Certaines formations se bornent à s’arcbouter afin de retranscrire et raviver la flamme du Heavy Metal à la sauce 80s. Dans la pure tradition de la NWOBHM elles sont nombreuses et pullulent notamment en terres suédoises avec des noms comme Wolf, Trial, Commander ou Enfoncer (dont Murder1 nous a narré les derniers exploits ici) et surtout nos amis de RAM. Je vous vois venir, vous allez me dire : « Ah putain encore des gus attifés comme dans les années 80 et qui vont nous rabattre les oreilles en pillant les chemins stylistiques déjà largement défrichés par les Judas Priest, Maiden, Manowar et consorts ! ».
Et bien croyez moi ou pas mais RAM vaut bien le détours et mérite votre attention à bien des égards ! Tout d’abords (et ça je l'ai réalisé que très récemment) c’est la formation fondée autour d’un baroudeur de la scène Metal puisque Morgan Petterson son batteur officiait dans un groupe qui parlera aux plus anciens d’entre vous car il s’agit de B-Thong un groupe des 90s pratiquant un Hardcore / Groove Metal un peu Stoner. Ensuite simplement car nos cinq warriors se démarquent du reste de la troupe et qu’ils nous ont pondu un album prénommé Death en 2012 qui a bien mis votre serviteur sur son petit cul ! En effet, RAM dans cet album en plus de taquiner notre fibre nostalgique avec un brio affolant par des hymnes imparables, nous révélait aussi une facette de sa personnalité qu’on ne lui soupçonnait pas puisque il n’hésitait pas à user d’une capacité troublante en jouant de manière récurrente avec des ambiances et interludes progressifs biens ficelés ! Ce qui apportait énormément de caractère et de couleurs à son Heavy Metal vengeur et belliqueux ! Je n’ai pas écouté les morceaux du split album en compagnie de Portrait Under Command (2014) mais je sais qu’il a reçu un assez bon accueil !
Trois années se sont écoulées depuis la sortie de Death et c’est une nouvelle fois par l’intermédiaire de Metal Blade Records que RAM nous revient sur le devant de la scène et nous assène un nouvel effort Svbversvm qui est sorti le 30 novembre dernier. Au rayon des changements on peut noter que le line-up a vu l’arrivée d’un nouveau guitariste puisque Martin Jonsson prend la place de Daniel Johansson qui officiait à l’époque de Death. Il y a eu aussi un changement au niveau du son de l’album vu qu’il a été enregistré au Black Path Studios par le groupe et mixé au Welfare Sounds par Olle Bjork, Per Stalberg et RAM ainsi que masterisé par Daniel Johansson (leur ancien guitariste). A noter qu’une version limité de l’album est disponible avec un bonus DVD.
Le son des guitares est du coup un peu plus gras que par le passé mais cela peut aussi s’expliquer par le fait que Martin Jonsson le nouveau venu à la guitare a un jeu un tantinet plus agressif et moins aérien que celui de Daniel Johansson. Cela donne un propos légèrement plus rentre dedans mais comme nous allons le voir les hymnes et ambiances ou tournures progressives (bien que ces dernières soient un peu moins présentes) sont toujours là !
L’album commence sur les chapeaux de roues avec un « Return of the Iron Tyrant » qui montre les biceps au son d’un Heavy Metal percutant aux pointes débridées et très lyriques ! J’ai vraiment apprécié cette entame endiablée avec de grands écarts dans le chant de Oscar Carlquist qui une nouvelle fois fait des merveilles ! Un titre enchainé au tonitruant « Eyes of the Night » court et très énergique : simple et efficace. Tout aussi efficace est « The Usurper » avec sa rythmique imparable que la basse tient à mesure. Là encore les chorus sont reversant et les grattes vibrent à la vibe d’une NWOBHM indémodable ! Arrivent le pilonnage de « Enslaver » d’où ressortent des cascades de leads guitares comme juste auparavant, sobres et efficaces ! On retrouve aussi sur ce morceau les grands écarts du chant qui décidément sont aussi bien fichus que sur le premier titre ! « Holy Death » clôture une première partie d’album assez physique et percutante avec ces chorus qui rentrent sans forcer dans votre crâne pour ne plus en ressortir.
« Terminus » une plage ambient assez spatiale comme on en retrouvait sur l’album précédant qui cède sa place dans la continuité (les deux titres sont liés) à « The Omega Device (MI III) » un titre tout cool, presque une sorte de power ballade Heavy à la force tranquille ! Viscéral le truc ! Et c’est un « Forbidden Zone » du même acabit avec son revirement à mi-parcours qui surgit de manière opportune. Deux hits potentiels à la musicalité renversante ! Avec l’instrumental « Temples of Void » c’est un retour à des paysages propices à la baston Heavy Metal entrecoupés de passages Progressifs de toutes beautés. Un titre qui se finit avec quelques dissonances et des pointes psychédéliques alliées à des chœurs hypnotiques très cérémonieux ! Epic de chez EPIC ! Tout aussi épique est le dernier titre «Svbversvm », un morceau très Dark par moment et tout en progression. C’est marrant mais sur ces deux dernières compositions RAM fait penser à un Manilla Road (ma chronique) ! J’ai adoré cette fin d’album très mystique et enlevée !
A l’arrivée on se retrouve avec un très bon album de Heavy Metal qui malgré le fait qu’il brandisse un fort héritage 80s ne manque pas de surprises et de rebondissements. J’ai une nouvelle fois été conquis par RAM et ce Svbversvm que ce soit dans sa première partie très percutante et enlevée ou dans sa seconde plus contemplative et épique ! Du très bel ouvrage qui vient grossir la discographie déjà conséquente de ce groupe hors du commun !
FalculA (8,5/10)
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Metal Blade Records / 2015
Tracklist (50:03) : 01. Return of the Iron Tyrant 02. Eyes of the Night 03. The Usurper 04. Enslaver 05. Holy Death 06. Terminus 07. The Omega Device (MI III) 08. Forbidden Zone 09. Temples of Void 10. Svbversvm.