Après une première démo, L’aube Morne, Artesia revient avec son premier album sous l’égide de Nové, sous division du label Prikosnovénie. Une nouvelle fois il vous faudra entrer dans le monde féerique des deux belles d’Artesia où la musique vous entraîne dans une contemplation simple et sans artifice où la seule mission de l’auditeur est de se poser, de fermer les yeux et d’admirer cette ode, digne du Royaume Mélancolique de Dark Sanctuary, contant l’histoire d’un homme perdu en forêt d’Hilvern et rencontrant le fantôme d’une femme qui voit en lui son salut qui ne viendra pas.
La mélancolie est le maître mot à travers ces dix titres plus étoffés que ne l’étaient ceux de la démo, les vocalises demeurent dans le registre de longues volutes de murmures accompagnées par un piano ou un synthé langoureux et parfois plaintifs qui savent se faire plus volumineux et moins intimistes à l’occasion. Le violon de Gaëlle présent sur six titres, complète à merveille le travail établi par Agathe, permettant d’enjoliver les compositions et éviter une linéarité sans jamais prendre le dessus ou s’accaparer la primauté d’une ligne mélodique.
A cela s’ajoute quelques percussions et une guitare acoustique de nouveau tenues par Loïc Cellier (Belenos) dont la production et le mix limpide complètent une musique sobre et voluptueuse. L’ajout de ces instruments prend son ampleur sur L’abandonnée et Prière au mortel, à mon sens le titre le plus marquant de cet album.
Artesia décline son amour pour les légendes et autres mystères par des titres plutôt courts dans le style oscillant entre deux et cinq minutes évitant ainsi de perdre l’auditeur dans des longueurs pas forcément nécessaires, heureux choix donc qui ne vient en rien limiter la création et au contraire permet une immersion plus intéressante et sans lassitude, les émotions prennent le pas sur le grandiloquent.
Bien plus abouti que L’Aube Morne, Hilvern est appelé à devenir une découverte non négligeable pour tout amateur de dark atmosphérique mélancolique et d’heavenly voices.
Clayman (08/10)
myspace.com/artesia1983
Nove – Prikosnovenie / 2006
Tracklist (40:17 mn) 1. Une nuit en Hilvern 2. L'autre chemin 3. Rencontre avec la Dame 4. La clairière des fées 5. Une ancienne légende 6. Barenton 7. Prière au mortel 8. Les hommes ne se rappellent plus mon nom 9. Eveil et désespoir 10. L'abandonnée
Il aura peiné à sortir, la batterie ayant été enregistrée en 2004, mais il est là le nouvel album de Loïc Cellier sous le patronyme Belenos aidé en cela par le cogneur Guillaume Dallery. De plus, Sacral Productions ayant clôt ses activités il y avait fort à parier que l’aventure des français s’achève mais Adipocère, eux aussi en fin d’activité concernant les sorties d’albums, ont mis la main à la patte pour que le bien nommé Chants de Bataille voit le jour.
Le pagan black toujours au rendez-vous de ce troisième album (mettant à part L’ancien Temps) ne laisse que peu de place aux approximations, les guerriers de haute lutte se reconnaîtront dans cette musique épique féroce renforcée par de nombreux interludes faisant office de poses à travers les déchaînements de rage de Vers la victoire, Sacrifiés…
Les atermoiements mélancoliques de Spicilège n’ont que peu de place ici bas en ces terres de combat et de sauvagerie humaine même si des breaks mélodiques viennent renforcer l’onirisme. Toujours sombre et torturé voire plus haineux cet album n’est clairement pas un Spicilège 2. Les vocaux de Loïc expriment à la fois torture et âpreté des combats menés comme à son habitude, d’ailleurs n’importe quelles notes de cet album fait forcément penser à son auteur comme quoi la personnalité de Belenos est bel et bien là. Le travail du son s’est amélioré rendant l’ensemble moins étouffant et brute qu’avant, à savoir si certains considèrent ça comme une offense au son black qui selon eux doit définitivement rester enraciné dans des normes préétablies.
Le travail d’orfèvre n’en finit pas d’étonner, les interludes, pas forcément tous judicieux (le plus beau étant Gal var Brezel) renforce la grandiloquence amplifiée en cela par les chœurs, Colère de Feu. Funérailles achèvent cet album comme une complainte au carnage qui s’est déroulé sous vos yeux hagards, la voix claire masculine mêlée à la rage habituelle rajoute au mal être parachevant ces Chants de Bataille. Certains regretteront l’album précédent pendant que d’autres ne tariront pas d’éloges sur ce condensé de hargne celtique. A vous de voir !
Clayman (07.5/10)
http://belenos.biz
Adipocere / 2006
Tracklist (48:00 mn) 1. Ode 2. L'ombre du chaos 3. Chemin de brume 4. Vers la victoire 5. Prélude guerrier 6. Colère de feu 7. Galv ar brezel 8. Fureur Celtique 9. Galian da viken 10. Chant de bataille 11. P.m.q.f. 12. Sacrifiés 13. Ar enor salv 14. Funérailles
Après trois albums sur Scarlet Records, Invulnerable le nouveau Centurion sort sur Dragonheart, quel est l’attrait d’un tel groupe pour ce label ? Les italiens poursuivent leur bonhomme de chemin avec leur heavy speed parfois thrash dont l’inconvénient majeur depuis les débuts est un chanteur exaspérant aux vocaux stridents et bien faiblards dans la puissance au regard de la musique proposée. Comment peut-on espérer aujourd’hui une quelconque réussite dans le milieu avec un hurleur exaspérant à ce point. Chacun ses goûts il est vrai mais passé un titre la crispation est à son comble (balancez-le dans la forge représentée sur la pochette).
Ne changeant pas d’un pouce son registre, Centurion délivre son énergie dans des titres bien speed qui pourrait être sympathiques à défaut d’être novateurs si Germano Quintaba faisait son coming-out considérant qu’il est un problème pour ses compères et que ses vocalises ne correspondent en aucun cas à faciliter l’émergence du groupe.
Alignant, une débauche de riffs speed avec tous les poncifs du heavy speed de façon quasi parfaite, Centurion connaissent le petit manuel du clonage, Accept, Judas Priest mais n’en ont absolument pas l’envergure malgré des moments plaisants, solo et break de "Man of tradition", la balade "Standing on the ruins" (égorgé moi ce vocaliste ou je le fais moi-même), le très speed et burné "Virtus". Ces onze titres baignent dans une production rachitique qui affaiblit d’autant la rythmique et la puissance de cet Invulnerable totalement anéanti.
Centurion pourrait envisager de faire parti des groupes de suiveurs de seconde zone qui pullulent mais malheureusement pour eux ils restent en retrait, on en connaît facilement la raison. Avis aux deux frères Monti (guitares) : putain, virez moi ce castrat !!! Ralf Scheepers vous exaspère ? Vous n’avez rien vu…Quel gâchis et dire que cela fait quatre albums que ça dure !
Clayman (03.5/10)
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Dragonheart – SPV / 2006
Tracklist (49:38 mn) 1. The Forge (intro) 2. Virtus 3. Man Of Tradition 4. Procreation To High 5. Invulnerable 6. Standing On The Ruins (The Doctrine Of Revival) 7. New Freedom 8. Eternal Return 9. Riding The Tiger 10. Soul Deliverance 11. Transcendence