Cor Scorpii comprend des membres du défunt Windir. Cor Scorpii n'est pourtant pas une redite du dit groupe, même si bien évidemment des relents du groupe de Valfar se font malgré tout ressentir dans ce black metal épique.
Les lignes de guitare lead sont absolument somptueuses, elles sont l'ossature incontournable des morceaux et tout tourne grâce au talent de Stian "Strom" Bakketeig.
Le plus étonnant c'est que Cor Scorpii a été fondé en 2005 par le claviériste Gaute Refsnes et que celui-ci n'est finalement que peu présent sur Monument, son instrument est d'une discrétion assez surprenante, il permet juste d'apporter la petite cerise sur le gâteau des atmosphères.
Monument ne lésine pas sur l'agressivité toute en conservant une âme mélancolique et sombre. Le rythme des morceaux est sacrément soutenu et seul Helvetesfossen vient adoucir l'ensemble tout en conservant une teneur épique et malsaine. Une pause instrumentale bienvenue et magnifique, qui ne nuit nullement à la tenue de l'album.
En la personne de Thomas Øvstedal, Cor Scorpii a trouvé un chanteur qui possède le petit quelque chose d'essentiel pour combiner ténèbres, agression et mélodie. Avec Ei Fane Svart vous entrez dans le bal pour ne le quitter qu'à la dernière seconde. L'esprit pagan est indéniable honorant comme il se doit la mémoire de leurs ancêtres, Cor Scorpii délivre une perle recommandable entre mille. De cet album, il faut éviter de retenir son accointance avec Windir et conserver l'image d'un album de très grande classe dans ce que la Norvège peut nous proposer de mieux dans le metal extrême.
Un Monument tout simplement !
Clayman (09/10)
www.corscorpii.net
Descent Productions / 2009
Tracklist (47:30) 1. Ei Fane Svart (5:47) 2. Endesong (5:01) 3. I, the Damned (6:16) 4. Our Fate, Our Curse (5:30) 5. Helvetesfossen (4:02) 6. Oske og Innsikt (10:27) 7. Kjettar (4:29) 8. Bragder I Stein (5:58)
Dark Age a eu des difficultés pour lancer Minus Exitus, son précédent album, sorti en 2008 alors que l'album était prêt dès 2006. Pour ne pas perdre l'effet de leur « retour » ils se sont rapidement remis à composer pour proposer en cette fin d'année 2009, leur sixième full-lenght en dix ans.
Dark Age avait connu un succès d'estime en 2004 avec son album éponyme et n'avait pas forcément récolté tout le mérite avec Minus Exitus.
Acedia perpétue le death mélo modernisé mis en branle précédemment avec des riffs doublés par des samples.
L'ennui est que Acedia ne décolle jamais, il navigue entre metal et aspect rock où le chant death peu hargneux se joint au très présent chant clair mainstream.
Les allemands s'assagissent de plus en plus, il conserve et perfectionne leur propre son, une prod un peu surfaite et sans âme véritable.
J'ai la désagréable sensation que Dark Age se rapproche de la scène où l'on retrouve Sonic Syndicate, un truc qui claque bien grâce à une basse bien présente mais qui évite de trop écorcher les oreilles des plus jeunes.
Alors certes, l'expérience des allemands leur permet d'amener leur musique là où il le souhaite mais la clientèle ne devrait pas s'y tromper, il y a comme un air d'opportunisme là dessous.
Ce ne sont bien évidemment ni les premiers, ni les derniers qui arpenteront ce chemin sinueux, après tout c'est à la mode, le soucis provient surtout du fait qu'Acedia est peu intéressant. C'est un flot continu de morceaux hésitant entre le côté virulent apporté par les rythmiques et le saupoudrage de douceur rock assez pauvre.
Cet opus se déroule péniblement sans laisser de souvenir impérissable. Alors que pour Minus Exitus, j'écrivais qu'il « mérite et doit bénéficier de plusieurs écoutes pour bien cerner la finesse et la grande tenue des compositions. ». Ici il est bien difficile de s'enchaîner les écoutes car Acedia ne donne pas vraiment envie de s'y perdre.
Clayman (05/10)
www.facebook.com/darkage
www.dark-age.de
AFM Records / 2009
Tracklist (:) 1. Kingdom Nevercome 2. Devote yourself to nothing 3. Neon Gardens 4. Snake of June 5. Zeitgeist (Ghost in a Machine) 6. 10 Steps to Nausea 7. Halo Meridian 8. Underneath these Burdens 9. All the Unfullfilled 10. Babylon Riots 11. Myself heretic 12. Vampyre
C’était inespéré et pourtant ils sont de nouveau là comme un nouveau départ ou tout simplement une réémergence. Il faut dire que les hollandais de Cirrha Niva ne sont pas des plus connus. Leur histoire débute pourtant en 1993 avec à venir trois albums dont les deux premiers gravitant autour des trente minutes ressemblent plus à des EP. En 2001 sort Liaison de la Morte, un concept album théâtral bien barré et un peu exagéré à l’approche bien difficile avec aux vocalises, un baryton, une contre-alto et une soprano. Les chœurs étant dévolus aux membres de Pain of Salvation.
Le groupe ne s’arrête pas à la musique puisque leurs prestations sont de véritables spectacles assez mystiques et la scène recèle d’éléments artistiques : sculptures vivantes, effets visuels et pyrotechniques…
En 2009, un line-up remanié avec un certain Legrand au chant, Cirrha Niva remet en route la machine sans réitérer l’expérience Liaison de la Morte mais en conservant son aspect aventureux pour proposer un album de metal progressif recommandé.
Musicalement Cirrha Niva est devenu plus compact donnant plus de place à la puissance néanmoins les morceaux à tiroir n’ont pas été abandonnés.
Legrand est à l’aise dans plusieurs registres. La tonalité générale varie entre énergie et mélodie, Cirrha Niva ne se privant de s’approcher de riff thrash. Les morceaux se tiennent sans baisse de régime, les variations sont légions et pourtant la cohésion est parfaite.
Les guitares sont tranchantes et les rythmiques varient un grand nombre de fois au sien des titres. Comme la plupart des grands albums, For Moments Never Done, prend du temps pour déployer toute sa saveur. L’attrait se fait grandissant au fur et à mesure des écoutes bien que Framed est captivant et marque, de ce fait, d’un seul coup les esprits. Running From The Source monte en puissance lors de ses six minutes pour finir en apothéose façon seventies avec des guitares qui se lâchent pour un moment totalement prenant et débridé.
Spring Before Winter calme le jeu, ce quasi instrumental couple guitare acoustique et électrique en étant accompagné par du saxophone, émotionnellement superbe.
Cirrha Niva achève son œuvre sur le "bourrin" Self Chosen qui ne perd rien en feeling, en qualité de composition et en richesse.
A noter, les apparitions des deux guests Joost van den Broek (After Forever) et Amanda Ophuis (Nemesea) ajoutant de la couleur à l’ensemble.
Cirrha Niva, groupe quasiment inconnu avec pourtant une forte expérience, revient après une attente énorme et un résultat à la hauteur des espérances, For Moments Never Done fait du groupe, un représentant de tout premier ordre du metal prog.
Clayman (08.5/10)
www.cirrhaniva.nl
www.facebook.com/cirrhaniva
Parnassus Records / 2009
Tracklist (46:47) 1. The Fooling 2. Dreamon 3. Framed 4. Running From The Source 5. Golan Heights 6. Spring Before Winter 7. Self Chosen