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As We Climb – Let it Show

oshy_11102011_As_We_ClimJ’ai été scout durant de nombreuses années. C’est d’ailleurs à mon avis pour cette raison que j’ai accepté de chroniquer ce cd. Une sorte d’abnégation totale, un don de soi pour la cause commune, un truc du genre. 

Le label de As we climb envoie son ep 6 titres et joint un petit communiqué qui commence comme ça : « In a scene known for gimmicks, fashions and trends – Cambridge's 'As We Climb' decided to let their songs do the talking…” comment mieux definir cet ep que par les premiers mots de ce communiqué? 

Si toi aussi tu as 15 ans depuis trop d’années, que le sucre sous toutes ses formes tu adores ça, que les plans ultra catchy qui collent aux tympans c'est trop ton kiff, que ton but dans la vie est de te lever tôt pour travailler de prêt ta mèche, et que chopper de la meuf en simulant la douleur émotionelle c'est ta technique à toi… ce groupe est pour toi !!! 
Si vous connaissez A day to remember, ça s’en rapproche mais avec plus de gémissements, moins de guitares, plus de barbe à papa, et de cheveux sur le front… ca vous donne une idée ? Ouais, je sais, moi aussi ça ne me donne envie de revoir le croissant du matin déjà ingurgité…

Ca ne remet pas en cause le talent certain des musiciens dans leur style … mais au niveau des limites à ne pas dépasser, je serais eux, j’engueulerais quand même mon label d’envoyer un ep comme ça à un site appeler « metalchronique.fr ». Alors je sais, la définition de la notion "metal" est souvent floue, mais là faut pas pousser. 

Désolé les mecs, ce n’est pas de la mauvaise volonté mais comme on dit de par chez nous « Trop is te veel !!!! ». La cote que je donne, c’est pour le mec du label qui fait manifestement son boulot comme un cul!!!!

Kadaf (03/10)

www.facebook.com/asweclimb

www.asweclimb.com

It's Not Rocket Science Records / 2011
Tracklist () 01. Get it together 02. Call that a daydream 03. Razorblade smile 04. Catch them while you can 05. Winners can be choose 06. Tell it to my tombstone

 

Mastodon – The Hunter

Chroniquer un album de Mastodon est une épreuve. On ne peut pas s’attaquer à une plaque de ce groupe comme on le ferait avec n’importe quelles autres formations. Le statut acquis par Mastodon en dix ans, la richesse musicale de chaque album et l’évolution qui a été la leur, rendent le ressenti, l’analyse et la critique complexes. Mais « lourde est la couronne », et « The Hunter » est, en plus, un album qui était attendu depuis que l’album précédent a déchaîné l’auditoire du groupe et la critique. En écrivant « Blood Mountain » puis « Crack the sky », Mastodon est passé du statut de « groupe pour initiés » à celui de « monument » aux yeux d’une presse et d’un public métal qui a quasi unanimement encensée à grand coup de superlatifs ces albums. Le dernier nommé qui restera certainement dans le top 20 des albums de metal à posséder pour beaucoup d’adeptes. 

Une épreuve donc pour le groupe d'Atlanta car il est souvent plus compliqué de conserver ce genre de statut que de surprendre un auditoire qui ne s’attend pas à ramasser une gifle. On attendait donc beaucoup de la bande emmenée par Troy Sanders .
En entamant l’écoute de « The Hunter » on doit d’abord essayer, autant que possible, de s’y plonger comme pour une plaque à part entière, et non comme le successeur d’un grand frère superstar. C’est difficile, très difficile. C’est comme partir en vacance en allant juste à côté d’un endroit où on a passé de très bons moments. On est excité, mais on aussi très peur d’être déçu. J’y vais, je me lance et je vous raconterai où je suis allé. 
 
Ow, oW, OW !!!!! C’est chaque fois la même chose, quand on se plonge dans ce genre d’univers, on  en sort tout chamboulé. Choses promises choses dues. Voici un récit de voyage dans la contrée nommée « The Hunter ». 
Pour ceux qui aurait peur que Mastodon n’ait succombé aux chants des sirènes du succès, autant ne pas faire durer le suspense… il n’en est rien. « The Hunter » est bel et bien un album fabriqué de ce bois et de cette hargne qui a fait du groupe ce qu’il est devenu. Mais des surprises, il y en a. 
 
