Les mecs de Phazm sont des bouseux, non je ne me permettrais pas de les insulter mais l’écoute de leur musique provoque en moi la sensation d’être au fin fond du Texas, dans la cambrouse ricaine à chiquer des substances illicites avec mon stetson vissé sur le crâne. Substances provoquant une irrémédiable émoi de créativité au milieu de porcs se roulant dans la fange avec au loin un élevage de chevaux gigantesques fendant les terres arides à grand galop dans un no man’s land écrasé par la chaleur même au crépuscule où l’accumulation de poussière et de transpiration de la journée fait d’un homme, le parfait compères des bestiaux puants. Vite une bière où je tue le chien !
A moins que tout cela ait lieu dans le bush australien ou dans le bayou de Louisiane entouré d’un mystère morbide inénarrable, je ne sais plus !
Mais non Phazm ne fait pas de la country bande de rebus de la société contrôlée par Wall Street. Phazm fait du redneck metal, crade, puant la bière mais s’éclatant à fond.
Le groove est indéniablement une constante de Cornerstone of the Macabre mais les racines percutantes sont franchement présentes.
Ce troisième opus reprend les éléments d’Antebellum Death N’ Roll au point que la surprise audible sur cette galette ne se reproduit pas ici. Le terrain jalonné précédemment est suivi à la trace.
Le côté volontairement rond de la basse, l’aspect assez sec de la batterie renforce l’emprise un peu crade (Damnation) d’autant que le chant de Pierrick est très rauque et par moment guttural.
Il émerge au travers de cet aspect une lumière surprenante venant des guitares, un quasi contre-pied trompeur voyant un son limpide et dominateur émergé du sombre. Phazm ne se perd pas en tergiversations techniques mais les guitares notamment sur The Old Smell Of The Meat sont étonnantes. Si le démarrage singe Motorhead, l’éclat des riffs marque et le solo reste entêtant même en fin de partie.
Les plaisirs varient entre un Love Me Rotten (Love Me True) très cru, un Mucho Mojo très bluesy, un Welcome To My Funeral très doom avec son harmonica lancinant, un Necrophiliac plus speedé, un Damage Inc (reprise de Metallica) fort bien repris à la sauce Phazm et un Adrift aux six minutes lumineuses…Il y a de quoi ravir les esgourdes sur ce Cornerstone.
Phazm lâche une nouvelle fois une bombe bien sentie faisant une nouvelle fois preuve que la France vaut grandement le détour métalliquement parlant même si je conserve une préférence pour Antebellum.
Le groupe n’est plus seul désormais, le Redneck Metal Crew français prend de l’ampleur avec Addicted et God Damn.
Clayman (08/10)
www.facebook.com/thetruephazm
myspace.com/thetruephazm
Osmose Productions / 2008
Tracklist (47:13) 1. Love Me Rotten (Love Me True) 2. The Worm On The Hook 3. Damnation 4. Strange Song 5. Welcome To My Funeral 6. The Old Smell Of The Meat 7. Mucho Mojo 8. The End 9. Necrophiliac 10. Damage Inc. 11. Adrift
Dans le monde du death metal, les pays de l’Est ont fortement tendance à rester dans le old school. Amon Din est originaire de Serbie est le constat est de suite éloquent, leur death prend définitivement son emprise dans le passé. Leur désir n’est pas de renouveler un genre mais d’impacter fortement l’auditeur dès la première écoute.
Puissant et malsain, ce second album (le premier fût édité en 2000 en cassette puis réédité sous format CD en 2006) n’invente rien mais le travail effectué est accrocheur. Les titres sont imparables, en live la machine Amon Din doit détonner et ils doivent rivaliser aisément avec certaines têtes d’affiche qu’ils ont pu accompagner en première partie comme Vital Remains, Morbid Angel ou Vader.
Where The Dream No Longer Exist est un album efficace. Doom Of The Centuries marque par son riff principal accrocheur. Ime I Krv est un morceau plus recherché teinté de Doom aux atmosphères pesantes.
