Gothique/Doom metal d’avant garde, cela partait plutôt bien. Cantata Sangui, groupe finlandais signé chez Season Of Mist. Sextet ayant comme particularité d’utiliser deux basses et n’accueillant pas de guitariste. Plutôt intéressant.
A l’origine composé de trois membres d’Enochian Crescent (il n’en reste plus que deux, le fondateur, Mika A.A. Hyytinen a dû quitter le groupe en 2008). Intriguant.
Chant partagé entre Kari Husa (le mâle) et Anna Pienimäki (la donzelle). Ouais bon classique. Mine de rien le groupe est déjà sur pied depuis dix ans. Cela permet d’envisager un travail accompli.
Je ne vous le cacherais pas plus longtemps, avec toutes ces caractéristiques je m’attendais à un petit frère de Diablo Swing Orchestra (seuls quelques éléments orchestraux peuvent permettre un léger rapprochement). La déception fût à la hauteur de mon espérance. Avec ces mêmes caractéristiques, je me plaisais à envisager par ailleurs une musique d’avant-garde à la sauce Atrox des premiers temps ou même un Cirrha Niva en moins théâtrale tout de même. Certes Cantata Sangui ne fait pas les choses comme tout le monde dans son approche musicale. Ce n’est pas un groupe conventionnel.
Ce premier album s’aventure dans différents styles pour faire de On rituals…un melting pot de metal touchant tour à tour au gothique, au black, au death, au doom…Certaines influences folk ou orchestrales sont également apparentes. We’ll Have It On Us, après l’intro, est assez trompeur car il augure d’un groupe de black sympho ce qui est rapidement contredit par la suite.
Le chant d’Anna est plutôt focalisé sur un registre pop/rock talentueux contrebalancé par son pendant extrême masculin. On varie ici entre des morceaux faciles d’accès et des exercices plus denses et moins facile à aborder (For The Forgotten One). Dans l’ensemble pourtant une certaine accessibilité a été conservée et dans la diversité cette caractéristique est bienvenue. Ne cherchez par contre aucun fil conducteur.
Le fait de posséder deux basses ne choquera pas les puristes de la gratte, il faut vraiment être très fin de l’esgourde pour s’en apercevoir. Le son est par contre bien évidemment lourd et pesant. Les solos de l’instrument sont sympathiques et suffisamment rares sur la scène pour être appréciés. Dans son ensemble, On Rituals…se veut très aérien soutenu en cela par le clavier très présent.
La maîtrise du côté aventureux n’échappe pas au groupe ce qui laisse bon espoir de voir Cantata Sangui allait plus loin dans son travail tout en restant plaisant à découvrir. A l’heure où la majorité semble emprunte de "je te copie/tu me copies", Cantata Sangui offre une toute autre perspective et une alternative bienvenue même s’il semble qu’ils soient les dépositaires d’un travail encore plus accompli dans leur avenir. Un exercice de style fort appréciable que l’on pourrait situer entre Siebenburgen et Notre Dame.
Clayman (07.5/10)
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Season Of Mist / 2009
Tracklist (46:02) 1. In Half-Light 2. We'll Have It On Us' 3. Exaltata 4. Broken Stars 5. For The Forgotten One 6. Fruitarians 7. The Seven Liers-In-Wait 8. Reality 9. No Longer In The Eyes Of Aletheia 10. Sidecast 11. Lazarus 12. De Profundis
Dans Multipolar, tout débute comme une blague de potache avec cette imitation des Simpson avec Homer, Abraham (le père) et Otto Bus, le chauffeur de bus, fan de heavy metal qui lance au final « ouais !!! Fais péter ».
Même si Otto est fan de metal et de hard rock, pas sur, que le personnage fictif trouve son bonheur sur cette rondelle car les nordistes de Cool Cavemen proposent plus un patchwork de jazz funky rock teinté de folie et de non conformisme. Homer (invité récurrent) parle de groovy rock sauvage.
