Je glorifie notre aimable mais néanmoins tyrannique chef Hamster digne despote de ce joyeux site qu’est Metalchroniques. Il a le don de nous refourguer de jolies enveloppes piégées dans lesquelles s’immiscent, en plus des rondelles chèrement demandées, des surprises explosives qui vous pètent à la gueule.
Certaines vous explosent en pleine tronche comme des merdes alors que d’autres, touchaient plus intensivement par la main de notre bienfaiteur le poilu, ravivent en nous le douloureux souvenir que seul, lui, possède cette grandeur d’âme et cette aura réservées aux leaders.
Je m’incline devant toi chef Hamster car tu as, sans le savoir, insérer un skeud que me jalouse déjà les pourfendeurs de metal extrême du site que sont Mister Patate, Sheol et Supercastor…
Gloria Morti, ce nom ne vous dit rien et ce n’est pas étonnant. Ces finlandais existent depuis bientôt dix ans et ont à leur actif quatre démos qui ont abouti à l’enregistrement d’un premier album, Lifestream Corrosion, en 2004 sur un label japonais, World Chaos Productions.
En 2005 sort un deux titres promo destiné à la recherche d’un autre label pour la sortie de leur second méfait. C’est en 2008 sur Cyclone Empire, petit label allemand qui semble décoller sévèrement, qu’émerge Eryx.
Eryx peut se rapporter à la mythologie grecque puisqu’il s’agit d’un roi sicilien qui fut tué par Héracles. Il laissa son nom au mont Eryx qui se dresse au nord ouest de la Sicile. Les groupes de metal sont friands de mythologie donc pourquoi pas.
Eryx est également un système d’armes anti-char de courte portée. A écouter cet album de metal extrême, nous aurions pu parier sur cette option.
En fait, ce nom utilisé en taxonomie se rapporte à un genre de boa des sables surtout présent en Asie. La cover est donc en adéquation avec le titre.
Je vous lasse déjà avec ma prose, mince passons donc de suite à l’essentiel.
Le seul membre du quintet à posséder un background quelque peu exposé est le guitariste, Juho Räihä, que l’on retrouve dans Before The Dawn. Psycho est au chant, Juho Matikainen à la basse, Jarmo Juurikka à la batterie et une demoiselle aux claviers, Jenni Kemppainen.
Je pourrais définir Gloria Morti comme un hybride de toutes les formes de Metal extrême. Ils se définissent d’ailleurs comme faisant du Melodic Extreme Metal.
Après une intro féroce de deux minutes, les points sont mis sur les i. Il ne sera pas question de promenade de santé sur Eryx, les poils vont se défriser et les nuques vont craqués.
Les riffs des Until The Wretched Whimper et Phoenix Caged In Flesh vont vous marteler le crâne accompagnés de blasts omniprésents sans compter l’alternance de chant guttural ou hurlé. Psycho semble s’arracher les tripes sur chaque passage et rajoute à la violence exacerbé de cet album. Lorsque tout semble acquis, les claviers font leur apparition pour insuffler un air presque malsain supplémentaire. En gros Behemoth s’acoquine avec Dimmu Borgir.
Au bout de deux morceaux, la pensée première qui vous transperce et de savoir si l’ensemble est à l’avenant car il faut avouer que sur tout un album, Gloria Morti pourrait manquer de souffle et emprunter des chemins similaires sur onze pistes.
Evermorose entame le même parcours mais il s’avère rapidement que le black/death présenté est nettement plus technique.
Prophet Of Eosphorus laisse une place prépondérante aux ambiances amenées par les claviers, ceux-ci sont dominateurs dans l’accroche de l’auditeur mais ne réduisent en rien la brutalité du morceau.
Synthetic Eden rajoute à la technicité de Gloria Morti dans une violence rehaussée tandis que The Origins Of Sin est emprunt, pour une part, de vocalises flirtant avec le grind.
Mesopotamia sort du chemin tout tracé faisant de ses deux minutes un interlude épique.
Gloria Morti alterne donc entre death mélodique, black et death brutal, black mélodique et sympho. Tout ceci combiné avec des vocalises de fou furieux, tantôt criardes, tantôt semblant sortir des profondeurs des abysses.
Les blasts sont envahissant et le petit défaut à retenir pourrait être celui-ci et encore. Cette sensation d’avoir entre les oreilles cette frappe continue, allant jusqu’à annihiler les effets mélodiques, pourrait refroidir. Mais ne parlons nous pas ici de musique violente, les plus délicats n’auront qu’à passer leur chemin.
Et pourtant je vous l’assure, Eryx est bien mieux fignolé que Lifestream Corrosion. Il est aussi moins bêtement extrême. Les compos sont mieux maîtrisées et les blasts sont mieux équilibrés. Il faut dire que la prod est un atout énorme de cet opus par rapport à son prédécesseur au son brouillon.
Gloire à toi Hamster ! Gloria Morti ! Gloire à la mort !
Clayman (09/10)
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Cyclone Empire / 2008
Tracklist (40:29) 1. Deathstream (Anthologies Of Lifestream) 2. Until The Wretched Whimper 3. Phoenix Caged In Flesh 4. Evermorose 5. Prophet Of Eosphorus 6. Synthetic Eden 7. The Origins Of Sin 8. The Djinnwhisperer 9. Sands Of Hinnom 10. Mesopotamia (bonus) 11. Dreadful Silence (bonus)