Augury, fleuron regroupant les fines lames de l'underground québécois, voit son album enfin distribué en France grâce à Adipocère. Une telle perle se devait d'être dévoilée de façon moins confidentielle, c'est chose faite aujourd'hui. Le premier album de cette dream team va vous transporter, non pas qu'il propose une musique propre à la mélancolie bien au contraire mais parce qu'il est influé par des styles multiples imbriqués les uns aux autres qu'il faut appréhender avec un nombre d'écoute conséquent, déceler le génie de cette œuvre est à ce prix. D’une apparente facilité, ce Concealed a tendance à en mettre plein la vue mais de façon intelligente, la technique n’est jamais utilisée exagérément, elle construit le morceau dont la base est de surcroît terriblement agressive. Rien ne laisse présager les breaks énormes, les variations, les touches progressives disséminées par petites touches pour constituer dix titres que l’on découvre encore et toujours même après des écoutes répétées.
Déroutant en premier lieu, cet album halluciné virevolte d’un sentiment à un autre sans renier son côté brutal semblant dopé aux substances illicites, Augury pourraient passer pour des hallucinés du death metal. Blast de fou, structures dissonantes, rythmique écrasante avec basse audible (le mix profite à chaque instrument), feeling énorme, vocaux death jamais lassant soutenus par du chant féminin de façon sporadique aussi bien hystérique que lyrique ou même clair sur «In Russian Dolls Universes», chœurs parsemés ça et là pour compléter les ambiances, passages planants venant en opposition au déchaînement ambiant («Nocebo»), production on ne peut plus convaincante…Tout sur cet album prête à décliner des substantifs positifs.
«Lair of Purity» rassemble en sept minutes toutes les capacités et la beauté dont peut faite preuve le quintet. Acoustique, progressif, lyrique, technique, parfois écrasant de puissance grâce à la section rythmique, beauté du chant inhérent aux différentes parties…il calme malgré tout le jeu bien accompagné par l’instrumentale presque entièrement acoustique «From eden estranged». Pour finir comme il se doit, As sea devours land rajoute une couche bien barrée à ce Concealed pour ne surtout pas oublier le style Augury dont la base est ancrée dans le death technique.
Magistral, énorme et tout simplement bluffant ! Que ceux qui passent à côté de cet album soit banni à jamais du monde du metal, tenez le vous pour dit. Que demande le peuple en plus ? Le prochain album prévu pour cette année bien sûr….
Clayman (10/10)
www.augurymetal.com
Galy Records – Adipocere / 2004
Tracklist (47:15 mn) 1. Beatus 2… Ever Know Peace Again 3. Cosmic Migration 4. Nocebo 5. Alien Shores 6. In Russian Dolls Universes 7. Becoming God 8. The Lair of Purity 9. From Eden Estranged… 10… As Sea Devours Land
Il est bien difficile d’aborder ce premier album des français d’Aquilon. Le mélange des multiples influences des six membres du groupe rend complexe l’appréhension de chaque titre qui est tout sauf immédiate. C’est un bon point me direz-vous cela les rend unique dans leur approche du métal et vous aurez en partie raison mais dans ce cas, il est nécessaire de bien maîtriser son sujet et le fait de vouloir mettre beaucoup (trop ?) d’éléments (cassure de rythmes, mélange des voix…) au sein de chaque entité de cet opus rend les premières écoutes assez difficiles pour ne pas dire pénibles.
Passé ce cap de quelques écoutes, on peut découvrir assez sereinement la musique d’Aquilon et s’accommoder de la basse très présente accompagnée de touches électros sur « Articuler les chapitres » tout en découvrant les parties vocales agressives ou claires d’Alexandre plutôt convaincantes surtout sur les titres chantés en français. Les guitares, quant à elles, sont assez discrètes sur tout l’album par rapport au couple basse/batterie bien qu’elles sachent intervenir de façon judicieuse pour donner une ambiance propre à chaque morceau.
« Play the victim » permet de découvrir la voix d’Anne et le clavier se fait marquant sur l’intro de « Les ombres de quatre murs » mais il faudra attendre « Les témoins de l’aube » pour enfin reconnaître le talent d’Aquilon, sous-jacent jusque là. Ce titre est la symbiose du savoir faire du groupe où l’on retrouve toutes les caractéristiques du combo dispersées jusque là, le point marquant étant le refrain accrocheur qui vous trotte dans la tête le reste de la journée, non pas que ce soit l’objectif premier d’un bon album mais c’est visiblement le travail que s’est évertué à réaliser Aquilon sans y parvenir. La suite de l’album échappera également à ce côté accrocheur et plus direct, seul « My madness » peut rivaliser au titre de meilleur morceau de l’album.
Le dernier titre totalement acoustique avec Anne au chant fait figure de bonus puisque totalement en décalage par rapport au reste, placé en milieu d’album il aurait peut être fait tâche mais aurait eu le mérite de relancer mon intérêt pour la suite.
En résumé, Aquilon ne correspond pas tout à fait à la définition du dictionnaire qui parle d’un vent du nord, froid et violent. On met plus d’espoir dans cet Aquilon musical même s’il se cherche encore sur ce premier album je suis par contre persuadé que l’étape suivante leur permettra de marquer les esprits, la qualité des musiciens n’étant nullement remise en cause.
Clayman (06/10)
myspace.com/aquilonband
Adipocere / 2004
Tracklisting (51:49)
1. Articuler les chapitres 2. Play the victim 3. ABC of time 4. Les ombres de quatre murs 5. Témoins de l’aube 6. Intramedia; 7. Pulse 8. My madness 9. Univers 10. Tracer les contours 11. As I was a child (bonus)