Pour bien comprendre cet album, je pense qu’il est nécessaire de prendre toute la discographie du groupe en compte. De Remission à Crack the Sky, Mastodon a évolué, proposé, assumé bon nombre de choix. Sur ce nouvel opus, il semble que l’idée directrice n’ait pas changé : proposer quelque chose de cohérent avec la musique qu’ils produisent depuis leur début sans pour autant se répéter. On trouve, au travers des 13 titres de The Hunter, une mosaïque d’éléments qui sont les fondamentaux de leur discographie. La richesse musicale est donc toujours bien au rendez-vous. 
 
« Black tongue » met le pied à l’étrier et le moins que l’on puisse dire c’est que les choses sont claires dés le départ, on n’est pas là pour rire. La patte de la bête est profonde et reconnaissable entre milles. Les choses continuent de plus belle avec un « Curl of the burl » plus en mid-tempo et avec des riffs de guitares à la fois gras et savamment étudiés. "Blasteroïde" clôture cette première partie de l’album en accélérant la cadence, en rendant le propos plus dur, un morceau taillé pour la scène qui fera certainement très mal. Après ce trio de pattes dans la tronche, la surprise est certainement moins située au niveau des instruments qu’à l’écoute des voix. Les mélodies sont plus directes que sur Crack the sky. Qu’on ne s’y trompe pas, « directe » ne signifie pas « facile », mais après quelques écoutes, elles ont déjà fait leur chemin et ont commencé à s’imprimer sur la paroi des tympans.
 
« Stargasm » et «Octopus has no friends » entament une série de titres plus en rapport avec l’identité qu’ils ont développés sur Crack the sky. "All the heavy lifting" amène une intensité et une urgence qu’on n’avait pas encore atteinte sur cet album. Et comme c’est souvent le cas, après l’urgence vient la bouffée d’air. Le titre qui a donné son nom à l’album propose des mélodies et des rythmiques plus posées et plus lancinantes.
 
Les vraies surprises commencent avec "Dry Bone Valley". Brann Dailor fait sa première vraie apparition à la voix. On peut d’ailleurs saluer son jeu de batterie qui est une nouvelle fois irréprochable sur tout l’album. Même si ce sont souvent les guitares qui sont mises à l’honneur, c’est aussi à ce batteur que Mastodon doit une partie de son succès tellement les rythmiques qu’ils proposent sont fines, adaptées et techniques. "Thickening" joue sur des jeux de voix multiples et les plages de guitares qui s’entrecroisent. "Creatures Lives" est un peu le morceau ovni de l’album. Après une intro à la limite de l’expérimental, il part dans un voyage musical très osé. Les guitares sont limites lyriques et flirtent avec des mélodies dignes d’hymnes nationaux. Une nouvelle fois, Mastodon surprend et ne se repose pas sur ses acquis. Même si certaines choses sont plus difficiles à digérer, c’est en écoutant l’album dans son entièreté que l’on peut réellement comprendre l’intérêt de chaque morceau. 
 
Après avoir visités des contrées bigarrées, "SpectreLight" revient à l’essence même du groupe sur un tempo ravageur et met tout le monde d’accord. "Bedazzled Fingernails" mélange urgence, changement de tempo, travail de voix, et riffs de guitares complexes. Enfin "The Sparrow" met fin au voyage en douceur dans une ambiance progressive.
Que pouvait-on espérer de Mastodon après Crack the Sky ? Mon avis est que la réponse se trouve dans The Hunter. A mon sens, plus de la trempe de Blood Mountain, cet album ose, rend le propos de Mastodon parfois plus accessible sans galvauder la richesse musicale qu’ils ont toujours pris soin de garantir. Ils sont rares ces groupes qui cherchent à se renouveler, parfois l’intention ne suffit pas, mais ces 5 là connaissent leur affaire et savent comment rendre un propos cohérent tout en évoluant. 
 
