Ah ! Marketing quand tu nous tiens, tu fais faire n’importe quoi à certains pour gagner des brouzoufs.
Depuis l’expérience de narration de Sir Christopher Lee sur les derniers albums de Rhapsody of Fire, certains se sont mis en tête de nous entuber en utilisant ce grand monsieur dans un supposé metal symphonique que l’on pense approchant de l’oeuvre de l’équipe Turilli/Staropoli.
Pour se faire il fallait créer une histoire autour d’un personnage célèbre, Charlemagne s’en retourne encore dans sa tombe mais c’est sur lui que s’est porté le dévolu de la création de cet album.
C’est le compositeur Marco Sabiu qui est à l’origine de cet album conceptuel. Ce dernier a collaboré avec Ennio Morricone, Luciano Pavarotti… Kylie Minogue et… Take That. Sur cet album, C. Lee est accompagné d’un orchestre de 100 instruments, de deux groupes de métal qui ont voulu rester anonymes (ça je n’ai pu le vérifier) et de guest vocal.
Là où le bas blesse, c’est que tout le monde veut nous faire croire que ce projet tient du metal hors il en est très rarement question au cours de cette épopée. Quelques riffs de guitares basiques bien puissants mais noyés dans une débauche de moyens symphoniques ne font pas de ce CD, un album de metal. By the Sword and the Cross contient surtout de la musique classique prenant toute son âme dans les BO de films et un grand nombre de narration. Trop de narration tue la narration.
Noyé dans cela et les instrumentaux, il ne reste que cinq morceaux sans relief accompagnant un Charlemagne prévisible et fatigué. Vous n’échapperez pas non plus aux bruitages de guerriers, aux hordes de soldat prêtent à faire couler le sang mais au delà de ça la musique ne répond jamais à ce déchaînement de troupes évoqués très succinctement.
Un album d’une pauvreté atterrante, d’un opportunisme malsain auquel j’émettrais même l’idée que certains trouveraient un intérêt à la disparition de Christopher Lee pour amasser encore un peu plus de blé sur son nom.
Clayman (01/10)
charlemagneproductions.org
Cadiz Music Ltd. / 2010
Tracklist (62:21)
1. Overture 2. Act I: Intro 3. Act I: King of the Franks 4. Act II: Intro 5. Act II: The Iron Crown of Lombardy 6. Act III: Intro 7. Act III: The Bloody Verdict of Verden 8. Act IV: Intro 9. Act IV: The Age of Oneness Out of Diversity 10. Act V: Intro 11. Act V: Starlight 12. Finale 13. Iberia
14. The Bloody Verdict of Verden (Instrumental)
Un EP The Cruel Crime aux forts relents de Dark Tranquillity en plus torturés et voilà deux ans après que les italiens d'Apeiron sortent leur premier album toujours présenté en compagnie d'un press kit CD-Rom très chargé (photos du groupe et live, mp3 de la démo et de la moitié du EP, biographie, logos) avec tous les outils pour agrémenter le strict nécessaire à la « presse ».
Among the Lost ne reprend que le « Scavening Thoughts » de son EP et révèle la musique mûri pendant des années car même si Apeiron conserve quelques notes du groupe suédois émis en première ligne, c'est réellement un style multi-facettes qu'Apeiron déploit.
Le noyau dur de cet opus reste le death mais au delà des structures trop rigides du style, le quatuor offre un réel kaléidoscope metal avec une musique complexe qu'il faudra assimiler avec patience.
En premier lieu, Among The Lost est assez hermétique puis les écoutes successives dévoilent chaque morceau comme une pièce du puzzle de sentiments, l'humeur change au gré des compositions.
Le chant est de facture classique, le débit et le timbre conserve des ressemblances avec Mikael Stanne.
Among The Lost se découvre avec le temps mais au final, les guitares manquent d'intensité et de rapidité et il manque surtout au minimum un titre fort à cet opus.
Même si cet album mérite d'y consacrer plusieurs écoutes pour cerner le travail d'Apeiron, le travail sur les mélodies ne laissent aucun souvenir. Il reste surtout à l'auditeur quelques moments particuliers: les riffs lourds de Hendra, une partie funk où la basse prédomine sur « The Last Page », des relents thrash ici et là, un constraste entre harmonie et nervosité sur « Red Waters of Acheron », les riffs dissonants de « The Crossing » très voïvodiens, la ballade instrumentale « Through Me You Enter » qui se voit prolonger sur le début du titre éponyme qui achève l'album comme le meilleur morceau sans atteindre pour autant des sommets d'originalité malgré ses cassures rythmiques.
J'estime qu'Apeiron a les armes pour nous offrir quelque chose de plus consistant et imparable dans sa volonté d'étourdir l'auditeur avec sa complexité.
Clayman (06.5/10)
myspace.com/apeiron
Last Scream Records / 2010
Tracklist (41:52) 1. Into the Deep (intro) 2. Voids of Breath 3. Hendra 4. Clutches of Despair 5. The Last Page 6. Scavenging Thoughts (of Mortality Lost) 7. Red Waters of Acheron 8. The Crossing 9. Through Me You Enter… 10. Among the Lost
Angels of Babylon, cela ne vous dit sans doute rien mais vous comprendrez rapidement pourquoi ce quatuor est parvenu à signer pour ce premier album.
Dans ses rangs ce nouveau groupe ne compte pas moins que Rhino, batteur du début des années 90 de Manowar et à présent dans Holyhell (protégé sous l'aile de Joey de Maio) et le nouveau bassiste de Megadeth (ancien ex) David Ellefson.
La rencontre de ces musiciens accompagnés de David Fefolt au chant et Ethan Brosh (diplômé du Berkeley College of Music) aux guitares a accouché de ce Kingdow of Evil qui pourra se targuer de noms renommés mais certainement pas d'être un album qui compte sur la scène metal.
Au travers de ce metal mélodique d'obédience fort classique qui prend ces tripes dans le vieux heavy mais avec une sonorité moderne n'émerge que rarement des moments intéressants.
Vous vous doutez bien que l'expérience des musiciens ne souffre aucun défaut ici, la section rythmique est solide tout comme la structuration des morceaux et la qualité de l'interprétation, le gros soucis c'est que tout cela sonne terriblement plat.
Les orchestrations qui accompagnent cette section metallique sont restreintes à leur plus simple expression, quelques sonorités de cuivres, de cloches, de cordes (Night Magic).
Le nouveau venu Ethan Brosh (il a un album instru à son actif) ne parvient pas à faire décoller l'ensemble et pourtant ses interventions se remarquent.
A force de piocher un peu partout et se faire l'héritage du heavy metal aux tempos peu enlevés, Angels of Babylon ne réussit jamais à proposer d'accroche mélodique si bien qu'au final les dix morceaux sont longs à s'écouler, dans le domaine Astral Doors ou Domain proposent quelque chose de plus vivace, couillu et attrayant.
Clayman (05/10)
www.facebook.com/rhinoaobofficial
Metal Heaven / 2010
Tracklist (45:40) 1. Conspiracy Theory 2. Apocalypse 2012 3. Night Magic 4. Tear Out My Heart 5. Oh How the Mighty Have Fallen 6. Tarot 7. Kingdom of Evil 8. The Remnant 9. Angels of Babylon 10. Second Coming