Nuclear Blast Records a mis en ligne une vidéo "Thurisaz Dreaming" un titre extrait du nouvel album IN TIMES de Enslaved. Ca sent bon le Black Metal Progressif. Affaire à suivre.
Fév 7
Nuclear Blast Records a mis en ligne une vidéo "Thurisaz Dreaming" un titre extrait du nouvel album IN TIMES de Enslaved. Ca sent bon le Black Metal Progressif. Affaire à suivre.
Fév 5
Strynn est une jeune formation de Black Metal originaire de la région bordelaise et née sur les cendres de feu Black Storm entre 2011 et 2012. J’ai découvert leur musique dans le courant de l’année 2013 lors de la sortie de leur premier album Decadence. Cet album m'avait bien plu et à ce titre, j'ai eu l'occasion de les programmer à plusieurs reprises dans mon émission pour Radio Kaos Caribou. Strynn y pratiquait un Black Metal que l'on pouvait qualifier de conventionnel / true. Il y faisait cependant souffler un vent très « epic » sur la quasi totalité de ses compositions qui se révélaient du coup très catchy avec un lyrisme saisissant de tous les instants.
Ces jeune gens ont sans doute beaucoup écouté et apprécié la musique d'un groupe comme Windir mais la chose remarquable en ce qui concerne Strynn, est le fait qu'ils n'usent pas d'artifices comme des samples ou des claviers. C'était pour moi la preuve indéniable que sous leurs guenilles de sales punks misanthropes et nihilistes on avait à faire à des musiciens talentueux ! Deux autres choses m'avaient marqué et impressionné : la manière assez subtile de compenser l’absence de basse dans le traitement de leur son de guitares ainsi que la force de conviction des vocaux de Anadrark (guitare) et Dwimorberg (guitare) qui ne manquaient pas de morgue. Je vous invite grandement à découvrir cet album avant de vous lancer dans l'écoute de la dernière offrande qui nous intéresse aujourd'hui car comme nous allons le voir Strynn entre dans une nouvelle ère.
Ça fait un bon moment maintenant que j'ai leur dernier album Alienation et que je l'écoute. Il était censé sortir dans le courant du mois de Décembre de l'année dernière et pour d'obscures raisons il a été repoussé jusqu'au 13 Mars. Maintenant c'est une certitude, il sera disponible à cette date ! Tout d'abord il faut préciser que le groupe s'est étoffé avec le recrutement d'un bassiste qui renforce grandement la section rythmique qui était déjà au top par le biais du jeu très juste du batteur Obscurisis officiant également dans Aequinoctium Sanguinis (Black Metal Sympho). On s’aperçoit d'ailleurs très vite et ce dès les premières notes de « Anthropophobia » le premier morceau de cet album que Arzhkrug le bassiste a une bonne maîtrise de son instrument et qu'il apporte beaucoup à la dynamique ainsi qu'au spectre sonore développé par Srtynn sur Alienation. Il faut dire que le garçon n'est pas novice puisqu'il joue dans plusieurs groupes aux horizons musicaux différents : Alive Dissection, Bemskiant et Silver Machine. La basse apporte ce groove étrange dont je suis devenu accro au fil des nombreuses écoutes : Râââh le début de « Reminiscence » ! De ce fait on se rend compte que les guitares ont bénéficié d'un traitement sonore différent de ce qui avait été fait sur Decadence. En effet elles ont une texture plus saturé et abrasive que par le passé ! C'est assez destabilisant au premier abord pour quelqu'un comme moi qui avait litéralement adoré leur premier album. Bingo car ça s'avère une nouvelle fois être une option audacieuse et judicieuse et un excellent contrepoids aux guitares qui sonnent de manière plus âpre.
Un autre fait marquant et novateur par rapport à l'opus précédent est cette volonté de casser les réflexes / ressors mélodiques dans lesquels Strynn excellait pourtant par le passé. Les trames mélodiques sont toujours bel et bien présentes et nombreuses mais elles côtoient des césures rythmiques ainsi que des dissonances. C'est une chose que j'apprécie énormément et pour moi c'est encore une preuve supplémentaire que ces punks misanthropes ont, malgré ce qu'ils tentent de nous faire croire, effectué un très gros travail d’expérimentations lors du processus de composition. Le tout sonne plus chaotique et a une forte odeur de soufre ! Faut-t-il y voir l’influence des pérégrinations Drone et Noise solo de Anadrark ? J'ai ma petite idée là dessus et je trouve le résultat éclatant ! Écoutez-donc des morceaux tels que « Plague » et sa progression bluffante ou « Sadistic » et « Obliteration » qui nous exposent toutes les facettes que je vous ai décrites plus haut. Le tonitruant et rythmiquement parfait « Pyroclastic » a eu aussi sont petit effet sur moi. Les vocaux ont toujours cette morgue et ce mordant si particulier : les alternances entre le chant hurlé de Dwimorberg et celui plus profond de Anadrark opèrent toujours avec brio.
