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Misanthrope – IrremeDIABLE

Misanthrope_-_IrremediableAprès Visionnaire, Libertine Humiliations et Misanthrope Immortel, mon niveau d’appréciation de Misanthrope avait fortement décliné, pas transcendé par Sadistic Sex Daemon et pas totalement convaincu par Metal Hurlant. Trois ans plus tard et un concept album sur Charles Baudelaire rajouté à la discographie, mon opinion s’en ressent, celle-ci revenant au beau fixe séduite par cet opus. Reconnaissable entre mille, la musique de Misanthrope possède bien un caractère unique et il est vrai qu’il serait parfois aisé de varier les listes des morceaux sur chaque album sans vraiment trouver le ou les intrus.

Les détails revêtent donc une importance primordiale avec le don de me faire apprécier un album plus qu’un autre sans vraiment pouvoir donner un avis tranché, en tout point, sur mes préférences. Il suffit d’être touché par un riff, un refrain, une chose parfois impalpable mais qui assure une écoute plus attentive, une étincelle dans le subconscient. IrremeDIABLE possède ces touches d’éclat. Il faut dire que l’équipe actuelle se retrouve pour officier sur un troisième album en commun et la cohésion est totale. Le chant est toujours aussi marquant dans son expression, il est d’ailleurs l’objet du délit pour certains, une irrémédiable (tiens !) nécessité pour d’autre sans lequel Misanthrope ne serait plus Misanthrope. Il est vrai que sans S.A.S, le groupe aurait une autre saveur, plus commune, moins expressive.

Les propos délictueux n’auraient plus lieu d’être mais ils sont un mal nécessaire de la vindicte des uns tandis que les autres défendent à bras le corps, les parisiens. IrréméDIABLE possède à nouveau des expressions vocales plaintives au grand dam de certains. Elles apportent pourtant une densité supplémentaire à l’ensemble et d’autant plus sur ce concept album. Pour ma part, elles possèdent le don de me caresser dans le mauvais sens du poil sur « Plaisirs Saphiques », ballade érotique indispensable au récit mais stressante pour votre serviteur. Inutile de rajouter aux sempiternelles guitares ciselées, basse vrombissante ou batterie qui blaste, IrreméDIABLE est tout simplement plus violents tout en ayant une touche mélodique plus incisive. Il manque juste à cet album un hymne mémorisable faisant également défaut aux deux albums précédents du même acabit que « Bâtisseurs de Cathédrales » ou « L’Écumes des Chouans », à force d’évoquer ces morceaux il y a fort à parier que le groupe sature sévère. Pourtant à bien y réfléchir, IrréméDIABLE en tant que concept album a-t-il besoin d’un titre sortant du lot ou doit-il bénéficier d’une tenue constante (ce qu’il possède) ? A vous de vous faire votre opinion.

Ah ! J’oubliais, les détails qui tuent et font de cet opus une valeur sûre et l’une des plus belles réussites de Misanthrope. Détails bien évidemment personnels chacun ressentant les choses à son niveau. Les débuts de « Les Retourneurs de Pierres » vous saisissent à la gorge, vous aurez du mal à vous en dessaisir avec en prime un riff bien mélodique insidieux. Le piano sur « Prodigalité » vous filera des frissons, le riff d’intro de « Le Dandy de Bohème » va vous laminer sur place. Le bon gros côté thrash de « Le Maudit et son Spleen » va s’insinuer dans vos cervelles tandis que les orchestrations de Névrose finiront de vous achever et son refrain fera la joie du public en live.

Envers et contre tout Misanthrope demeure un représentant classieux du metal français depuis quinze ans et ce n’est pas sur IrremeDIABLE que les choses changent. Ils perpétuent un style fort, une identité propre et des compositions toujours aussi finement intelligentes. Un plaisir certain s’immisce chez moi, je ne pensais pas retrouver le groupe au firmament de sa carrière après des déceptions un tantinet désagréable. N’oubliez pas que le contenant a son importance chez Misanthrope, l’édition limitée digibook se voit rehaussée d’un DVD avec le clip de « Névrose », l'entière prise de vue du concert donné le 21 Novembre 2006 à Achères (Yvelines, 78) ainsi que différents extraits de la tournée qui suivit la sortie de Metal Hurlant au cours de l'année 2006,et ce, à travers l'Europe.

