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Cadavalanche – Death Forever

Life is Droll, Death is Forever…

« Pohpohpoh » C’est la seule expression qui me soit venue à l’esprit à l’écoute du premier EP de cette formation de Death Metal australienne de la région de Newcastle plus précisément ! Pardon je devrais dire un one man band à la place de formation car il s’agit en fait de l’ouvrage d’un seul homme dénommé Rommell the Foul qui se tape tout de A à Z sur ce Death Forever qui porte décidément très bien son nom ! On ne sait que peu de chose encore vu que cet album est tout chaud sorti du four et que son géniteur est un illustre inconnu. Réalisé en totale indépendance cet EP est seulement disponible en format numérique et téléchargeable via le Bandcamp du groupe ici. Il est en libre téléchargement mais par pitié donnez un petit quelque chose car ce Death Forever comme nous allons le voir représente une masse de labeur non négligeable et qu’il est plus que correct dans son inspiration, son exécution ainsi que sa réalisation ! 

On peut dire que mon année Death Metal s’ouvre sous les meilleurs hospices puisque nous avons ici à faire à cinq compositions de folie pour une durée totale de 23 minutes et 32 secondes ! Du compact et bien dans la face  juste entre les deux yeux ! C’est bien simple une fois sa première lecture finie, le seul geste qu’il m’ait été capable de faire c’est d’enclencher la fonction replay ! Bon reprenons nos esprits et tentons une brève explication  afin de comprendre ce que renferme cette œuvre, oui j’utilise les grands mots et expressions quand je suis emballé !

Tout d’abords le son est vraiment nickel ! Il nous est stipulé que la prise de son ainsi que le mixage et mastering ce sont déroulés au Emissary Studios (Facebook ici) en revanche on ne sait pas qui est l’ingé son alors on suppose que ça doit être l’œuvre de Rommell the Foul qui s’est peut être fait aider à différents niveaux par Ryan the Huthnance et Nic le Nancarrow qui sont cités sur le Bandcamp mais dont on ne connaît pas exactement  les rôles. Ce son est bien clair mais avec juste un peu de texture grasse au niveau des guitares ce qui donne un rendu très agréable et organique avec juste ce qu’il faut comme touche de sophistication.

Le Death Metal pratiqué ici est technique mais pas prise de tête et toujours bien bourrin malgré sa musicalité qui l’emporte définitivement sur le reste ! En fait j’ai beaucoup pensé à un autre one man band australien The Senseless (facebook officiel ici et bandcamp là et site ici) qui était le projet solo de Sam Bean qui fut un temps membre de The Berzerker un groupe de Death Metal electro à la fin des 90s début des 2000s. Les deux formations partagent un même génie de composition où la musicalité et l’intensité règnent en maître ainsi qu’une dextérité technique musicale impressionnante ! Bon Cadavalanche a un propos plus Death Metal traditionnel et rugueux mais elles gardent quand même énormément d’atomes crochus  et si l’une vous plait je vous encourage grandement à écouter l’autre !

Vous aurez droit à de la charge massive comme sur  « Nymphored » qui démarre sur un Brutal Death Metal standard et qui prend assez vite les tournures d’un Nile ou d’un Behemoth mais en y rajoutant une bonne dose de folie et de feeling free spirit ! « Ultrambviolent » navigue lui entre un révérenciel à la Morbide Angel et celui de Nile mais avec l’apparition surprenante de chœurs mélodieux et guerriers (la dose de folie)  et une surabondance de solos et de leads guitares tous plus ultimes les uns que les autres ! Un titre parfait pour headbanguer est  « Analgesia », une sorte de cavalcade Death Metal avec de nombreuses césures rythmiques et des passages martiaux. « Death is Forever » est très Thrashisant mais avec une grosse dose de blastbeat alliée avec quelques passage Grind et toujours ce riffing décalé et mélodique qui fait mouche ! Ce morceau titre à le bagou d’un Carcass, je trouve, et vaut le détoure rien que pour sa fin très surprenante, génie quand tu nous tiens…  « Angel Lust » qui clôture cet EP ressemble au premier morceau (à savoir proche de Behemoth ou Nile) mais toujours avec des breaks et renversements de dynamiques surprenants mais toujours super bien sentis comme son orchestration symphonique par exemple. 

