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Bütcher – 666 Goats Carry My Chariot

Sur le papier, Bütcher, c’est un peu l’album parfait pour les vieux. Ça leur rappelle l’époque où ils pouvaient mettre un perfecto sans ressembler à Johnny et où ils arrivaient à avoir une érection sans Viagra. L’âge d’or du Metawl, des débuts de Slayer, de Venom, de Bathory, du cuir, des clous, des riffs joués à fond de caisse. Et je les entends dire « de mon temps, ça, c’était du vrai Metal, on a tout inventé ».

Ok Böömer.

Le problème avec ce type de groupes, c’est qu’on peut vite tomber dans le parodique. L’hommage plus appuyé que la sortie de Schumacher sur Battiston. Et dans un monde où l’auditeur peut découvrir 10 sorties chaque semaine, les probabilités de perdre son temps avec un ersatz de Slayer époque Show No Mercy sont très limitées. On a pas que ça à foutre, bordel.

Heureusement, Bütcher arrive à rester sur le fil du rasoir. Alors, certes, l’originalité n’est pas au rendez-vous. Une pincée de Slayer, une touche de Bathory, un poil de Venom, on secoue le tout, on ajoute un pschiiit d’odeur de cuir et voilà, l’affaire est jouée, c’est le genre d’album que les Sud-Américains chient le matin. Par contre, en termes d’exécution, c’est très maîtrisé, ça rappelle un peu Evil Invaders dans le trip nostalgique (les deux groupes partagent d’ailleurs un guitariste) et c’est frais. Tout l’album dégage une impression d’énergie et de punch, avec juste ce qu’il faut de ralentissement sur le titre éponyme.

666, c’est le nombre de chèvres nécessaires pour atteindre les 88 miles à l’heure, comme la DeLorean. Mais c’est plus trve. Bütcher fait donc partie de ces « jeunes » groupes (on relativise quand même fortement, le groupe est né en 2002 et a mis 15 ans avant de sortir son premier album) qui reprennent le flambeau du vrai Metawl et, soyons honnêtes, ils ne sont pas les plus maladroits à ce petit jeu. Un album plus que correct qui ravira les nostalgiques de cette belle époque.

Mister Patate (8/10)

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Osmose Productions – 2020
Tracklist (36:36) 1. Inauguration of Steele 2. Iron Bitch (Unholy Wielder of the Blade) 3. 45 RPM Metal 4. Metallström/Face the Bütcher 5. Sentinels of Dethe 6. 666 Goats Carry My Chariot 7. Viking Funeral 8. Brazen Serpent 9. Exaltation of Sulphur

Ultha – Converging Sins

C’est donc en plein confinement, dans un monde où la connerie humaine et le coronavirus se chamaillaient le titre de « pire fléau de l’humanité 2020 », que j’ai enfin eu la chance de (re)découvrir Ultha, et plus particulièrement Converging Sins sorti en décembre 2016. D’Ultha, je ne connaissais que l’EP Belong, un deux titres sorti chez Vendetta Records. Et justement, le nom de ce label revenant régulièrement lorsqu’il est question de Black Metal de qualité (la claque Anagnorisis, pour ne citer qu’elle), Converging Sins est devenu la bande-son de mes sorties nocturnes, loin des gens, loin du bruit.

People cling closer, as the world falls apart

Et c’est peut-être justement cette combinaison de la musique et des promenades dans l’obscurité qui rend le tout si beau, si majestueux. Ultha ne cherche pas à faire bonne impression dès la première écoute. Le quintet prend le temps de poser l’ambiance, et ce, dès l’opener : 17 minutes qui passent en un éclair tant le morceau est bien construit. Montée en puissance, explosion, apaisement, lourdeur, sérénité… En un seul morceau, Ultha nous emmène dans un rollercoaster d’une noirceur peu commune. Si les différents mouvements qui composent ce morceau avaient été quelque peu allongés, le groupe aurait pu en faire un EP à part entière.

Et nous n’en sommes qu’à un quart de l’album entier.

