Non, Metalchroniques ne fait pas dans l'expérimental et pourtant Dapnom (one man band français) exerce son "talent" dans ce domaine d'où mon incompréhension de recevoir ce genre de rondelle réservée à une élite (dont je ne suis pas à coup sûr) qui ne cesse de se congratuler d'être au dessus des autres sachant reconnaître dans le domaine qui nous concerne la grande sérénité et le génie d'une musique, en ce qui nous concerne certains doivent s'extasier devant cette énième expérience de masturbation des neurones, ici il s'agit des Actes Préalables. Décidément mon intelligence est mise à rude épreuve dans ce genre de cas, où se situe l'art dans de telles conditions ? Suis-je réfractaire à ce genre d'expérimentations ou alors s'agit-il réellement d'une daube sans nom ?
L'art noir est toute une science que doit maîtriser à merveille Meldhkwis (également dans Etmenns Derokwis, Aymrev Erkroz Prevre, Ert Bvrueazv) esseulé dans son coin avec ses ordinateurs et sa capacité à "composer" des pièces aussi longues et sans intérêt au nom d'une création soit disant sombre emprunte de mysticisme incompréhensible pour qui n'erre pas dans les méandres de la musique expérimentale extrême, monotone et pourquoi pas terrorisante (même pas peur !).
Qui suis-je pour ternir ainsi un travail mûrement réfléchi ? Sans doute un idiot qui ne comprend rien à l'extrême underground expérimental, dans ce cas je vous l'accorde sans rechigner.
Pour cerner Dapnom je ne m'étendrais pas et je vous laisse méditer sur ces accroches de non promotion (la promo dans l'extrême underground n'existe pas, tiens pourtant j'ai ce CD entre les mains ?):
meditative ritual music, monotonic and dark
experimental extrême music
black auditive terror to ruin all the pathetic human illusions of your miserable human world
Tout un programme !!!
Sachez juste que ces quatre morceaux ont des durées respectives de 9mn01, 22mn48, 22mn48 et 23mn42, tout cela pour percevoir des bruitages légers et linéaires parfois surmonter de sonorités métalliques plus ou moins puissantes. Dire que l'on s'ennuie est un euphémisme.
Allez, je laisse l'être créateur dans ses songes, ses idées noires et extrêmes voire extrémistes, place à l'élitisme. Pour ma part je lui dis bon vent…à jamais !
Du temps et de la réflexion ont été accordé à ce disque et un label a jugé bon de le distribuer à mille exemplaires (grosse pointure donc puisque habituellement on trouve ce genre de sorties limité entre 50 et 300 exemplaires), je ne me permettrais donc pas d'y mettre une bulle.
Ignorant, je dois être de ne pas adhérer à cette œuvre…tant mieux.
Clayman (0.5/10)
Regimental Records – Konklav Recs/ 2006
Track List (78:20) 0. Tombeau sur le nom de Scriabine 1. Ert bvrueazv 2. C16H12Fn2O3 3. S'ohö…Aiÿ uhè en-öghg
Lord Byron est de nouveau parmi nous après une attente de cinq ans faisant suite à Atlantis Ascendant, toujours présent sur Nuclear Blast le bonhomme nous livre l’ultime opus de son hexalogie. Je ne vous cacherais rien et je vous livre un secret dès les premières lignes de ma chronique: Rien n’a changé chez Bal Sagoth (étonnant, non !) à part peut être une pochette plus sobre qu’à l’accoutumé. Le concept est à son paroxysme achevant avec ces chthonic chronicles les fantaisies (ou les facéties) multiples de son créateur débutées il y a maintenant 12 ans. Découvrir, aimer ou dénigrer Bal Sagoth est un état d'esprit, on adhère ou on conspue selon que l’on prenne ce groupe pour une vaste blague de potache comme peuvent l’être Gwar (ou même Manowar pour certains) ou comme un groupe au talent inégalé.
Rien de nouveau donc chez nos amis anglais puisque la recette est inoxydable malgré l’épreuve du temps qui jonche le parcours des créations du groupe. La production est claire et laisse libre cours à tous les instruments de façon équivalente, ce qui est nécessaire pour décrire les grandes batailles épiques chroniquées ici, depuis la signature chez Nuclear Blast c’est une constante.
Les éléments si chers au groupe sont on ne peut plus présents: orchestrations grandiloquentes («To storm the cyclopean gates of Byzantium»), alternance de passages black féroces notamment dus aux vocaux de Byron avec de grandes déclamations au sein des titres proposées par le chef narrateur en personne («The obsidian crown unbound»), multiples éléments déroutants faisant toute la particularité de Bal Sagoth: claviers omniprésents et incontournables aux sonorités diverses plus ou moins nécessaires, batterie constante au niveau du rythme dans les parties accélérées qui atténuent au final leur effet par le manque de surprise, guitares de folie partant dans tous les sens et une impression dominante que le tout s’enchevêtre comme un grand fourre-tout sans queue ni tête alors que justement la grande réussite d’un tel album est d’être un conglomérat bien consistant.