Bref on ne s’ennuie pas et cet EP passe très vite en fait. Il est très équilibré dans sa construction mais chose ardue reste très cohérent malgré son côté délirium et free Death Metal très prononcé ! J’attends donc la suite avec une grosse impatience et mets une bonne note ! A vous de voir !

FalculA (8,5/10) 


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Indépendant / 2016
Tracklist (23:32) : 01. Nymphored  02. Ultrambviolent 03. Analgesia 04. Death is Forever 05. Angel Lust.

«Highway to Lelahell» est un documentaire de 52 minutes, qui retrace la carrière de Redouane Aouameur, personnage emblématique du métal algérien. Nous vous avions parlé de lui et de sa formation Lelahell dans une chronique de sa dernière production ici et lors d'une interview ici.

Ce film que Redouane Aouameur a produit,  revient sur son parcours, riche de 23 ans, qui se confond avec l’histoire du métal en Algérie, de la décennie noire à nos jours. Métaleux jusqu’au bout des ongles, totalement engagé pour la musique et surtout pour la diffusion et la présentation de ce style musical, loin des clichés et des préjugés, Redouane Aouameur se confiera sur ses différentes expériences dans le métal. Chanteur, bassiste et surtout guitariste aujourd’hui, il se racontera et évoquera les groupes dont il a été l’un des fondateurs, à l’exemple de Neanderthalia, Carnavage, Devast, et bien évidemment la légendaire aventure du groupe Litham, sans oublier la formation Lelahell, dont il est aujourd’hui le leader.

Des images inédites, des extraits exclusifs de concerts et des témoignages d’anciens membres de groupes et d’acteurs de la scène métal nationale, viendront agrémenter le récit de Redouane Aouameur, qui abordera également le Festival Lelahel, qu’il a créé et organisé de 2002 à 2006.

Dixit Redouane : « «Highway to Lelahell» est également une occasion de revenir sur les étapes marquantes du métal et du mouvement métal dans notre pays. Dès son apparition chez nous, au début des années 90, il avait connu le succès et attiré de nombreux jeunes, emportés par ce vent de liberté que représentait cette musique où l’on chante la vie sous tous ses aspects. Outre le fait d’avoir conquis la scène locale et nationale, le métal algérien s’est exporté de la plus belle des manières. Et malgré le temps qui passe, la passion pour le métal en Algérie est toujours là ! Les acteurs continuent de résister, de se battre, pour présenter la véritable image du métal. «Highway to Lelahell» est une excellente opportunité de voir le vrai visage du métal algérien. » 

A voir et à soutenir ! 

Non Opus Dei – Diabeł

La vache ! Oui j’ai loupé quelque chose gros comme un bovidé en ne faisant pas attention à l’émergence de cette formation Black Death Metal originaire de Pologne dans le milieu des années 2000 ! Je suis assez mécontent de moi et ce à cause de plusieurs raisons ! Tout d’abords parce que je suis passé complètement à côté de ce Diabel qui est sorti en septembre 2015, merde c’est en plus le septième album studio de Non Opus Dei, j’aurais dû voir venir un truc pareil, bordel de merde ! 

Je n’ai vraiment aucune excuse car l’année dernière je m’étais promis de vous parler des productions de son label, lui aussi polonais, Witching Hour Productions (site ici et Facebook là).  J’avais d’ailleurs entamé le boulot en vous causant de Thaw leur compatriote mais également partenaire de label lors de la sortie de sa dernière production en date dont j’ai fait à l’époque la chronique ici. Cerise sur le gâteau pour ainsi dire, Non Opus Dei a en ses rangs deux membres de la formation de Death Metal Aeon (voir nos chroniques ici et ou encore ici) en la présence du guitariste Horizon et du bassiste Isil ! Ce n’est pas peu dire que je fais la moitié d’une buse sur ce coup et c’est grâce au partage d’une autre des productions de Witching Hour Productions, le surprenant Batushka (dont j'ai fait la chronisue du premier album ici) par notre corrosif Mr Brute Force que la musique de Non Opus Dei et plus particulièrement celle de son dernier ouvrage Diabel est venue me chatouiller les oreilles. Encore merci à lui !

