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oshy_25062011_As_we_fiUn petit matin ensoleillé de juin 2011, dans une maison coquette, un père et son fils prennent le petit-jeuner. Le premier lit son journal, le second a le nez plongé dans son bol de céréales. Pourtant, le garnement à l’œil attiré par un boitier de cd posé sur la table. 

Le fils : « Papa, c’est quoi cette boîte de cd ? »
Le père : « Tu vas être en retard, pour l’école, mange tes céréales. »
Le fils : « Papa, c’est quoi cette boîte de cd ? »
Le père : « Je t’ai dit de manger tes céréales, on va être en retard. »
Le fils : «PAPAAAA ! C’EST QUOI CETTE BOÎTE DE CD ??!! » 
Le père (agacé): « Ecoute, on n’a pas le temps, tu manges et tu te tais !!! »
Le fils : « Papa, quand je serai grand, je pourrai ressembler au chanteur de Bring Me The Horizon ? »
Le père : « Aloooors, ce cd, c’est le split album Ebola de As We Fight et Psyke Project. Deux groupes danois qui se sont formés en 2001. Si le premier a profité du développement de la scène allemande menée par Heaven Shall Burn et Caliban (tournée, buzz etc…), le second est resté plus discret au niveau international. » 

« Pour te dire les choses franchement, la première fois que je me suis renseigné sur l’origine de cette collaboration en allant écouter les deux groupes séparément, je suis resté dubitatif quant à l’intérêt d’une telle démarche. Des styles, des mixes généraux et des ambiances très différentes. » 

« Alors gamin, si je dois te faire un rapide tour des lieux, je te dirais que les 4 premiers titres signés As We Fight sont clairement axés sur l’efficacité. Et attention, quand je dis cela, il ne faut que tu entendes «facile» ou «catchy». Même si le groupe ne fait que très rarement dans la finesse, les riffs sont, dans l’ensemble, bétonnés, et le mixe met en avant une énergie débordante (Shattered). Ca fait le même effet que quand je te botte le cul : intensité et mouvements du corps immédiats. »

« Et pourtant, il n’y a pas que ça. En quatre titres, AWF démontrent qu’ils savent apporter des petites touches plus nuancées. Que cela soit sur le titre Save me avec une intro lente et surprenante, ou sur Black Heart où les guitares parviennent à développer une mélodie rock sur fond de hardcore sans jamais tomber dans une ambiance bateau. » 

« Tu comprends ce que je te dis où tes corn-flakes t’empêchent d’écouter ? Parce que tiens-toi bien à ta cuillère, c’est maintenant que les choses deviennent intéressantes. Les 5 morceaux suivants sont l’œuvre de Psyke Project. Et là on arrive dans un univers complètement différent. Que cela soit au niveau du grain, de la voix et des intentions affichées, on est clairement dans le sale et le malsain. Et comme disait ton grand-père fan des putes pas chères : « quand c’est sale, c’est bon… ». Ici on n’est pas dans une volonté de mettre une claque bien frontale. On est plutôt dans le développement d’un univers où les eaux usées côtoient la sueur sûre et les animaux malades. Psyke Project élabore une musique beaucoup plus basée sur l’ambiance introspective, les changements de tempos, et l’agressivité qui peut naître dans les esprits et non dans les actes. Le premier titre (We came from earth) est un peu indigeste pour se mettre en jambe, mais le groupe parvient à intégrer des mélodies lancinantes (This road to hell ou Only remains) qui donnent une accroche plus accessible à l’atmosphère développée. La brutalité est tantôt latente, tantôt oppressante. La voix confère à chaque morceau une identité agressive et bestiale»

« Alors, avant que tu ne prennes ton cartable, j’ai un dernier truc à te dire, ce split cd c’est un peu la boîte jaune au milieu de ton Kinder : la surprise. Le truc improbable, l’alliance de deux hardcores assez différents mais que les deux formations parviennent à rendre complémentaires le temps d’une plaque. Je ne sais d’ailleurs pas si j’aurais pris autant de plaisir en écoutant les titres respectifs sur deux EP distincts.»