Le tout semble mis au service de ce qui pourrait faire office de bande sonore à des parties de wargames endiablées si tant est que les vocaux black aigus ne vous sortent pas par les yeux.
On entre ou pas dans le trip mais ce qui est sûr c'est que Bal Sagoth est toujours vivant, au bonheur de certains et au désarroi des autres. Toujours plus fort que Rhapsody, Dimmu Borgir, Cradle of Filth ou Gwar réunis, Bal Sagoth reste et restera unique en son genre.
Sans doute pas le meilleur album du groupe selon moi, Starfire… lui est nettement supérieur, mais les amateurs d’expériences fortes ou de déchaînements verbaux trouveront ici de quoi rassasier soit leur admiration soit leur vindicte.
Clayman (07.5/10)
www.bal-sagoth.co.uk
www.facebook.com/Official.Bal.Sagoth
Nuclear Blast / 2006
Tracklist (60:38 mn) 1. The Sixth Adulation Of His Chthonic Majesty 2. Invocations Beyond The Outer-World Night 3. Six Score And Ten Oblations To A Malefic Avatar 4. The Obsidian Crown Unbound 5. The Fallen Kingdoms Of The Abyssal Plain 6. Shackled To The Trilithon Of Kutulu 7. The Hammer Of The Emperor 8. Unfettering The Hoary Sentinels Of Karnak 9. To Storm The Cyclopean Gates Of Byzantium 10. Arcana Antediluvia 11. Beneath The Crimson Vaults Of Cydonia 12. Return To Hatheg-Kla
Même si le danois Henrik ‘Guf’ Rangstrup (Sinfonia) est l’initiateur de l’entité Chaoswave, nous avons ici à faire à un groupe italien et très rapidement cette origine se fait ressentir puisque dès l’entame des vocaux, le duo Giorgia/Fabio fera inévitablement penser à Lacuna Coil. La comparaison s’arrêtera là, même si elle demeure flagrante, puisque le groupe a une approche nettement plus agressive de la musique.
Usant de poncifs déjà déclinés par Nevermore pour l'instrumentation et donc de Lacuna Coil pour les vocaux, les italiens parviennent à créer une musique très intéressante tour à tour ultra puissante (intro de «Indifferent»), complexe dans ses structures évitant ainsi la linéarité de ce premier album, proposant des variations de tempos incessantes («Mirror») pour créer au sein de chaque morceau des ambiances limite torturées, mélancoliques et calmes (le morceau de deux minutes, «The End of Me») ou encore écrasantes à l'image de la rythmique de «Hate Create».
Le duo Giorgia/Fabio reste dans un registre sobre ne proposant jamais la désormais classique opposition lyrique/growls de la belle et la bête, en cela, ils sont confondant de ressemblance avec ceux de Cristina et Andrea de qui vous savez.
Les vocaux évoqués, il faudra retenir un travail de rythmique basse/batterie carré et performant donnant toute la force à cet album qui aurait pu tourner au fiasco sans cela. Le travail des guitares est lui remarquable dans les solos, tous très intelligemment conçus et accrocheurs montrant la grande qualité du six cordistes Henrik.
Le morceau de bravoure «Mirror» (frôlant les huit minutes), représente à lui seul toute la science de composition du groupe décrite ci-dessus, l'intro de ce morceau rappellera indéniablement The Old Dead Tree, cela en est même troublant.
Dans le registre du surprenant, l'intro rythmique de «Swept away» est beaucoup trop proche à mon sens de celle de «The 3rd moment of madness». Il y a encore des choses à peaufiner pour affirmer le sens créatif personnel du groupe mais c'est en bonne voie. Exerçant son power/thrash moderne progressif dans des conditions optimales au vu de la production de Jacob Hansen, il est fort à parier que Chaoswave vont traîner leurs guêtres dans les hautes sphères du metal le temps que la reconnaissance s'installe, en tout cas la machine est lancée.
Au final, le problème récurent pour moi sera de s’accommoder de vocaux trop softs par rapport à la déferlante instrumentale mais à chacun de s’y faire et après plusieurs écoutes cette désagréable sensation peut s’atténuer.
Clayman (07/10)
www.facebook.com/chaoswave
DVS Records – Underclass / 2005
Tracklist (46:26 mn) 1. The 3rd Moment Of Madness 2. Indifferent 3. Mirror 4. Hate Create 5. The End Of Me 6. The Wasteland Of Days 7. Paint The Poet Dead 8. Swept Away 9. See Nothing Hear Nothing Say Nothing