Ce n’est pas de toute première gaieté de s’enfiler un album de Dark The Suns, ces finlandais ont l’art de tuer toutes velléités de joie naissante dans votre esprit.
All Ends in Silence n’est pas un condensé de joie en rondelle, il exprime plutôt un certain malaise dans le registre bien connu du gothic metal à la Sentenced et tous ses petits camarades allié à une énergie plus mordante à la Before The Dawn.
Ce second opus n’est pas une explosion d’ingéniosité, il donne l’impression, lors des premières écoutes, de s’enfiler un seul et même morceau.
Pourtant, un charme indéniable se dégage de ces dix morceaux. Un alliage de riffs mélodiques (un peu trop basique) avec un clavier plus suave parfois légèrement plus énergique pour donner le vertige et forcer l’auditeur à repérer les détails et les variations qui captivent. « All Ends in Silence » se laisse apprivoiser sans difficulté, l’immersion est facilitée en cela par « Unbroken Silence » et « Everlasting », véritable tube en puissance.
Là où les guitares ne sont pas inventives, les claviers créent les mélodies et s’avèrent indispensables au bon déroulement de l’album car ils affirment le charme du groupe. Indéniablement l’oreille se porte sur ces sonorités d’autant plus lorsqu’elles sont magnifiées par le chant féminin doucereux au milieu du chant agressif masculin de rigueur et presque trop évident.
Tout n’est pas indispensable sur cet album, son intérêt s’amoindrit au fil de l’écoute comme si une graduation de la puissance et de l’efficacité des morceaux avait été instaurée. « Unbroken Silence » est indéniablement le titre le plus fort puis l’accroche décroît au fur et à mesure. Même si cette sensation d’amoindrissement d’intérêt ne vous parvient pas, la trop grande similarité des morceaux fera le reste. Dommage car cet album est très agréable à écouter malheureusement il ne peut pas prétendre à décrocher les étoiles vu sa trop grande linéarité.
Clayman (06.5/10)
Firebox Records – Innovative Promotion / 2009
Tracklist (44:49) : 1. Unbroken Silence 2. Everlasting 3. The Dead End 4. All Ends in Silence 5. Sleepless Angels 6. Cold Dawn 7. Rimed with Frost 8. The Rain 9. Guardians 10. Gone
Aussi surprenant que cela puisse paraître, Agathodaimon est toujours en vie. Cinq ans d’absence, il y avait de quoi douter du retour des allemands et pourtant avec à la barre Martin "Sathonys" Wickler et une équipe remaniée revoilà, un cinquième album chez Massacre Records après avoir officié chez Nuclear Blast. Agathodaimon faisait figure de bon élève du black symphonique notamment grâce à son album Chapter III. Puis avec Serpent’s Embrace, la part majoritaire des compositions prenait leur emphase dans le gothic metal sans renier certains éléments des albums précédents. Notamment une part toujours importante d’éléments classieux et grandiloquents. Agathodaimon n’a jamais joui d’une personnalité très forte car la similarité avec les modèles Cradle of Filth ou Dimmu Borgir était très facile.
Phoenix aura pour inconvénient majeur d’être totalement dénué de personnalité. Certes les mélodies guitaristiques sont prenantes sur Heliopolis à l’instar d’un Catamenia. L’alternance du chant black éraillé et du chant clair sur Devil’s Deal aura eu le don à la première écoute de me faire tressaillir l’échine, oui il ne faut parfois pas grand-chose pour éveiller mes sens d’autant que le clavier lugubre pèse sur le morceau même si sa participation est faible. Il faut bien se rendre à l’évidence les guitares et la basse se montrent offensives alors que les claviers restent en retrait. Ces derniers portent d’ailleurs plus souvent un son synthétique et spatial plutôt que orchestral et majestueux.
