Orphaned Land est le pourvoyeur du metal extrême oriental, Arkan est son petit frère poursuivant sur sa lancée avec ce second opus, Salam, publié chez Season of Mist.
Irrémédiablement les percussions font penser au groupe israélien mais il serait bien triste de limiter Arkan à cette simple comparaison même si celle-ci est plutôt classieuse et inévitable sur « Origins ».
La suite révèle un Arkan bien plus agressif que son homologue israélite et possédant des lignes de guitares lead parfois proche du death mélo sur des tempos plutôt moyens alors que le chant de Sarah (ex-The Outburst) au milieu des growls est toujours aussi enchanteur et ses intonations sont un bon complément aux ajouts « exotiques » mis en œuvre sur Salam.
Alors qu'en 2008 Hilal paraissait être plus un album de death auquel était rajouté une saveur particulière de différenciation par le biais d'instruments traditionnels du maghreb, Salam a digéré ces teintes et les incorpore vraiment au sein de morceaux dédiés à ces deux mondes qui vont fort bien ensemble lorsque la maturité de compositions est à ce point aussi réussie. « Blind Devotion » combine à merveille l'essence même d'Arkan comme un single représentatif de l'esprit mis en branle sur ce second opus ce qui n'empêche pas certains titres de se faire soit majoritairement death, soit bien plus ancré dans l'orientalisation des rythmes selon la forte présence ou non des ouds, bouzouki, mandoles ou des percussions (bendir, derbouka…).
A l'orée de « Blind Devotion » et bien plus par la suite, le chant de Sarah prend nettement l'ascendant sur le chant death mais les riffs puissants et la batterie préserve l'accointance d'Arkan avec le monde du metal sauf si les compos sont dédiés à plus de clarté et de calme (« Call from Within »).
« The Eight Doors Of Jannah », en quatre minutes, clôt en apothéose le croisement majestueux de ce metal à deux têtes ou la puissance se conjugue à une orientalisation des esprits sonores dans lequel la belle et la bête se répondent et se côtoient dans un joli duel vocal.
« Amaloun Jadid II » n'est que la somme de deux interludes séparés par un blanc de plus de dix minutes, une plage instrumentale de plus avec les trois coupures de moins d'une minute parsemées sur le disque (« Common Ground », « Salam », « Lightened Heart »).
Une bien belle preuve que les musiques peuvent se marier sans soucis même si pour certains elles n'ont rien en commun.
Espérons que le départ de Abderrahmane Abdallahoum, l'un des deux instigateurs de cette entité musicale avec Foued Moukid (ex-The Old Dead Tree), ne mettent pas en danger le superbe travail d'Arkan pour le futur.
Clayman (08.510)
www.arkan.fr
myspace.com/arkanband
Season of Mist / 2011
Tracklist (59:55) 01. Origins 02. Inner Slaves 03. Deus Vult (feat. Kobi Farhi) 04. Blind Devotion 05. Jerusalem – Sufferpolis 06. Beyond Sacred Rules 07. Common Ground 08. Sweet Opium 09. Salam 10. Call From Within 11. Lightened Heart 12. The Eight Doors Of Jannah 13. Amaloun Jadid II
Cinq ans que leurs fans attendaient cela. Après L’ombre et la Lumière en 2006, les palois de Manigance sont de retour avec quinze compositions pour un Recidive qui s’est fait attendre.
Pour ma part Ange ou Démon en 2002 a fait son oeuvre et je n’ai jamais retrouvé dans Manigance ce qui avait été à l’époque déclencheur d’un intérêt certain pour le groupe, au fil du temps Manigance n’a pu relever le soufflet de mon attention envers leur travail.
Certes le quintet est un représentant fier et solide du heavy à la française mais les titres fort de leurs albums ne sont pas tant légions que cela et leurs albums peinent à maintenir l’intérêt sur une heure de musique.
C’est en quelques mots le constat que révèlera Recidive le bien nommé qui perpétue l’art du groupe sans en renouveler les caractéristiques ni en améliorer considérablement les bases.
On prend les mêmes et on recommence mais si Recidive n’a rien en plus qu’a-t-il en moins dans ce cas là ?
Après une première écoute, il s’avère d’emblée qu’aucun refrain ne vient s’ancrer dans la tête, on peine à retenir quelque chose vocalement parlant sur ces soixante cinq minutes. L’utilisation du français comme à leur habitude ne me gêne nullement, pourtant quelques lignes prêtent à sourire par exemple sur « Chant de bataille », non pas par le texte en lui même (quoique !) mais par son manque de liaison avec la musique. A l’opposé le premier morceau « Larmes de l’univers » est une totale réussite sur cette question.
Une fois de plus le groupe ne lésine pas sur son travail, quinze morceaux c’est plutôt une rondelle bien garnie mais à contrario il est difficile d’aller d’un seul tenant au bout de cette heure de musique en conservant une attention continue. Manigance demeure un fer de lance du heavy français et ne perd pas le fil sur Recidive pourtant je ne peux m’empêcher que cet album et loin d’être indispensable, je lui préfère sans soucis Ange ou Démon.
Clayman (07/10)
manigance.org
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XIII Bis Records – Replica / 2010
Tracklist (65:25)
1. Aura 2. Larme de l’univers 3. Dernier allié 4. Mercenaire 5. L’ombre d’hier 6. Chant de bataille 7. Secret de l’âme 8. Récidiviste 9. Illusion 10. Sentier de la peur 11. Vertiges 12. En seigneur 13. Déserteur 14. Délivrance 15. Sans détour
Rune Eriksen aurait-il épuisé son nouveau filon en à peine quatre albums ? Onyx est-il le mal d'un symptome qui ne couvait pourtant pas au vu des qualités des deux premières réalisations ? Carmen Simoes sur Onyx n'est-elle que le fantôme de ses interprétations passées ?
Ce sont quelques questions rapidement abordées dans mon cerveau en découvrant ce nouvel album de l'ancien Mayhem et de sa moitié. Autant la formule avait su séduire par deux fois précédemment autant sur cette troisième fournée il semble que le vent tourne.
Développant sur le même programme, il n'en est pas moins étonnant de subir la même formulation musicale dans une qualité amoindrie. L'inspiration est en berne ou du moins elle est tellement calquée sur ses ancêtres qu'elle en est anodine.
Là où la beauté des éléments prenait une tournure séduisante par le passé, c'est incroyable ce que l'ennui pointe tôt le bout de son nez sur Onyx.
Ava Inferi perd de son charme au fil des années, Onyx est donc l'album le moins intéressant du groupe mais il vaut sans doute plus que son successeur que l'on devrait voir débarquer d'ici deux ans si tout va bien.
Clayman (05/10)
http://avainferiofficial.bandcamp.com
https://www.facebook.com/pages/Ava-Inferi/6757969345
Season of Mist / 2011
Tracklist (50:33) 01. Onyx 02. The Living End 03. A Portal 04. ((Ghostlights)) 05. Majesty 06. The Heathen Island 07. By Candlelight & Mirrors 08. Venice in Fog