Clayman (08/10)

 

Site Officiel : www.misanthrope-metal.com

MySpace Officiel : www.myspace.com/misanthropeofficial

Facebook : https://www.facebook.com/misanthrope.official

Holy Records / 2008

Tracklist (70:24): 01. Les Retourneurs De Pierres 02. Phénakistiscope 03. Les Limbes 04. Le Passager Du Hasard 05. L'Infini Violence Des Abîmes 06. Prodigalité 07. Le Dandy De Bohème 08. Fantasia Artificielle 09. Le Maudit Et Son Spleen 10. Plaisirs Saphiques 11. Névrose 12. 1857 13. Ixion 14. L'Oracle De La Déchéance 15. LXXXIV L'IrréméDIABLE

 

Aqme – Hérésie

Aqme_-HeresieMerci de poser votre cerveau de metalleux à l’entrée merci 😉 Quoique !!! 😀

Lynchage à tous les niveaux, ce fût ma seule position exprimée lors de ma chronique de La Fin des Temps. En la relisant avant d’écrire ses lignes il est vrai que je n’y étais pas allé de main morte quant à la descente en règle de l’album. Je ne changerais pourtant pas d’un iota cette chronique.

Passons à l’évocation d’Hérésie.
Tout commence déjà mieux puisque les trois premiers morceaux (mettons de côté l’intro éponyme) énergiques à souhait font la part belle au chant hurlé, le solo sur Uniformes est assez ravageur.

Ensuite le rythme se fait plus posé, la basse revêt toujours autant d’importance et le chant clair prend le dessus et là on frôle l’hécatombe tellement c’est mièvre et sans réelle envergure, Karma Et Nicotine est une faute de goût. Non une ballade n’est pas obligatoire. Quant à Romance Mathématique cela ne vaut pas mieux.

Une constante demeure sur Hérésie, les parties agressives au chant rageur tiennent la route et le bas blesse dès que sont abordées des parties plus douces ou tout simplement dès qu’intervient le chant clair irritant et instable.

Aqme est fait pour des titres lourds qui dépotent et non pas pour du rock suave et terne, preuve en est fait sur cet opus. Enfin quelque chose qui a de la gueule. Si Aqme avait eu la bonne idée d’accompagner la puissance dominatrice générale avec des compos lourdes et complexes dans la veine de Ainsi soit-il et Rien au monde, Hérésie aurait eu mon assentiment total.

Hérésie est virulent, énergique et c’est en live qu’il faudra découvrir cet album quoique sur ce disque, l’énergie se ressent sans souci même si douze morceaux pour trois quart d'heure sont vite essoufflant sachant que tout n’est pas .
L’album le plus au taquet du groupe donc le plus susceptible de vous plaire, fan de gros son qui tâche.

Clayman (06/10)

www.aqme.com

myspace.com/aqme

At(h)ome – Wagram / 2008

Tracklist (47:47): 01. Hérésie 02. Uniformes 03. Lourd sacrifice 04. Un goût amer 05. Karma & nicotine 06. Les enfers 07. En saga om livet 08. Romance mathématique 09. Casser/détruire 10. 312 11. A.M : un jour de pluie 12. Triskaïdékaphobie

 

In_Flames_-_A_sense_of_purposeHalte là ! Je vous vois venir, je vous sens même à plein nez, les donneurs de leçon, fan des suédois aux temps bénis des Jester Race, Whoracle, Colony… Vous le savez pourtant parfaitement In Flames a évolué, In Flames fait dans le death (oui enfin il en reste pas grand-chose) mélodique à la sauce moderne, je devrais même préciser à la sauce « In Flames » tout simplement. Car s’il est vrai que la musique a progressé depuis maintenant huit ans et Reroute To Remain, la bande de Jesper reste indéniablement un leader et non un suiveur gardant à l’esprit l’empreinte d’un style. J’évoquais donc le fait que malgré votre connaissance de la musique actuelle d’In Flames et sachant pertinemment que vous n’aimez pas voire détestez, vous venez ici pour critiquer : « ouais, de toute façon, ils font du néo », « c’était mieux avant »…

La vérité du miroir

À ceux là la je dis : « lâchez nous la grappe et aller voir ailleurs ». Aux autres, entrez avec bonheur, une fois de plus, dans le monde enchanté du groupe de Gotheborg. Vous rencontrerez une bande de joyeux drilles qui s’acharne avec talent à perpétuer une carrière possédant peu de point faible. Toujours est-il que nous sommes là pour savoir dans quelle direction In Flames a pu tirer la corde avec ce neuvième album A Sense Of Purpose. Passons sur la pochette créée par Alex Pardee !!!! Chacun se fera son opinion ! Vous trouviez que Come Clarity était dans un sens un bon croisement entre l’ancienne et la nouvelle période d’In Flames, A Sense Of Purpose va confirmer ce ressentiment. Les suédois usent d’un son plus brut moins clinquant et atténuent les apports électroniques. « The Mirror’s Truth », le single ne laisse pas un souvenir imparable mais il a le mérite de ne pas être un titre « jumpant ». Sa vivacité marque par contre bien l’entame et le refrain est le plus accrocheur de cet album. Le clip, fait pour l’occasion, est totalement zarbi, c’est sans doute ça la vérité du miroir.