Au final même si les compositions sont variées et utilisent des ressorts mélodiques divers, des breaks surprenants, du chant bigarré avec une dominance black et que quelques passages instrumentaux valent le coup par leurs abords plus sombres et mystérieux, je reste dubitatif. Phoenix a un beau potentiel mais le chant black semble pompé sur celui du groupe Enslavement of Beauty (que j’adore), le débit des paroles est à l’avenant et le timbre est identique. A l’image de Graveworm, Agathodaimon a fait évolué son fusil d’épaule pour une musique plus accessible (enfin tout est relatif, ce n’est pas de la pop), nous sommes donc en droit d’être dubitatif même si Phoenix tient la route il n’est pas totalement concluant à mon grand désarroi.
Clayman (06/10)
www.agathodaimon.de
myspace.com/agathodaimon
Massacre Records – Innovative Promotion / 2009
Tracklist (63:00)
1. Heliopolis 2. Devil's Deal 3. Decline 4. Ground Zero 5. Ghost of a Soul 6. Winterchild 7. Time Is The Fire 8. To Our Ashes 9. Amongst The Vultures 10. Oncoming Storm 11. Throughout The Fields of Unshaded Grace 12. Grey Whisper
Allo Houston ! Nous avons un problème !
Houston…nous avons perdu le contact avec le vaisseau Amoral !!!
Oui le navire finlandais s’est bel et bien perdu. Des signes encourageants de ses débuts à sa mission baptisée Reptile Ride, Amoral nous aurons séduit.
Show Your Colors est-elle la mission de trop, a-t-elle été suffisamment préparée ?
Peu de signes avant-coureurs laissaient présager l’échec de cette nouvelle expédition. Les mécaniciens ayant travaillés à la préparation du voyage sont les mêmes que pour la mission Reptile Ride hormis le poste de technicien bassiste tenu à présent par Pekka Johansson. Les qualités étaient pourtant affûtées grâce aux voyages engagés en amont.
En même temps la dite qualité des laborieux ouvriers n’est pas vraiment à remettre en cause car ils manient avec dextérité leurs outils même si la façon de s’en servir leur permet aujourd’hui d’en découvrir des sonorités nouvelles (enfin pas si nouvelles que ça tout de même). Usant leurs matériels sur du death parfois heavy mais à la technique prononcée, ils se sont penchés cette fois sur une utilisation plus heavy power avec des relents de leur apprentissage passé.
Analyse post-accident. Rapport du comité d’accentologie dans le death finlandais.
Le prodrome significatif du problème rencontré lors de l’accident et qui a provoqué la chute du vaisseau Amoral est définitivement de cause humaine.
Cette cause étant liée à la présence dans les rangs de l’équipage, du dernier recrutement en date, le teneur de micro Ari Koivunen.
La commission ne met pas en doute les capacités du dit personnage gagnant de la Finland’s Idols competition en 2007 (en gros la Nouvelle Star en Finlande) mais confirme que son registre a fait dévier la bonne marche du vaisseau Amoral de son orbite qui jusque là ne souffrait aucun défaut.
Déjà à l’œuvre en tant que commandant de sa propre nef pour deux excursions, Ari Koivunen et le crew Amoral ne pouvaient parvenir à un travail irréprochable tant leurs approches étaient éloignées.
L’enterrement aura lieu le 6 mai 2009.
Non Amoral n’a pas splitté mais cet album a beau vouloir montrer ses couleurs, il nous faudra détourner les yeux pour ne pas faire ressentir toute la détresse qui nous anime devant une mouture fort classique alors que l’équipage faisait office de prétendant sérieux dans leur domaine passé.
Clayman (04/10)
Site: www.amoralweb.com
MySpace Officiel: www.myspace.com/amoralweb
Spinefarm Records / 2009
Tracklist (44:50)
1. Random Words 2. Release 3. A Shade of Gray 4. Year of the Suckerpunch 5. Perfection Design 6. Sex N' Satan 7. Song for the Stubborn 8. Vivid 9. Gave Up Easy 10. Last October 11. Exit