« Bon, prend ta mallette, je vais devoir faire du 140 sur l’autoroute pour que tu sois à l’heure !! Et petite précision, le jour où tu reviens avec la même tronche que le chanteur de Bring Me The Horizon, je te castre. »

Kadaf (07.5/10)

Autoproduction – Lifeforce Records / 2011

Tracklist ()
AS WE FIGHT 01. Shattered 02. Save Me 03. Bitter End 04. Black Heart
THE PSYKE PROJECT 05. We Came From Earth 06. Battles 07. This Road To Hell 08. Only I Remain 09. A 1000 Frozen Bodies

 

oshy_16042011_Between_the_B_and_MCeci n’est pas un album ! Autant le dire immédiatement pour ceux qui, comme moi, avait entendu « Between the Buried and me » et « nouveau » dans la même phrase et avait immédiatement conclu avec une remontée d’excitation pubère, à un nouveau long-métrage de ces ovnis du métal ricains.
J’avais un peu boudé la sortie de leur précédent opus (The Great Misdirect) car à l’époque, une envie de me plonger dans des contrées plus facilement digérables et premier degré contrôlait mes oreilles…. Grand mal m’en a pris !!!! Les 5 mecs de Caroline du nord nous sortent donc un EP 3 titres (une moyenne de 8 minutes par morceau quand même) histoire de ne pas rouiller avant d’envoyer la sauce sur un prochain LP. Un tournant dans la vie du groupe puisqu’après 6 plaques consécutives sorties chez Victory records, cet amuse-bouche inaugure la collaboration avec Metalblade. Alors que nous réserve cette collaboration ? Devons-nous nous attendre à un revirement de carrière et d’orientation musicale ? Si cet EP annonce réellement la couleur de ce qui sera l’avenir du groupe, lisez ce qui suit et vous devriez avoir des éléments de réponse.
Si BTBAM sait faire une chose c’est jouer dans la cour des gens qui ont décidé que faire de la musique accessible les intéressait autant que Lemmy de boire de l’eau. Ici on navigue dans un monde fait de contre- temps, de changements d’ambiance, de sweapings, d’accordéon finement amené entre deux passages death. Oui ma petite dame !! Ici on ose, on voyage, on gambade et si on est prêt à se laisser emporter, on pourrait bien sortir de l’expérience come d’un train Moscovite, une bouteille de vodka à la main avec un collier de fleurs hawaïen autour de la tête et se demander ce qu’on a fait pour en arriver là.  
Première remarque non négligeable pour ceux qui ont suivi l’évolution du groupe : la qualité de la production. Depuis leur premier album éponyme jusqu’au dernier en date, le groupe avait clairement privilégié une évolution tendant à un son de plus en plus propre mettant en valeur l’aspect progressif de leur musique et moins l’aspect brutal des riffs qui, malgré leur complexité, peuvent atteindre des niveaux bestiaux parfois impressionnant. Ici, allez savoir si le fait que cela soit un EP, mais la tendance inverse a été inaugurée. On ne parle pas de qualité de production en deçà de la norme mais d’un côté plus rugueux mis en avant. Les amateurs de Silent Circus, qui restent, de mon point de vue la pierre angulaire de leur œuvre, devraient donc être satisfaits.
Pour ce qui est de l’aspect composition de ce morceau, que les fans se rassurent pleinement : ca reste du Between the buried and me. Au programme : de l’intro vampiresque, du death, du prog, de la claque frontal, de l’aérien, du chant clair qui ne ressemble toujours en rien a une complainte d’ado plaqué par une cheerleader. Le tout amené avec finesse, technique et toujours cette touche de risque dans le choix de passages plus barrés. 
Ce qui reste bien avec ce groupe c’est que dire « ça reste du between the buried and me », en soi, signifie que l’on ne peut avoir qu’une vague idée car ils sont juste capables de tout. S’ils m’avaient un peu gavé de leurs prouesses techniques et ce son ultra propre sur les dernières plaques. Cet EP redonne de l’intérêt pour ce qui sera le futur du groupe. Wait and see, mais attention, prévenez votre entourage, l’utilisation de cet EP nuit gravement au bien être et au calme que pourrait vous inspirer Justin Bieber. 
Il n’en reste pas moins que trois titres, même de 8 minutes, c’est trop peu. Je reste sur ma faim et quand j'ai faim, je râle. Et ma note s'en ressent donc, parce que, selon moi, un 3 titres ne peut prétendre à l'excelence. Serait-ce une nouvelle stratégie initiée par Metalblade qui savait pertinemment que cela me rendrait fou ? Le complot serait gros, mais pas complètement impossible. Je reste sur mes gardes, l’œil aux aguets et l’oreille avide de décibels en provenance de Winston Salem. Nous verrons ce que nous apporteras l'avenir, en attendant je vais aller me consoler tout seul dans ma voiture à faire tourner en boucle les trois titres jusqu'à plus soif.

Kadaf (07/10)

myspace.com/betweentheburiedandme

Metal Blade / 2011

Tracklist (30:02) : 01. Specular reflection 02. Augment of rebirth 03. Lunar Wilderness