Hyperion et n'a pas eu les opportunités des Rhapsody ou Labyrinth en leur temps.

Toutes ces années écoulées n'auront pas cassé la passion de trois hommes, Dario Beretta (guitare), Corrado Solarino (claviers) et Davide Dell'Orto (chant) totalement dévoués à un style et à nouveau sous les feux de la rampe pour dévoiler leur nouvelle histoire, un concept science fictionnel.

Drakkar s'est donné les moyens musicalement parlant d'arriver à son but, les compos s'étendent entre power, heavy, néo classique, hard rock variant ainsi les tempos, les ambiances pour intégrer l'auditeur au sein de l'épopée.
Clairement Drakkar a mûri sa musique et ce temps de latence très long aura été bénéfique aux musiciens.
Les solos sont lumineux, les claviers s'extirpent d'une faille temporelle rappelant parfois Deep Purple sur les sonorités d'orgue (« Revenge is done ») et le vocaliste tient la cadence, la puissance et les aigus.
Seul ombre au tableau la production étouffée ruine la dimension grandiose dont aurait pu bénéficier cet album avec un producteur aguerri et donc des moyens plus conséquents.
Il faudra patienter deux intros avant de subir l' « armageddon machine » qui contrairement à son titre est assez posé puis c'est avec « Revenge is done » que la cavalcade débute avec quelques inspirations maidenienne ou priestienne et un refrain fédérateur. Le combat commence et le répit n'est pas dans l'immédiat, les morceaux défilent avec un éponyme tonitruant, un « At the Flaming Shores of Heaven » épique ou une conclusion (« New Frontier ») speed et annonciatrice d'un épilogue heureux en espérant qu'il en soit de même pour cet album qui a juste le mérite de faire les choses bien  et qui ravivera des souvenirs à quelques metalleux  adeptes de traditionnel.

En comparaison avec un album chroniqué récemment, le dernier Freedom Call, Drakkar doit s'accrocher car il a bien plus de talent de composition, des idées et  un attrait mélodique ne se limitant pas à sortir des refrains entraînants. Il y a une place à prendre au chaud entre Iron Mask et Iron Savior.

Clayman (07,5/10)

http://www.myspace.com/drakkarweb

My Kingdom Music / 2012
Track List (56:11) : 1. Hyperspace – The Arrival / 2. Day of the Gods / 3. The Armageddon Machine / 4. In the Belly of the Beast / 5. Revenge Is Done / 6. When Lightning Strikes / 7. Winter Soldiers / 8. Salvation / 9. At the Flaming Shores of Heaven / 10. We Ride / 11. The Awakening / 12. My Endless Flight / 13. Aftermath – The Departure / 14. Engage! / 15. New Frontier

Peut-on ou doit-on s'attendre à de l’inattendu chez les happy metalleux de Freedom Call, Chris Bay a visiblement une volonté farouche de prolonger son travail initialement proposé par son entité et ce n'est pas le départ de Dan Zimmermann qui changera la donne. Avec ce septième full lenght, ce qui choque en premier c'est une pochette laide sous tous les angles, musicalement parlant il faudra s'enquiller une heure de son pour en arriver à un résultat plus que mitigé.
Mitigé pourquoi, allez vous ne devinez pas…rien mais strictement rien ne vient faire de cet opus une étape supplémentaire dans la discographie du groupe à croire que les mecs se contentent de faire faire une cover différente à chaque fois pour nous refiler la même came. Toujours est-il que vous retrouverez les sempiternels refrains entêtants (parfois risibles), du heavy mélodique bien produit, bien rythmé, énergique et guerrier.
Tout pour satisfaire le fan bavant à la gloire du combo et prêt à s'armer de son plus beau glaive pour aller assister Freedom Call dans ses étapes scéniques à grand coup de « Crimson Dawn » ou « 66 Warriors ».
Le quatuor a parfois les « corones » de faire varier d'un iota son registre avec son très rock et efficace « Sun in the Dark » ou quelques vocaux plus féroces sur le très bon mid-tempo « Killer Gear » mais la plupart du temps lorsqu'il y a déviation de la route toute tracée, les compos s'apparentent à des références et là Freedom Call ne tient pas la distance. A écouter un « Hero on Video » très « def leppardien » ou un « Power & Glory » très « acceptien », on désespère de voir les allemands au firmament du metal.
Une heure de Freedom Call, c'est long, très long même alors qu'à la moitié de l'opus on sature déjà. Les fans seront aux anges, les détracteurs ou les indifférents laisseront passer Land Of The Crimson Dawn sans regret ni même savoir, peut être, que ce groupe est encore actif.
Le boulot est fait, le minimal syndical a été appliqué…la vie continue.