La suite se laisse déguster avec plaisir, en avant la zique avec « Disconnected » totalement en adéquation avec le passé récent, sonorités modernes avec une basse bien présente, riffs mémorisables, breaks mélodiques et toujours Anders avec ce chant éraillé (qui a décidément parfois de fortes similarités avec Jonathan Davis de Korn). « Sleepless Again » est dans la même veine avec quelques samples et une capacité de séduction énorme. Les dix secondes en arpège de ce morceau sont trompeurs car au final l’énergie prime.

Tripes, vivacité, énergie et riffs catchy

« Alias » démarre plus posément, nous sommes dans un morceau mid-tempo qui aurait fait un single parfait avec des breaks ultra marqués et un chant plus mélodique par moment avec un refrain sobre mais attachant puis arpège qui file des frissons avant de reprendre son cours normal. La suite lâche la bride et enfin je rentre dans cet album avec des morceaux qui me prennent aux tripes, vivacité, énergie et riffs catchy provoqueront en live des bousculades et des bananes larges comme celle du Joker dans Batman. Plaisir au rendez-vous, éclate totale…grâce à « I'm the Highway », « Delight and Angers » (refrain à reprendre en choeur), « Move Through Me » qui s’enchaînent sans temps mort pour faire ressortir la substantifique moelle de A Sense Of Purpose. Ensuite vient le nœud du problème de cet album, le titre le plus spécial écrit par In Flames dans toute sa carrière, le plus inapproprié au reste en tout cas, le plus mauvais (pas seulement parce que différent), le plus inintéressant…Une verrue au milieu du nez d’une princesse. Certes « Your bedtime story is scaring everyone » (dernier morceau de Come Clarity) était encore plus bizarre mais situé en fin d’album, il faisait office d’outro même si pas totalement atmosphérique avec sa minute criarde de chant d’Anders.

Ce quasi instrumental mettait un terme de façon presque classieuse à Come Clarity. In Flames a décidé de nous plomber l’ambiance pendant huit minutes d’un titre aéré, spatial. Un titre de rock lent, avec un chant à la limite de la désespérance suicidaire, un genre de morceau à la Anathema, plein de feeling mais hors de propos. Quitte à pondre « The Chosen Pessimist », il aurait figuré en bonne place à la fin de l’album (quitte à réitérer l’effet présent sur l’album précédent) mais à la moitié c’est surprenant, déstabilisant mais c’est aussi la force d’In Flames de n’en faire qu’à sa tête. Ici il ressort plus une gêne qu’autre chose.

Un album qui tient la longueur

Par la suite, la décharge sonore va vite faire oublier ce que je considère comme une erreur. Contrairement à certaines fins d’album pouvant paraître faiblardes chez In Flames par rapport à des débuts tonitruants, A Sense Of Purpose tient la route (mis à part « The Chosen Pessimist ») sur la longueur, les quatre derniers titres peuvent même se targuer d’être plus intéressants que le début. Peut être plus cru, plus brut de décoffrage avec moins d’artifices, « March To The Shore » conclut avec rage cet album même si les deux grattes à deux minutes ne semblent pas se répondre correctement (un peu brouillon).

Vous aimiez Come Clarity pour son éloignement léger avec ces deux prédécesseurs et un certain retour en arrière (léger lui aussi, oui nous sommes dans le monde des subtilités chez In Flames), vous aimerez A Sense Of Purpose, enfin pas dans son entier puisque « The Chosen Pessimist » est totalement hors de propos comme je vous l’ai expliqué. Plus je déguste ce nouvel album et plus je m’en délecte. Come Clarity bénéficiait de ma part d’un 9,5 bien mérité et toujours d’actualité mais je ne pourrais mettre ici qu’un 8,5. NB : le single « The Mirror's Truth » sort un mois avant l’album soit le 7 Mars, il contient trois autres morceaux non présents sur l’album : « Eraser », « Tilt » et « Abnegation » réenregistré (ce dernier était déjà présent sur la compilation Viva la Bands Vol.2).

Clayman (08,5/10)

 

Site officiel

MySpace Officiel

Nuclear Blast / 2008

Tracklist (48:32) : 01. The Mirror's Truth 02. Disconnected 03. Sleepless Again 04. Alias 05. I'm the Highway 06. Delight and Angers 07. Move Through Me 08. The Chosen Pessimist 09. Sober and Irrelevant 10. Condemned 11. Drenched In Fear 12. March To The Shore