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Ancient Rites – Rubicon

Oshy_-_05042010_-_AncRAprès plusieurs chamboulements de line-up avec des retours d’anciens membres, un live et une attente de cinq ans, voilà enfin le successeur de Dim Carcosa. L’évolution perpétuelle de nos amis belges en a perturbé plus d’un mais force est de constater que qualité a toujours rimée avec les albums d’Ancient Rites. Une fois encore après avoir traversé ce Rubicon, ce constat s’avère plus que jamais valable.

Nul besoin de garder ce sentiment pour moi, les amateurs éclairés de Dim Carcosa trouveront en Rubicon leur bonheur. Maîtrisant de nouveau comme personne une adéquation parfaite entre guitares et clavier cet album enchaîne les passages guerriers virulents à de nombreux breaks mélodiques voire mélancoliques parfaitement amenés sur des compositions épiques et puissantes aux intros atmosphériques.

Certains se trouveront offusqués mais mis à part l’absence de chœurs et d’orchestrations trop envahissantes, Rubicon a de forts relents de Bal Sagoth, allégé dans le grandiloquent mais fortement amélioré dans son impact immédiat, Invictus représente le mieux cette similitude. La façon de décliner les lignes vocales va également dans ce sens sur Ypres et les quelques apports de voix féminines relativement discrets apportent une diversité supplémentaire à une musique pourtant déjà bien fournie.

La touche orientalisante prononcée donne une forte identité à cet album maîtrisé de bout en bout. Pourtant s’il y a bien un domaine où Ancient Rites n’a aucunement besoin de confirmation, c’est bien dans le fait de proposer une musique qui lui est propre même si la recherche de références aboutit à quelques rapprochements faciles pour le chroniqueur que je suis. Le groupe a encore progressé et repousse une fois de plus les limites de son style si particulier.

Clayman (09/10)

www.ancientrites.be

Season of Mist / 2006

Tracklist (45:56 mn) 1. Crusade (intro) 2. Templar 3. Mithras 4. Thermopylae 5. Rubicon 6. Invictus 7. Ypres 8. Galilean 9. Cheruscan 10. Brabantia

 

Ava Inferi – Burdens

Oshy_-_19062010_-_AvInfeAttention cet album est réservé à un public averti !
Même si Rune Eriksen alias Blasphemer (Mayhem) est aux commandes de ce groupe qui trouve ses origines au Portugal, rien ne viendra ici satisfaire les amateurs de gros son.
Ava Inferi est un concept en latence depuis dix ans qui aujourd’hui se voit concrétiser par ce « Burdens » dont la trame se situe dans des sphères mélancoliques, ténébreuses voire même malsaines de lourdeur. My Dying Bride n’est pas si éloigné sur le titre « Sinisters », pièce maîtresse de neuf minutes. 
La musique enchante les sens et les vocaux de Carmen, loin d’être linéaire, voguent dans des timbres cristallins ou torturés (« A glimpse of sanity »), pour perfectionner la sensation de liberté qui s’exprime dans la créativité de cet opus.
Cette liberté totale d’expression semble émerger d’Ava Inferi bien qu’aucune place ne soit laissée à l’approximation.
Malgré une première approche pas évidente, il est au final incontestable que cet album recèle une magie difficilement abordable certes mais au combien prenante.
Le talent peut se décliner à l’infini et Ava Inferi va devenir une facette non négligeable de l’expression doom atmosphérique et mélancolique emprunte de détresse, c’est tout le mal que je leur souhaite.

Clayman (08.5/10)

http://avainferiofficial.bandcamp.com

https://www.facebook.com/pages/Ava-Inferi/6757969345

Season of Mist / 2006

Tracklist (40:37 mn) 1. Ava Inferi 2. The Shrine 3. A Glimpse of Sanity 4. Wings of Emptiness 5. Sinisters 6. Vultos 7. Fate of Mountains

 

In Flames – Come Clarity

inflames_come_clarityDire que cet album est attendu est un doux euphémisme, parmi les fans de la première heure, In Flames ne rime plus qu’avec perte de personnalité, changement rédhibitoire depuis les vénérés Jester Race, Whoracle voire Colony, l’envie de découvrir un nouvel opus des suédois découle donc plus de la curiosité dans l’espoir de confirmer que c’était mieux avant. Il y a ensuite les inconditionnels du groupe qui acceptent tous les albums en évoquant la sacro sainte évolution nécessaire dans une carrière au risque de perdre une partie de sa fan base si bien sûr la dite évolution provoque toujours un émoi particulier à l’écoute de la musique des Anders et consorts. Pour finir on trouvera quelques novices ayant découvert et adoré les deux derniers albums (à savoir « Reroute To Remain » et « Soundtrack To Your Escape ») tant contestés par les autres, ceux-ci ne peuvent que se réjouir dans l’espoir de perfectionner leur affection pour In Flames.

Un mélange subtil et intelligent

Qu’en est-il donc de ce huitième album qui va forcément engendrer nombre de commentaires de part et d’autres des fidèles et des déçus. Retour aux sources ? Prolongation indéfectible du death mélodique modernisé à la sauce des deux dernières offrandes ? Ou encore une nouvelle formule dont seul In Flames possède le secret ?

