Il aura fallu dix ans pour voir venir la suite des Chroniques de Naerg et pourtant Sidh est prévu de très longue date. Le parcours chaotique de Bran Barr prend enfin un terme pour nous offrir cette seconde galette signée sur Trollzorn après moult aventure.
A l'heure où le celtic/pagan/folk metal sous toutes ses formes a pris un certain essor, Bran Barr arrive avec son expérience et non pas comme un cheveu sur la soupe plein d'opportunisme.
Sidh est clairement basé sur l'instrumentation traditionnelle (bodhran, whistles, bombardes…) sans cette âme si particulière il n'y aurait pas de voyages, de contes, de légendes celtiques à explorer.
De ce point de vue là, la richesse et la teneur de l'acoustique prend un malin plaisir à faire fôlatrer nos oreilles dans un sabbat audacieux. « Origin… », « The Call… » en tant qu'interludes nous rappellent à l'ordre pour éviter d'oublier toute la saveur de cet album.
Le Celtic War Metal (c'est pas moi qui le dit, c'est eux) ne serait pourtant rien sans des éléments guerriers et agressifs développés ici au travers du black, beaucoup dans les vocaux mais aussi par des assauts de blasts et de guitares (« Fury – Exile of the Orphan ») sauvages et sans concession. La rudesse du son rend presque palpable la présence des musiciens à nos côtés, il y a un côté authentique là dedans, pas de surproduction qui tuerait l'effet escompté dans l'œuf.
De plus, Bran Barr ne se contente pas de saupoudrer des morceaux rentre dedans avec du traditionnel dedans, les titres prennent le temps d'être construit et de s'imposer à nous comme les chapitres d'une histoire. Les durées des morceaux varient pour la pluparrt entre cinq à douze minutes, le temps nécessaire pour monter en tension ou voyager à notre convenance comme savent (savaient) le faire Summoning ou Bathory.
Après quelques difficultés à rentrer dans le monde de Bran Barr, difficultés qui ont bien failli anéantir ce superbe album, j'avoue avoir esquisser un sourire crispé avec « Profediez » et sa saveur vocale très bretonnante avant que l'instrumentation me remette dans le droit chemin, j'ai finalement pris le pli et ployé sous les coups de boutoir assénés par les flûtes, les ohohoh guerriers et les accélérations féroces du tryptique guitare, basse, batterie.
Fest Nöz Extrême Metal !!!
Clayman (07.5/10)
http://branbarr.free.fr
Page Facebook
myspace.com/branbarr
Trollzorn / 2010
Tracklist (58:44) 1. Origin – The Birth of Fearg 2. Celebration – Son of Nuadh Amhach 3. Fury – Exile of the Orphan 4. The Call – Gathering the Tribes 5. Passage – The Curse of the Manimal 6. Rebirth – Morgan's Gift to Righ'Sidh 7. Profedïez 8. Revelation – In the Dominion of Kernunnos 9. Journey – The Grand Quest for the Magical Acorn 10. Ode Aux Lointains Souverains (Stille Volk Cover)
Les Brésiliens de Claustrofobia nous livrent leur quatrième disque après 11 ans d'existence. Les Brésiliens sont bien connus et soutenus dans l'underground local et ont déjà effectué plusieurs tournées sur les scènes à travers le monde avec des groupes renommés tels que Soulfy, Vader, Krisiun, Paul Di Anno, Sepultura et d'autres !
Cependant, malgré une grosse débauche d'énergie durant leurs shows, leur album ne déboîte pas la tête ! Leur thrash teinté de death metal est plein d'entrain mais il manque quelque chose. Peut-être que l'influence des aînés Sepulturiens se fait trop sentir essentiellement sur le chant. Car les blasts sont là et les rythmiques sont plus orientées death que thrash avec une rapidité d'exécution typique.
"Don't kill the future" est le titre des gratteux : 1'15 non-stop de shreds et cascades de notes, mon moment préféré de l'album !! En fait le titre 100% gratte est "N'IA" mais franchement 3'04 de doudididoudoudou, c'est too much !
Les autres titres sont taillés dans la masse: vitesse, agressivité, blasts, mais malheureusement 12 titres quasi identiques, même s'ils sont bien joués, cela fait un peu long.