Abysmall Ignorance propose un travail technique sur les guitares. Of Cadavers And Scum est une explosion courte mais détonante. Zavet (The Pledge) est une variation rythmique bien vu entre le lancinant et le brutal. Amon Din ravira les porteurs de l’étendard du death, dans le classisicme les serbes sont loin d’être dépassés et propose un album recommandable.
Clayman (06.5/10)
myspace.com/amondin
Manitou music – Pervade Productions / 2008
Tracklist (46:18)
1. Intro/ Doom Of The Centuries 2. Where The Dreams No Longer Exist 3. Murder Begins 4. When The Sky Is Bleeding 5. Beast Of Nihilism 6. Intro II/Ime I Krv 7. Abysmall Ignorance 8. Sleepless Demise 9. Of Cadavers And Scum 10. Zavet (The Pledge)
Si je vous dis, tiags enfilées avec un spandex ou basket sur un jean troué, tatouages, coiffures, couvre chef ou lunettes improbables…bouteille de whisky à portée de main, il y a fort à parier que vous revoyez venir le temps de vos jeunes années eighties et même si vous n’aviez pas l’habitude de vous fringuer de la sorte dans le but d’être partiellement outrancier, les groupes de l’époque s’en chargeaient. Les WASP, Gun’s N Roses ou Motley Crue faisaient également parler d’eux grâce à leur dégaine.
Les grenoblois de Black Rain font dans le glam heavy rock de l’époque dans un exercice courageux tant le style est tombé en désuétude dans les affres du temps. Leur passion et leur reconnaissance à l’étranger auront tôt fait de contredire cet état. Oui les rebelles frenchies ont effectué une tournée au Japon et ont une certaine aura en Italie.
La prod de ce second album, après un éponyme Black Rain, est de tout premier ordre, le rendu est de qualité et il ne trahit pas l’esprit des compos.
Les guitares sont rebelles, les solos simples mais ultra efficaces (True Girls are Sixteen, License to Thrill…). L’ambiance rock n’ roll ne se dément pas tout au long de ces dix titres. Les refrains sont indéniablement mémorisables et fédérateurs pour le live (NASTY) bien dans l’esprit des modèles cités plus haut.
Le chant fait la part belle à des montées dans les aigues avec une maîtrise évidente.
Black Rain rime donc avec glam mais il ne faut pas oublier le côté heavy de Licensed To Thrill. Terme à utilisé car la puissance des morceaux est permanente.
Pour ceux qui croit à un revival glam je ne suis pas sûr que ce soit approprié car il existe finalement de très nombreux amateurs du style avec des groupes aux Etats-Unis bien sûr mais également en Scandinavie comme Sister (un peu gros de reprendre le nom du groupe des 70’s ayant accueilli Blackie Lawless et Nikki Sixx). Dans tous les cas il est bien difficile de cerner l’origine géographique du groupe, il parviennent donc sans soucis et sans préjugé à se faufiler sur des scènes dans divers pays d’autant que leurs qualités valent largement celle de leur saine concurrence.
Certes les plus critiques sortiront l’argument de la non originalité mais franchement lorsqu’un album est réalisé avec passion sans tenir compte des « qu’en dira-t-on » et qu’il parvient à enflammer l’auditeur, il y a un « je-ne–sais-quoi » de reconnaissance qui doit forcément leur être rendu.
Chapeau les gars, continuez ainsi, même si la France ne vous adopte pas, d’autres sauront vous inviter à boire des coups.
ROCK N’ROLL !!!
Clayman (07.5/10)
www.blackrain.fr
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Manitou Music – Pervade Productions / 2008
Tracklist (45:31) 1. Rock your city 2. Innocent Rosie 3. N.A.S.T.Y 4. True Girls are sixteen 5. License to thrill 6. No forever 7. Rock n roll is dead long live rock n roll 8. Rockstars don't go to jail 9. Party n war 10. Kill em all