Il faudra accepter l’idée que je considère (et oui, autant de fans autant d’avis) cet album comme un mélange subtil et intelligent des ères différentes du groupe. A la fois plus brut et direct dans le son tout en restant mélodique sans lâcher l’accessibilité au plus grand nombre échafaudée avec ses dernières productions.

Anders officie toujours dans un registre écorché voire parfois plaintif avec une énergie toujours accrue mais il a désormais la capacité de nous réjouir avec ses vocaux clairs sans aucun doute mis en valeur par une musique prenante à tous les niveaux d’autant que les solos sont cette fois mis en avant. Les rythmiques bétonnent les structures, il y a des choses qui ne changent pas (tant mieux), mais elles se veulent moins « bondissantes » (type « The Quiet Place ») éliminant de ce fait la sensation désagréable d’avoir à faire à un ultime combo de néo metal. Cette impression demeurera uniquement avec l’un des titres pourtant les plus agressifs « Scream » dont le doublement des voix n’est pas à proprement parler un régal. Avant cela « Take this life » aura mis le moteur en marche de la plus belle des manières bien qu’au final ce ne sera pas le titre fédérateur que j’aurais espéré. « Leeches » basé fortement sur les sonorités synthétiques en rebutera un grand nombre mais il conviendra de se concentrer sur les solos à la moitié de ses trois minutes, ils raviront votre écoute comme bon nombre sur ce « Come Clarity ».

« Reflect the Storm » et « Dead End », accrocheurs comme jamais, resteront insidieusement en vous comme tant de refrains mémorisables, de rythmiques plombées et de variations de tempos salvatrices marquant de deux pierres blanches le talent de composition impressionnant des Jesper and Co, la voix suave de la chanteuse suédoise Lisa Miskovsky (non dénuée d’un relent d’Amy Lee, Evanescence) vient en confrontation avec l’énergie d’Anders, il était loin le temps de « Everlost (Part II) » où une demoiselle, Jennica Johansson, fréquentait les bancs de l’école In Flames. 

Un titre « pivôt »

De pause toute relative, il va être question avec la semi balade éponyme « Come Clarity » faisant intervenir une guitare acoustique du plus effet, un solo ravageur et une intensité bien présente malgré tout grâce au savoir faire de Björn et ses potes.

“I want you to lead me 
Take me somewhere 
Don’t want to live in a dream one more day”

Après ce titre rien ne sera plus pareil, cet album prend toute son ampleur, un bloc compact de titres va faire son apparition chacun étant vital pour l’autre afin de marquer les esprits et confirmer que ce fichu album (dont la sortie est prévue début février, oui je sais j’aurais pu vous en informer dès le début) est une nouvelle fois un point névralgique de la carrière des suédois, n’en déplaise à certains. « Pacing Death’s Trail » et « Crawl Through Knives » (un temps pressenti pour être le titre de l’album ce qui aurait constitué une solution de facilité à l’écoute du morceau) n’auraient pas dépareillé sur les deux prédécesseurs, la constante des refrains prenants et accrocheurs est à son apogée, la suite confortera les rouages de la machine à baffes mise en place et soutenue par la paire Peter et Daniel. Le cœur léger à la moitié de « Our infinite Struggle » et à peine remis, voilà que le speed « Vanishing Light » n’aura de cesse de marteler sa rythmique dans votre crâne déjà mis à rude épreuve.

Pour cela et uniquement dans ce cas, l’atmosphérique et linéaire outro « Your Bedtime Story Is Scaring Everyone » saura justifier sa présence, sur plus de cinq minutes, s’étale un titre à l’ambiance très Final Fantasy (réécouter la musique de FF IX) où seule une petite minute de vrai In Flames vient perturber cette sérénité de fin d’album qui marque l’accomplissement d’un travail comme en son temps le mémorable « Whoracle ».

Nul besoin de préciser qu’une fois de plus la production est mémorable. In Flames se sort avec les honneurs de l’épreuve du temps sachant une nouvelle fois prendre le contre pied de la linéarité, le groupe s’est renouvelé même s’il use d’un fin stratège, recyclant à l’envie toute son expérience dans un condensé au sein duquel on ne s’ennuie jamais faisant donc de ce Come Clarity l’un des meilleurs albums de nos amis suédois.

In Flames trône de nouveau sur la plus haute marche du podium et bien malin celui qui pourra devenir calife à la place du calife, c’est pas demain la veille.

A savoir : l’édition limitée proposera un DVD bonus montrant le groupe jouer live la totalité de son album dans un studio à l’instar de Metallica et son St Anger.

Clayman (09,5/10)

 

Site officiel

Nuclear Blast / 2005

Track List (48:06) : 01. Take This Life 02. Leeches 03. Reflect The Storm 04. Dead End 05. Scream 06. Come Clarity 07. Vacuum 08. Pacing Death's Trail 09. Crawling Through Knives 10. Versus Terminus 11. Our Infinite Struggle 12. Vanishing Light 13. Your Bedtime Story Is Scaring Everyone