De primes abords on est interpellé (surtout la gente masculine :  boobes obligent) par l’artwork au montage très soigné mais racoleur qui ne me laissait rien présager de bon : une photographie de Bartek Rogalewicz (site ici) et (Facebook là). C’est peut-être pour cela qu’avant de me lancer dans une écoute attentive je suis passé au préalable par un bref survole de la discographie de Non Opus Dei qui je le rappelle se compose de six albums studio, de deux démos ainsi que d’un split album. J’ai bien fait car cela ma permis de constater à quel point Non Opus Dei était proche dans la mise en œuvre de son Black Death Metal de Behemoth avec il est vrai quelques plans chaotiques et biscornus en plus. Cette dynamique s’est légèrement cassée à partir du split album  Dziwki dwie (2013) qui est en écoute ici.

On peut d’ailleurs dire sereinement que l’influence Behemoth est quasi inexistante sur Diabel et que Non Opus Dei s’est complètement émancipé ! Il faut d’ailleurs saluer la production de ce nouvel album qui œuvre beaucoup dans ce sens et dont l’enregistrement s’est déroulé au BAT Studio à Olsztyn en Pologne le tout ayant été mixé puis masterisé par Haldor au SatanicAudio (site ici). En effet elle aide beaucoup à cette émancipation en donnant un timbre bien plus gras au naturel organique à tous les instruments !  

Le groupe  préfère à présent ériger des édifices toujours très complexes et souvent mid tempo qui peuvent parfois faire penser à certain plans de Shining (Swe) dans ses moments les plus calmes et cérémonieux comme sur « Milk Of Toads » ou à des groupes de la mouvance Black Metal Psychédélique comme Kalmen, Oranssi Pazuzu voire Thaw mais qui sont toujours mus par des soubresauts épileptiques « Plony » où le blast beat du batteur Gonzo est souvent foudroyant. En fait Non Opus Dei peut aussi rappeler les plans tordus et dissonant de formations comme Deathspell Omega, Mayhem ou Abigor mais il y apporte toujours une grosse touche avant-gardiste comme sur « Władca Ropuch » dont le riffing principal rappelle méchamment Meshuggah où le très Neo Metal « Gold » qui sonne un peu comme si le vieux Korn ou Deftones percutait le Black Metal de Mayhem ou Abigor. C’est vraiment déstabilisant mais très envoutant comme bouillon de culture ! C’est ce que j’appelle de la musique intelligente tout simplement. Le groupe dégage une sérénité et développe ses idées en prenant son temps et surtout en ne se fixant aucune barrière ! Cette musique me procure un bien fout ! Il y a même un solo à la mode Sepultura période Chaos id sur « Plony », c’est vous dire ! 

La voix de Klimorh est très posée et rappelle dans ses moments colériques les intonation de celle de Grutle Kjellson de Enslaved. Profonde elle couvre un large spectre et sait aussi se faire narrative. Les textes on l’air d’être chiadés puisque Diabeł narre un concept inspiré par des cultes diaboliques polonais. Tout un programme !

De sa production à son exécution en passant par son inspiration remplie d’audaces mais qui va à l'essenciel, Diabel est un très bon album de Black Metal et fut une agréable surprise pour moi ! Ce septième album sonne comme un nouveau départ pour Non Opus Dei ! Donnez leurs une chance ! Pour vous donner un ordre d’idées cet album m’a plus parlé que le dernier Mgla qui est selon moi bien moins novateur ! 

FalculA (8,5/10)


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Witching Hour Productions / 2015 
Tracklist (35:52) : 01. Milk Of Toads 02. In The Angles Of Her Sigil 03. Władca Ropuch 04. Gold – Finding Hen, Kiss – Finding Whore 05. The Other Side Of The Mushroom 06. Pustka Twoja We Mnie 07. Trickster – Shapeshifter 08. Plony 09. Oko Kruka Głowa Anioła 10. The Tenfold Gift.