Concernant les reprises, celle de Sepultura est assez banal, par contre, la version survitaminée de la chanson "Filha de puta" est à écouter (le groupe originel étant une sorte de banda Rock'n'roll de Sao Paulo). Mais trop de titres tuent les titres !
Clayman (06.5/10)
myspace.com/claustrofobia
Candlelight Records / 2009
Tracklist (52:24) 1. Discharge (3'28) 2. War stomp (3'52) 3. Minefield (3'41) 4. Evil university (2'58) 5. Alarm (3'10) 6. Raining shit (4'23) 7. Don't kill the future (4'56) 8. Our blood (3'22) 9. Natural terrorism (2'38) 10. I see red (2'45) 11. Tiro de meta (3'33) 12. Subconscious in flames (3'21) 13. N'IA (3'04) 14. Beneath the remains (Sepultura cover) (4'11) 15. Filha de puta (Ultraje a Rigor Cover) (3'02)
Imperturbablement, Rotting Christ et les frères Tolis continuent leur carrière avec une renommée qui progresse d'album en album. Après un Theogonia de grande valeur, Season Of Mist a permis au groupe de proposer son premier double CD/double DVD live, un objet de qualité pour tous les fans prouvant s'il le fallait que Rotting Christ a une envergure et une notoriété européenne indéniable. En même temps Rotting Christ et son leader Sakis possèdent une réelle identité sonore malgré une évolution de style au fil des ans. Sanctus Diavolos a relancé le groupe et depuis les Grecs ne cessent de récolter les faveurs de la scène metal s'affirmant comme un incontournable au style unique. Le mysticisme et la l'empreinte musicale héllénique ont toujours fait parti des éléments du groupe s'affirmant depuis 2004 et trouvant une nouvelle envergure sur ce nouvel opus Aealo.
Rotting Christ nous invite une fois de plus à plonger dans son monde, Aealo est mystérieux et en tant que concept il s'érige avec une richesse qu'il faut aborder avec un nombre d'écoutes conséquent. L'occultisme prend toute son ampleur à l'écoute de ce dixième LP, l'impression est grande d'assister à une messe sombre et mystique. Tout est rigide, strict à l'image des rythmiques quasi martiales, répétitives et pourtant au delà de cette sensation oppressante, la lumière apparaît au travers de mélodies simples, d'instrumentations traditionnelles qui amplifient l'ouverture sonore vers moins d'ostracisme. Ce genre d'attention permet à un plus grand nombre d'auditeurs de s'initier avec réussite à la musique des grecs. « Demonon Vrosis » et son riff principal entêtant pourrait faire office de « single » comme quoi tout n'est pas si hermétique.
Le défilement des plages de ce CD se veut implacable, plus l'avance se fait et plus l'immersion est totale. Difficile de se libérer de ce chant rugueux déclamé comme des expressions divinatoires déclinées pour attirer des entités surpuissantes sur notre sol afin d'écraser toute infamie envers l'esprit imprimé tout au long de ces cinquante minutes de fureur et de ces choeurs féminins déliquescents comme si des prêtresses guidées l'aventureux auditeur au travers des méandres de l'âme d'un messie torturé. A l'image de la folie torturée inscrite dans le titre de Diamanda Galas, « Orders From The Dead » ici repris, Aealo est un concentré d'odes mystiques dont seul le créateur Sakis connaît tous les tenants et les aboutissants. Rotting Christ est inimitable pour preuve cet opus fort réussi, l'un des meilleurs du groupe si tant est que vous ne soyez pas refroidi par l'ambiance déployée et la production au demeurant très équilibrée mais assez brute pour coller avec la rudesse du propos.
Clayman (08.5/10)
Site Officiel : http://www.rotting-christ.com
Facebook : www.facebook.com/pages/Rotting-Christ/290468585669
Myspace Officiel : http://www.myspace.com/rottingchristabyss
Season Of Mist / 2010
Tracklist (50:05) : 1. Aealo 2. Eon Aenaos 3. Demonon Vrosis 4. Noctis Era 5. Dub-Sag-Ta-Ke 6. Fire Death And Fear 7. Nekron Iahes… 8. …Pir Threontai 9. Thou Art Lord 10. Santa Muerte 11. Orders From The Dead