Bref, à l'arrivée pour moi c'est une réussite totale avec cependant seulement un petit défaut : le dernier morceau avec ses près de six minutes de larsens. Je l'aurai plus vu en milieu d'album ou en guise d’introduction à un autre morceau mais je chipote un peu là. En tout cas Strynn est un de mes espoirs pour cette année 2015 et ce dont je suis certain c'est qu'ils en gardent encore sous le pied. Il va donc vous falloir compter sur eux pour les années à venir au sein de la scène Black Metal française ! Alienation se trouve être une superbe pièce d'art metallique noir et il s’adresse de fait à un publique averti. Un peu comme pour ce que j'avais dit du dernier N.K.V.D. (chronique ici) on a à faire à un vrai Black Metal oppressant et éprouvant mais ultra carré et terriblement séduisant ! Quand on sait en plus que cet album a été enregistré, mixé et masterisé par Heldscalla avec les propres moyens du groupe, on est en devoir de saluer la prouesse et le résultat ! Rien que pour cela Strynn mérite votre attention. Par les temps qui courent et les abjectes sirènes au chantage du crowdfunding de certains (cf l'édito de Mr Porn ici) ça fait du bien de voir qu'un groupe se sort les doigts et arrive à son but, quand on veut et qu'on a le talent on peut ! Moi j'aime et je soutiens à 100% ! A bon entendeur !
FalculA (8,5/10)
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Mortis Humanae Production / 2015
Tracklist (63 minutes) 1. Anthropophobia 2. Sadistic 3. Pyroclastic 4. Obliteration 5. Desolation 6. Scourge 7. Plague 8. Perdition 9. Reminiscence 10. Anamnesis 11. Jailed
Fév 3
Originaire de Porthland, Usnea est un groupe de Funeral Doom / Sludge Metal formé en 2011 autour du batteur Zeke Optimo Rogers qui officie également dans The Makai (Melodeath / Thrashcore) et est aussi un ex-Amarok (Sludge / Doom Metal). Usnea avait déjà bien secoué le cocotier du Metal extrême courant 2013 avec un skeud éponyme qui ne m’avait vraiment pas laissé indifférent à l’époque. En effet, Usnea puisait déjà dans les fosses du Sludge, du Black Metal, du Death Metal et de l’extrême Doom Metal afin de nous arroser les oreilles de son étrange et envoûtante alchimie ! Il faut aussi souligner et saluer l’activité bouillonnante de ce groupe puisque en l’espace de seulement deux ans il nous a livré cet album éponyme, un split EP paru en Juin 2014 en compagnie de Ruins (un obscur groupe de Crust allemand) ainsi que leur dernier effort Random Cosmic Violence sorti en Novembre de cette même année.
Voyons à présent ce qu’a dans le ventre Random Cosmic Violence. On peut dire qu’il s’agit de la suite logique de leur excellent premier album. Une version plus travaillée notamment au niveau du son qui est un peu moins saturé et bien plus ample, chaud et massif là où ils avaient avant tendance à sonner légèrement plus raw et agressif. L’effet est immédiat et le son ainsi que les compositions vous chopent et vous lestent instantanément jusqu’à vous donner l'effet de vous plaquer au sol ! Un peu comme avec les productions de Evoken, Indesinence ou de nos compatriotes de Ataraxie / Funeralium : l’extrême Doom de Usnea consiste à un exercice très physique qui n’élude ni ne boude certaines errances contemplatives aux climats Ambient. Vous en aurez un magnifique exemple en la présence d’un titre comme « Lying in Ruin » qui n’est pas sans rappeler aussi sur certains de ses passages le My Dying Bride de l’époque Turn Loose The Swans notamment dans ses moments suspendus aux lignes de basse / batterie associées à un timbre de voix proche de celui de Aaron Stainthorpe.
Cependant Usnea se démarque un peu de ses camarades en cultivant une identité musicale qui emprunte énormément au Sludge Métal et c’est là qu’il fait mouche en faisant cohabiter comme personne ses deux courants sans que l’un ne prenne le pas sur l’autre. A l’écoute du morceau titre « Random Cosmic Violence » on se rend vite compte qu’il est aussi à l’aise quand il se lance dans des assauts en Down-tempo ou dans de surprenants pilonnages en Up-tempo (là encore on pense à Evoken ou Ataraxie) que dans des moments plus aérés et contemplatifs auxquels je faisais référence plus haut. Usnea nous éclabousse de sa science et ce en liant le tout avec référentiel Sludge de tous les instant ! Les quatre morceaux composant cet album sont tous logés à la même enseigne et se contorsionnent autour de violents contrastes durant une durée moyenne de 12 minutes. Même le court et très enlevé « Only the End of the World » qui figure en bonus sur les pressages de l'édition limitée, bénéficie des mêmes instants de grâce. C'est vou dire !
Quand en plus on a à faire à un échange de vocaux de très haut vol tout du long de l’album et assurés par un duo de choc en la présence de Justin Cory (guitare/vocals) et Joel Banishing (basse/vocals) : on se lève et on applaudit des deux mains ! Les Deathgrowls ainsi que les divers cris aux consonances Black Metal ou Sludge / Postcore sont vraiment superbes ainsi que les vocaux déclamés ou murmurés !
En résumé : l’écoute de ce Random Cosmic Violence s’avère indispensable pour toute personne étant attirée par l’extrême Doom Metal car en trois ans seulement Usnea a su se hisser dans le peloton de tête des leaders du genre en gardant une certaine personnalité qui ne le fait à aucun moment tomber dans un vulgaire mimétisme. Il transcende ce genre en le métissant de fort belle manière et je le recommande grandement aux aficionados des références que j’ai mentionnées durant cette chronique ! Un album exceptionnel qui vous fera patienter en attendant de futures productions de Evoken, Ataraxie / Funeralium, Esoteric, Indesinence ou Inverloch (ex-Disembowelment) ! Faites-moi confiance les amis car c'est de la très bonne marchandise !
FalculA (9/10)
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Bandcamp (Random Cosmic Violence full streaming)
Relapse Records / 2014
Tracklist (65:01) 1. Lying in Ruin 2. Healing Through Death 3. Random Cosmic Violence 4. Detritus 5. Only the End of the World (bonus)