Multipolar porte bien son nom, les quinze pièces de ce puzzle musical partent dans tous les sens avec une extrême précision car si le tout se fait dans un grand délire, les musiciens ne sont pas pour autant des manchots.
Leur exercice demande un talent certain.
La basse imprime le tempo accompagnée par une grosse (très grosse) dose de cuivres. Le solo de guitare et les percussions sur Vent d’art rappelle irrémédiablement Santana dans ses dernières œuvres.
Cet album est un joyeux fourre tout qui part dans tous les sens aussi bien en électrique qu’en acoustique, Multipolar Disorder Of Musicality propose quelques intonations de chant death.
La bio nous dit : « Impossible de réellement décrire cet album ! Imaginez James Brown avec ses cuivres, swinguant en compagnie de Glenn Hugues sur de la funk endiablée, avec les Red Hot Chili Peppers à la baguette et Mike Patton de Mister Bungle aux expérimentations »
Pour ma part j’y rajouterais un brin de Freak Kitchen, de FFF et de délire façon Emir Kusturica and the No Smoking Orchestra. Vous le comprenez aisément, effectivement cet album est difficilement descriptible.
Une joyeuse fanfare rock funky pour vos mariages ou pour réveiller nos aînés qui sommeillent dans de tristounettes maisons de retraite.
A tester par soi même pour vraiment prendre la mesure des bouts en train Cool Cavemen qui nous achève avec un morceau semblant durer un quart d’heure mais après trois minutes, un écho continu de « sonar » se fait entendre pour nous mener vers une « surprise dans le CD » comme nous le dit Homer. Un redémarrage avec un Cool Carmen s’étalant vers un total délire…
Clayman
http://coolcavemen.com
Tracklist (:) 1. Fais Péter 2. Vent d'art 3. My Universe 4. Burlesque Burglary 5. Fusion 6. Sunday Afternoon 7. Multipolar Disorder Of Musicality 8. Looking For Fame 9. Funkysaxplayer II 10. Igor 11. Effet d'Argan 12. J'préfère que C'est Mieux 13. Anne-Céline 14. Everyone Make Love 15. Surrénaliste.
Les palois de Boneshaker sont à l’origine un cover band de AC/DC puis leur envie d’écrire leur propre matériel prenant le dessus il sorte une démo, Ride Me In Hell, comprenant sept titres dont trois reprises du groupe australien.
Cette bande de potes qui aime le rock n’ roll s’est attelée à la réalisation d’un album dont le résultat est évoqué dans ses lignes. Start The Race ne reprend qu’un seul morceau de leur démo, "Ride Me in Hell" et propose donc onze compos en plus qui sente le feu et sûr le rock n’ roll.
A l’écoute de Start The Race, évidemment les références AC/DC ou Nashville Pussy viendront vous heurter sans oublier un soupçon de Motorhead.
Boneshaker ne se résume pas aussi rapidement et simplement car ils parviennent à faire ressortir leur propre son et leur propre fougue.
Boneshaker est un band sauvage, au rock heavy et graisseux rappelant fortement les années 80, c’est dit dans la bio et c’est terriblement vrai.
Le cocktail dynamite tout sur son passage, les solos sont ravageurs et hyper speed, l’ensemble est assez sauvage et rageur. Les mélodies racées ne sont pas oubliées et la chaleur sudiste réchauffe votre platine, Boncha TV et son harmonica peuvent être écouté à donf sur la route 66, vous ne serez nullement dépaysé.
Du rock couillu qui ravira les esgourdes des sauvages que nous sommes, après l’avènement d’Airbourne faite une place de choix à Boneshaker…
Wild Wild Rock !!!!
Clayman (07/10)
myspace.com/boneshaker64
Gofannon Records Pervade Productions / 2009
Tracklist (43:59) 1. Not Sell My Life 2. Naked Lady 3. We're Gonna Celebrate 4. Wild Flower 5. Can't Play The Blues 6. You're Wrong 7. Falling 8. Boncha TV 9. Limousine 10. Ride Me In Hell 11. Don't Turn Around 12. Start The Race