Paragon ou le représentant du heavy teuton dans toute sa splendeur est à nouveau en notre compagnie un an après Forgotten Prophecies pour présenter son neuvième full lenght. Inexorablement, les allemands de Hambourg défendent leur bout de gras sans jamais réduire le rythme. Après des covers très imagées guerrières, Screenslaves change la donne mais pour autant, musicalement, cette évolution graphique ne se ressent pas. Paragon a le don de vous prendre par les couilles pour ne plus vous lâcher qu’il ère dans des tempos speed ou plus lents. Il plane ici l’ombre de Accept et de Grave Digger, la tradition a parfois du bon car dans la continuité Paragon signe des opus de qualité rien de moins que du heavy burné saupoudré de thrash des années 80.
Formule connue, plaisir certain.
La production de Uwe Lulis (Rebellion, ex-Grave Digger) ne dépareille pas, entre gens de même compagnie l’entente est simple et efficace. Martin Christian est toujours à la tête de cette entité qui ne bouge pas d’un iota sa marche en avant. Il est difficile de résister à l’appel du heavy power/speed lancé par Paragon, les aficionados à patch succomberont sans même douter, les autres plus réticents resteront hermétiques. Espérons que leur signature sur Massacre Records pourra leur apporter une promotion et un impact plus prometteur que par le passé.
Clayman (07/10)
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Massacre Records – Innovative Promotion / 2008
Tracklist (49:50 mn) 01. Hellgore 02. Disconnected 03. Entombed 04. Screenslaves 05. Bloodfeast 06. The Blade In The Dark 07. Death Next Door 08. The Killing Hand 09. Waxworks 10. Larger Than Life (Backstreet boys Cover) 11. L' Eredità (« Legacy » Italian version)
Le « gothic metal » est partout et l’expression est utilisée à tort et à travers même, et surtout, lorsque la musique d’un groupe ne s’en rapproche que partiellement. Coronatus est dans cette classe. Ce second album utilise les mêmes éléments que sur son premier Lux Noctis. Double chant féminin classique et rock, orchestrations grandiloquentes (à l’instar d’un Epica), paroles en latin, allemand et anglais, les deux demoiselles mises en avant sur les pochettes. Tous ses éléments pourraient se rapporter au gothic metal mais il s’avère que la musique de Coronatus est plus un heavy puissant mélodique et symphonique à rapprocher dans un sens des diverses périodes de Nightwish.
Porta Obscura fonctionne bien, l’accroche est évidente et le dynamisme des compos rend plaisantes les premières écoutes. Exitus est énergique et laisse augurer du meilleur avec des rapprochements possibles avec un Therion dans sa phase la plus puissante. Fallen est engageant mais réitère les mêmes schémas. In Silence met en avant quelques notes de claviers et met à profit l’instrument pour nous sortir un violon discret mais à la plus value non négligeable même si les guitares se taillent définitivement la part du lion. Gros son, efficacité rythmique tout au long de cet album.
Par la suite, les lacunes émergent. Les guitares sont redondantes, les chants épuisent et les structures se suivent et se ressemblent.
In Your Hands, chant/piano marque une pause avant le retour de la puissance. Cette seconde partie d’album casse la première plutôt séduisante par des compositions moins inspirées, le chant en allemand n’en est pas forcément la cause. L’assimilation acquise du début fait place à une lassitude. Der Vierte Reiter et son esprit folk rappelle l’instrumentation traditionnelle d’Eluveitie sans pour autant sortir Coronatus de ses bases. Il est vrai que cette seconde moitié fait moins feu de tout bois et laisse la place à plus de subtilités mais les limites sont audibles.
Volles Leben rappelle qu’à l’origine le chant était tenu par un gaillard dont le chant dans la langue de Goethe sonne Lacrimosa. Dans les premières années, Coronatus pouvait être classé dans la catégorie Gothic Metal, ce n’est plus le cas.
La production est bétonnée dans le solide et le mastering made in Finnvox évoque facilement toute la clique finlandaise. Conscient des ces atouts précités, Coronatus pense faire face à ses prédécesseurs mais ne fait parti en fait que de la deuxième vague du mouvement des groupes à chanteuse, leur sort sera donc perpétuellement comparé à leurs aînés s’il n’amène pas le plus qui les fera sortir du lot.