Kadaf (09/10)
 
Roadrunner / 2011
 
Tracklist :
1. Black tongue 2. Curl of the burn 3. Blasteroïd 4. Stargasm 5. Octopus has no friends 6. All the heavy lifting 7. The hunter 8. Dry bone valley 9. Thickening 10. Creature lives 11.Spectrelight 12. Bedazzled fingernails 13. The sparrow

 

oshy_02072011_The_Black_Da-ritualAhhhh The Black Dahlia Murder… Je me souviens encore de leur premier album (Unhallowed), sombre, puissant, précis, un vent frais de death mélodique qui sentait bon les cadavres, les tombes ouvertes, le blast tonitruant, les voix caverneuses et félino-sanguinolantes. Je me souviens du temps de Miasma, dans cette petite salle du côté d’Anvers où j’avais pris une claque monumentale.

Avec leur 5ème opus, Ritual, les 5 méchants branleurs ont manifestement cherché à développer de nouvelles choses. La présence de violons pour soutenir les guitares sur un titre comme "Blood Ink", des passages plus relâchés pour calmer le morceau ("Conspiring with damned") , un son de guitare lead partant souvent dans des plans plus prog (réverbe à souhait façon The Faceless) ou enfin une intro basse- batterie surprenante ("Den of Picquerist"), la surprise est souvent de taille. Alors est-ce un bien ou un mal… c’est difficile à dire. L’ensemble de la plaque reste du The Black Dahlia Murder, il n’y a pas photo. Et c’est bien ce constat qui est désarçonnant pour les auditeurs. Depuis 4 albums le son, la puissance, la voix : la marque de fabrique TBDM était claire et net.

Et puis voilà qu’en un album ils ne se contentent pas d’amener quelques petites choses subtiles à gauche à droite, non. Sur quasiment chaque morceau il y a une surprise greffée à cette empreinte tellement reconnaissable. Le niveau technique est toujours aussi impressionnant, que cela soit la batterie de ce bon vieux Shannon qui bourrine toujours comme un ogre, la voix de Travor (ouai, je sais je les appelle par leur petits noms, ils adorent venir manger mon cassoulet en boîte à la maison) est fidèle à ce qu’elle a toujours été : précise et impressionnante dans sa puissance autant dans les passages gutturaux que dans les cris aigus. Les grattes sont toujours au taquet, même si la plus grosse surprise reste quand même les répercussions du changement (depuis deux albums) de guitariste lead (John Kampainen ayant cédé sa place à Ryan Knight). Il n’est pas question de technique mais plutôt de l’ambiance qui est dégagée par les envolées de cordes sur les mélodies principales ou dans les solos.

Cela laisse un autre goût sur les tympans. Irais-je jusqu’à dire que les mélodies sont plus bateaux ?? Ce serait un peu exagéré mais pas tellement en fait. On adhère ou pas, moi personnellement, j’ai une préférence pour le précédent. Alors, au final ca donne quoi ? Pour les fans de The Black Dahlia Murder, il vaut mieux écouter cela en se disant que c’est l’album des essaies et apprécier chaque morceau pour ce qu’il est et se faire sa propre opinion. Pour ceux qui découvriraient sur le tas (il y en a encore ???) cela reste une boule d’énergie death metal à se prendre directement dans les dents. Pour ma part, je suis déjà curieux de voir ce que donnera le prochain effort du groupe et surtout voir ce à quoi ces expérimentations les auront amenés.

Kadaf (06,5/10)

MySpace Officiel:  www.myspace.com/blackdahliamurder
 
Metal Blade / 2011 

Tracklist (45:34)
1. A Shrine to Madness 2. Moonlight Equilibrium 3. On Stirring Seas of Salted Blood 4. Conspiring with the Damned 5. The Window 6. Carbonized in Cruciform 7. Den of the Picquerist 8. Malenchanments of the Necrosphere 9. The Grave Robber's Work 10. The Raven 11. Great Burning Nullifier 12. Blood in the Ink