Après son album autoproduit Son of Solstice et sa présence au Wacken Battle en 2004, la montée en puissance des niçois d’Artefact se concrétise par l’arrivée de ce second album avec signature à la clé et il faut l’espérer une reconnaissance accrue.
Pour cette nouvelle réalisation, Artefact enfonce le clou de son dark metal épique représenté par des parties acoustiques nombreuses qui saisissent par leur opposition forte avec les moments d’agressivité où parfois des solos heavy viennent vous embarquer pour un mélange des genres bien maîtrisé.
A l’aide de titres longs, comme Neolithic Era ou Blizzard Dwarf Army, le sens épique voire quelque peu folk de la musique prend tout son sens même s’il demeure de gros passages énergiques il est peu probable que ce soit ceux là qui vous interpellent le plus, toute la magie de ces titres étant concentrée dans les parties calmes complétées dans le même registre par des simili interludes, Altar of Nocturnal Forest ou Eerie Anthem ou même le très heavy instrumental High Landscape Travel.
N’oublions pas que le groupe se situe dans une frange virulente du metal et deux morceaux comme Mount Doom et Hyperion ne font pas dans la dentelle à la plus grande joie de ceux qui se lassent des grandes envolées atmosphériques.
Il faut bien fignoler cette heure de diversité musicale par de purs morceaux de heavy black à la sauce technique s’allongeant pour exprimer une phase progressive chez le groupe et pour cela il vous faudra appréhender les très bons Magic Spellcraft et Castle.
Tout en maintenant une unité de ton, Artefact délivre un second album dont la valeur ajoutée se situe dans une recherche musicale non linéaire tout en enfonçant bien le clou de son style qui ne saurait se limiter à la facilité d’un black virulent ou à la faiblesse d’une bande son épique sans envergure. Cet album forme un gros bloc compact où rien n’est fait dans la demi-mesure, le travail de composition est fait avec justesse, aucun élément superflu ne vient troubler l’auditeur permettant une immersion complète pour ceux qui savent apprécier un minimum d’adoucissant dans leur décoction d’énergie.
Clayman (08/10)
www.facebook.com/ArtefactMetal
myspace.com/artefactmetal
Rupture Music – Season of Mist / 2006
Tracklist (60:57 mn) 1. Magic Spellcraft 2. Neolithic Era 3. Blizzard Dwarf Army 4. Mount Doom 5. Altar Of Nocturnal Forest 6. Castle (the Underground Galleries) 7. High Landscape Travel 8. Hyperion 9. Eerie Anthem
A la suite de l’épisode Garwall et cinq ans après Kill Yourself, Balrog revient aux affaires avec le renouveau de son groupe éponyme toujours au fait d’un black metal rentre dedans mais parfois accrocheur. Ce Bestial Satanic Terror possède une verve bien ancrée dans le laminage de tympans et les blasts continus, le tout étant techniquement accompli. Avec une fine équipe regroupant Olivia et Anthony Scemama ainsi que Gael Ferret derrière les fûts, il aurait été étonnant de tomber sur quelque chose de bancale.
L’album est donc accès sur la virulence du propos ni plus ni moins. Il ne faut pas chercher ici une quelconque volonté de démarcation nous sommes en terrain connu mais l’ensemble tient la route à défaut d’être aussi haineux que veut bien le faire penser son créateur.
Aucune réinvention du style ne vient faire poindre ses riffs, il est question ici d’un album de passionné qui officie dans une droite ligne, honnête, faisant d’ailleurs ressembler chacun de ces titres, ne les démarquant que par les intros ou quelques breaks efficaces. Give War A Chance et Kingdom auront marqué mes écoutes plus que le reste.
Bestial Satanic Terror est un album honnête et parfaitement maîtrisé qui manque quelque peu de relief mais le but avoué est amplement atteint. Pas de fioritures, du matraquage en règle rondement mené.
Clayman (6.5/10)
myspace.com/balrogbm
Holy Records / 2006
Tracklist (41:27 mn) 1. Intro 2. Through the eyes of the beast 3. Give war a chance 4. Nazgül warlord 5. H'oref shah'or 6. Créateur 7. Destroyer (The broken alliance) 8. Where all paths end 9. Kingdom (Burn away from me) 10. Ashes of Yrushalaim 11. Outro
Après un Section X d’envergure, où pouvait bien nous mener Finn Zierler avec son Beyond Twilight fort d’un nouveau vocaliste Björn Jansson (Tears of Anger) qui devait faire oublier Jorn Lande et Kelly Sundown Carpenter. Ce troisième album est une œuvre complexe découpée en quarante trois parties formant un puzzle musical ingénieux et grandiose réunissant tous les éléments du metal. Ces parties sont des morceaux à part entière et pourtant ils ne peuvent se désolidariser de la masse sous peine de réduire leur impact. Ce concept aux multiples thèmes peut être abordé de différentes façons mais il est inévitable de crier au génie concernant cet album.
L’héritage de Queen se ressent ici tellement la diversité est présente tout en constituant un moment plein d’émotions, de prouesses techniques et d’inventivité musicale incomparable où Björn prend une ampleur inconnue jusque là dépassant en talent ses prédécesseurs, un chanteur de tout premier ordre dont je ne soupçonnais même pas l’existence.
Finn Zierler ne se limite jamais, les idées fusent de toute part, les variations rythmiques et thématiques s’accompagnent de mélodies inoubliables, d’une technicité jamais vaine et utilisée à bon escient tout comme les quelques sonorités synthétiques.
Dès la première seconde jusqu’à l’aboutissement du disque, et bien au-delà, la musique emporte l’auditeur qui se verra bien incapable de mettre un terme prématuré à son écoute. Preuve que le metal devrait posséder une aura plus vaste sur le grand public, cet album possède tout pour résumer ce que représente à nos oreilles une musique si riche, diversifiée et intense. Résumer cet opus à du metal progressif serait bien réducteur au vu du déploiement inouï mis en branle ici, tout y passe semblant mener ce Love of Art vers les sommets de l’opéra metal ou du metal symphonique mais cette définition serait encore trop réductrice.
Symphony X et Dream Theater ont trouvé à qui parler et For the Love of Art and the Making doit maintenant figurer au panthéon du rock et du metal comme autant d’albums de Pink Floyd ou de Queen. Dans le registre du titre unique, nous avons à faire ici à un niveau d’impact équivalent à un Art of Life de X-Japan ou un Crimson de Edge of Sanity même si chacun est relatif à un style particulier.
Seul regret, la durée, l’étendue d’un tel album devrait s’étendre à l’infini, la lassitude à coup sûr ne pouvant jamais émerger, on en redemande encore et encore. Cet album est un chef d’œuvre tout simplement qui peut fédérer les amateurs de metal et bien plus encore.
Clayman (10/10)
www.beyondtwilight.dk
Replica Records / 2006
Tracklist (37:52 mn) 1. For the Love of Art and the Making part 1-43