Pour ma part je pense sincèrement qu’ils ont les moyens d’être bien plus qu’un simple ersatz, à voir la prochaine fois si d’ici là leur sort n’est pas enterré.
Clayman (06/10)
www.coronatus.de
Massacre Records – Innovative Promotion / 2008
Tracklist (54:39) 1. Prologue 2. Exitus 3. Fallen 4. In Silence 5. Beauty In Black 6. Cast My Spell 7. In Your Hands 8. Mein Herz 9. Am Kreuz 10. Der Vierte Reiter 11. Strahlendster Erster 12. Flos Obscura (Bonus Track) 13. Volles Leben (2002) (Bonus Track)
Les allemands de Deadlock avec leur troisième Wolves et ce Manifesto à peine un an et demi après sont sans nul doute entrés dans une autre dimension pour leur reconnaissance avec l’aide de Lifeforce Records qui les soutient depuis le second opus Earth.Revolt en 2005.
Deadlock regroupe pourtant une bonne part d’éléments qui effraie voire dégoûte une frange des metalleux actuels.
Du gros son, dense à faire pâlir le combo de metalcore le plus en vue, des sonorités très death mélo suédois, un groove mammouthissime, des chorus en chant clair et tenu en plus par une donzelle en charge précédemment des claviers. Celle-ci est désormais un membre à part entière du combo bavarois. Pour le meilleur et les pires craintes de certains.
Ne nous voilons pas la face, Manifesto marche sur les traces laissées par Wolves, la démarche est la même presque standardisée. Les arrangements sont toujours très modernes à grand coup de samples électro, technoïdes et plus rarement orchestraux/symphoniques, il y a de ce fait une grosse différence sur les deux intros respectives de ces albums, la première World Domination étant digne d’une BO de film épique à grand spectacle dans son côté sombre alors que The Moribund Choir vs. The Trumpets Of Armageddon est un pur beat techno avec des basses à donf avec un thème musical repris en trombe sur Martyr To Science.
Voilà une entame que certains auront tôt fait de quitter avant de lire la suite par peur de l’écoeurement, des nausées que ressentent dès le début les femmes enceintes. Attention messieurs, ces demoiselles portent un enfant neuf mois et le meilleur n’est évidemment pas pendant les premiers mois.
Manifesto a de gros arguments à faire valoir et il faut s’aventurer plus avant pour cerner vraiment ce qu’il ressort de ce metalcore, death mélo mainstream.
Les rythmiques du groupe envoient de la volée de bois vert et plus étonnant le chant death du sieur Johannes Prem fait irrémédiablement penser à celui d’Angela Gossow. Je peux par contre garantir que certaines parties musicales, comme sur Slaughter’s Palace, sont bien plus agressives que le groupe des frères Amott.
Avec ce déferlement proche du deathcore, ces mélodies hyper accrocheuses, un duo de chant masculin agressif et féminin clair et rock, Deadlock propose des parties techniques avec quelques descentes de manche shred et des éléments techniques appréciables qui au fond permettent au Deadlock de prouver leurs capacités. Les quelques cassures rythmiques et le travail des guitares font de Deadlock, un groupe à part, hors des choses trop systématiques pour ceux qui veulent séduire à tout prix.
Manifesto est donc un melting pot de metal moderne avec une capacité pour séduire des foules aisément tout en apportant des structures plus complexes propre à attirer des metalleux plus friand de groupes pas toujours facile d’accès.
Un groupe à découvrir absolument pour se faire sa propre opinion et goûter au mélange des genres.
Clayman (07.5/10)
www.xdeadlockx.com
myspace.com/xdeadlockx
Lifeforce Records – Innovative Promotion / 2008
Tracklist (46:39)
1. The Moribund Choir vs. The Trumpets Of Armageddon 2. Martyr To Science 3. Slaughter’s Palace 4. The Brave / Agony Applause 5. Deathrace 6. Fire At Will 7. Seal Slayer 8. Manifesto 9. Dying Breed 10. Altruism 11. Temple Of Love