Clayman (06/10)

http://www.freedom-call.net
http://www.facebook.com/FreedomCallOfficial
http://www.myspace.com/freedomcallofficial

Steamhammer – SPV / 2012
Track List (63:29) : 1. Age of the Phoenix / 2. Rockstars / 3. Crimson Dawn / 4. 66 Warriors / 5. Back into the Land of Light / 6. Sun in the Dark / 7. Hero on Video / 8. Valley of Kingdom / 9. Killer Gear / 10. Rockin` Radio / 11. Terra Liberty / 12. Eternity / 13. Space Legends / 14. Power & Glory

 

Lyriel – Leverage

Convaincu par Autumntales et fortement décontenancé avec Paranoïd Circus, c'est avec une certaine curiosité que je m'attelle à l'écoute de la quatrième réalisation des allemands de Lyriel revenant avec le soutien d'AFM Records.
D'emblée, annonçons la couleur, Lyriel est à la frontière entre metal et rock avec la présence d'un violon et d'un violoncelle utilisés par le passé pour donner un aspect folk au septet.
Avec Leverage, Lyriel a décidé d' hausser quelque peu le ton en se faisant le chantre des grosses guitares augmentant la puissance de sa musique pour un résultat plus approprié lorsqu'il s'agit de fréquenter nos colonnes. N'allez pas vous imaginer non plus qu'ils font figure de représentant de l'antichambre du death, non il s'agit toujours du même registre mais avec un accent puissant plus mis en avant et c'est tant mieux.
Les amateurs des groupes où domine une demoiselle derrière le micro sauront apprécier puisque pour la plupart de ces groupes errent ente metal sympho, rock/metal gothique ou folk. Lyriel peut s'affilier à toutes cette mouvance des « female fronted metal band » sans perdre ceux aux frontières de ce domaine (Within Temptation, Delain, Nemesea, Autumn…).
Sans être d'une grande originalité, sans faire preuve d'une personnalité à toute épreuve, Lyriel a su en trente cinq minutes mettre son talent aux services de morceaux plaisants, facile d'accès avec une présence des instruments à archer savamment dosée. Les guitares ont pris un tournant massif sur certaines rythmiques et il est fortement agréable de s'enfiler (« Leverage » ou « White Lilly »), de prendre deux titres en allemand dans les oreilles sans sourciller, le puissant « Aus der Tiefe » et le très réussi « Wenn die Engel Fallen » aux notes de pianos délicieuses, au double chant masculin/féminin savoureux au milieu de guitares puissantes bien présentes pour mêler les tempos de la plus belle des manières.
« Voices In My Head » emporte l'adhésion et le groupe pourrait en faire son porte étendard sur cet opus car ce quatrième titre traîne avec lui efficacité, chant féminin rock aux petits oignons, refrain accrocheur, deux micro interventions gutturales masculines et une rythmique bien armée pour le live.
Seules fautes de goûts sur cette galette, l'intro sans intérêt et une ballade sans âme « The Road not Taken ». A part cela Lyriel aura réussi à récupérer mon assentiment et Leverage saura se faire parfois une place dans mon lecteur pour revenir sonner à mes chastes oreilles car ce qui faisait la force d'Autumntales se retrouve ici (l'esprit Blackmore's Night en moins). Il manque peut être cette innocence qui fait la fraîcheur des premiers albums mais l'expérience aura su s'insuffler au minimum sur la cover bien plus pro que les précédentes tout comme la prod.

Clayman (07/10)

http://lyriel.net/
http://www.myspace.com/lyrielband

AFM Records / 2012
Track List (34:55): 1. Intro / 2. Leverage / 3. Parting / 4. Voices In My Head / 5. The Road Not Taken / 6. White Lilly / 7.  Aus der Tiefe / 8. Wenn die Engel fallen / 9. Side By Side / 10. Repentance