Author Archive

No Return – Inner Madness

No Return, au delà de sa présence sur la scène depuis vingt honorables années, est synonyme de chamboulement à tout va. Aussi bien en terme de label, (rappelons qu'ils sont passés par Metal Blade, Nuclear Blast, Dockyard 1) qu'en terme de musiciens et notamment de vocalistes ayant participé à son essor. Une calamité pour asseoir un nom et maintenir sa notoriété au plus haut.
Alain Clément (guitare), seul rescapé des débuts, a dû en voir et en chier pour ne pas lâcher l'affaire et faire vivre No Return jusqu'en 2012 avec le soutien cette fois-ci de Great Dane Records.
Entouré pour cette formule notamment de deux ex-Korum et de L. Chuck D. (Carnal Lust, ex-Yorblind) au chant, le nouveau Inner Madness varie une fois encore pour s'approcher plus d'un thrash/death mélodique aux airs faussés -core d'excité. 
Ne tapez pas !!! Ce dernier état est en relation avec le chant, excusez moi mais totalement en phase avec une autodestruction programmée. Un chant éreinté à la limite de l'implosion où le ton qui le caractérise puise ses forces dans une rage qui trouve rapidement ses bornes avec des accentuations puissantes, plus aiguës qu'à l'accoutumé (« Near Death Experience »), désastreuses car cassant toute la dynamique de l'instrumentation. J'ai esquissé un rictus d'effroi dès le premier morceau. Le chant clair lui est limpide, soigné et souligne bien l'accessibilité des passages le concernant quant aux gutturaux rien à redire comme dans Carnal Lust où L. Chuck D. ne s'en laisse pas compter côté grosse voix alors pourquoi avoir majoritairement modifié le grain de voix (?).
Au delà de ça, la musique est très accrocheuse à la manière d'un band de heavy forniquant avec des influences thrash/death. Les solos en sont le témoin.
L'impression désagréable d'avoir des passages d'auto plagiat se fait ressentir à plusieurs moments mais dans l'ensemble l'album reste très prenant (mis à part le chant) et le travail réalisé sur les compositions est vraiment solide et sans faille.
« Inquisitive Hegemony » vaut le détour et son solo est une belle réussite.
Il fallait bien un instrumental assez long, « Morgane's Song », pour mettre en exergue tout le talent de composition d'Alain, un six minutes plein de sagacité où le propos s'amoindrit dans son impact mais se valorise dans son savoir-faire 
 
No Return a bien changé, il a perdu son âme d'antan mais sait naviguer sur les modes actuelles au grand désarroi des puristes auxquels je donnerais raison sur ce coup là. Inner Madness a des atouts et est assez agréable à découvrir mais il peinera à fédérer dans son ensemble.
 

Clayman : (07/10) dans sa forme instrumentale ; un (04,5/10) démoralisant dans son erreur de casting pour le tenant du micro

 
 
Great Dane Records / 2012
 
Track List : 1. N.I.L.2 2. Inquisitive Hegemony (S€v€n) 3. Backdoor 4. Near Death Experiences 5. Morgane's Song 6. Inner Madness 7. Borderline 8. The Dead Inside 9. Death Scars

 

Withdrawn – The Strongest Will

Les frères Helwin déclinent à nouveau le son de leur entité Withdrawn dans le death le plus mordant mais aussi le plus académique où l'attrait se fait dans les cassures de rythmes succintes, la technique mais sans sortir des riffs trop mélodiques ou favorisant à grande échelle l'attrait auditif.

Contrairement à leur travail des débuts, l'évolution s'est faite plus dans la sauvagerie et dans l'aspect rouleau compresseur que dans la finesse. Le travail sur The Strongest Will porte le sceau d'un death fait pour impacter au plus vite le public.
Les bordelais se livrent à un exercice assez délicat car pour éviter de saouler trop vite son auditoire tout en le maintenant en tension, il faut parvenir à subsister dans le registre démolisseur en accompagnant les déflagrations de substantielles mais discrètes touches mélodiques. Tout l'équilibre est là, savoir doser sa musique sans être dans l'atomisation à tout va en gardant cette petite flamme death suédois qui parsemait les débuts du groupe. Alors certes, les influences scandinaves en ont pris un coup mais il reste de vagues souvenirs en arrière bouche et The Strongest Will vit et s'apprécie aux fils des écoutes.
 
J'avoue avoir surtout pris des claques à la première écoute, à la seconde aussi d'ailleurs, la batterie de Julien n'y étant pas pour rien. Puis j'ai persévéré, sinon cet album serait resté pour moi un objet de death basique. Au long cours il faut percevoir, les riffs techniques, les annotations fines en bord de ligne à la limite de la rupture avec le reste comme si Withdrawn avait travaillé son propos sur le consta d'un éventuel prof notant en haut de la copie du précédent devoir : « Trop massif, aérez votre devoir, n'en faites pas des tonnes et sachez être plus éloquent dans le discours ».
 
Withdrawn a rendu sa copie et peut se targuer d'avoir réussi son examen même si c'est vrai ce second opus est puissant et c'est bien la moindre des choses puisque Withdrawn officie dans la catégorie brutale mais le travail de compositions fait apparaître un réel plus dans les atours qui habillent les compositions.
 
La scène bordelaise tient la route entre Withdrawn, Ad Patres ou le retour de Seth il y a de quoi s'en prendre plein la gueule.
 
Clayman (07,5/10)

http://www.myspace.com/withdrawn1

Great Dane Records / 2012
Track List (43:29) : 1. Thy Decimator 2. Hunt to Slaughter 3. Dusk of the Cursed 4. Giant in Shadow 5. Kingdom Nothing 6. Ignominious Shell 7. Flesh Made Weapon 8. Tombwomb 9. Oblivion 10. Anthem
 
 

In Flames en aura inspiré beaucoup et c'est peu de dire que Rise To Fall font parti de cette vague très imprégnée par la musique des suédois à partir de leur Reroute to Remain.
Est-il excusable d'écrire une chro sous l'effet d'une boisson houblonnée et regretter son propos dès lors qu'il faut analyser le successeur de celui que l'on s'est évertué à conseiller et à apprécier à sa petite mesure.
Restore The Balance, premier opus des basques espagnols, aura eu le mérite de m'accrocher dans un déni d'alcoolisme mais à jeûn et en lisant les sillons de ce nouveau disque, preuve est faite de ma grande faiblesse. Sous prétexte de similitudes avec la bande de Gelotte et sans aucun doute en manque flagrant de ma dose de death mélodique dit moderne, mon cerveau capitula pour voir en Rise To Fall un bon espoir de la scène.
Un élève appliquée sans aucun doute mais de là à faire sortir du lot ce groupe plutôt qu'un autre il y a un monde car si le travail est relativement bien exécuté, l'inspiration elle est au point mort. Un passager de plus dans le grand bateau du death mélo à chant clair teinté de -core où la production est béton, le chant hyper maîtrisé autant dans l'extrême que dans le clair, les mélodies toujours au rendez-vous dans des riffs de guitares bien aiguisés mais au delà de ça, Defying The Gods est impersonnel au possible.

Clayman (06/10)

 
 
Coroner Records / 2012
Track List (41:55) : 1. Ascend to the Throne 2. The Compass 3. Whispers of Hope 4. Reject the Mould 5. Inflexible Kingdom 6. Instruction Cycle 7. Lost in Oblivion 8. Decoding Reality 9. Dare to Cross 10. Fall to Drama 11. Defying the Gods