Avec l’ajout d’un chant féminin (par Rachel Davis d’Esben And The Witch) sur « Mirrors in a Black Room », on passe encore à un niveau supérieur en termes d’ambiance. Ici aussi, la montée en puissance se fait tout en douceur, jusqu’à ce que la mélancolie laisse place à une déferlante… et ce final, avec la combinaison du chant féminin et du chant hurlé !

Tout au long des 63 minutes de cet album, Ultha parvient à rester pertinent. À aucun moment, je n’ai ressenti une lassitude ou une envie de passer en accéléré sur un passage ou un morceau. Chaque élément est à sa place, les compos ne souffrent d’aucun temps mort. Au contraire, les interludes plus calmes viennent alléger certains morceaux et sont autant de petites pauses avant un nouvel assaut.

Cerise sur le gâteau : le son, avec un enregistrement et un mixage effectués par Andy Roszcyk, un des membres du groupe. C’est clair, c’est net, le mix est bien équilibré… à tel point qu’au final, Ultha ne mérite pas cette simple étiquette « Black Metal ». Converging Sins rend presque anecdotique tous ces groupes pour qui le Black équivaut à blaster sans cesse en criant à la gloire de Satan avec un son pourri. Ultha transmet une chiée d’émotions humaines : la mélancolie, le regret, la colère. Converging Sins est cathartique. Et c’est peut-être pour cela qu’il est si efficace. Un des meilleurs albums de Black Metal de la décennie 2010-2019, tout en haut avec Peripeteia d’Anagnorisis.

Mister Patate (9,5/10)

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Vendetta Records – 2016
Tracklist (63:31) 1. The Night Took Her Right Before My Eyes 2. Mirrors in a Black Room 3. Athame | Bane Emanations 4. You Will Learn About Loss 5. Fear Lights the Path (Close to Our Hearts)

Make Them Die Slowly – Ferox

L’annonce du report de la sortie du prochain album d’Anaal Nathrakh avait été compensée, en quelque sorte, par l’arrivée d’un nouveau projet de Mick Kenney, Make Them Die Slowly. Cerise sur le gâteau : l’attente n’allait pas être longue. À peine quelques semaines après l’apparition du groupe sur Facebook, le premier album, Ferox, est en effet déjà dispo en ligne uniquement sur toutes les plateformes de streaming qui se respectent.

Et il y a à boire et à manger.

En effet, dès la première écoute, je suis partagé entre une certaine joie de découvrir une nouvelle facette du travail de Mick Kenney (déjà responsable non seulement d’Anaal Nathrakh, mais aussi de Frost, Professor Fate, Mistress, Born To Murder The World, etc.) et une petite déception de voir que, au final, il n’y a pas grand-chose de neuf sous le soleil lorsqu’on finit l’écoute de Ferox.

Je suis peut-être particulièrement sévère parce que je suis un fanboy d’Anaal Nathrakh, mais il est difficile de nier les similitudes entre les autres projets des membres et Make Them Die Slowly : ici un pattern de batteries (la « mitrailleuse » de Forward sans les effets de tirs de balles sur « Demoni »), là un tempo d-beat que Fukpig (le groupe de Drunk, également bassiste d’Anaal Nathrakh) n’aurait pas renié sur « The Bastards Have Landed », ou encore l’entrée en matière de « Eaten Alive ! » qui est une resucée de celle de « Hold Your Children Close And Pray For Oblivion »… Au final, Ferox me donne l’impression d’un joyeux melting pot, qui reprend des idées d’autres projets et y ajoute une touche « meurtre/torture/giallo ».

Et même si le résultat final me plaît et permet de passer le temps d’ici la sortie du prochain Anaal Nathrakh, je m’inquiète un peu : en faisant côtoyer deux projets assez semblables, Mick ne risque-t-il pas de diluer ses idées plutôt que de se concentrer sur Anaal Nathrakh ? Make Them Die Slowly deviendra-t-il, à terme, un cimetière à B-sides du Thrakh ? Seul l’avenir pourra répondre à ces craintes…

Mister Patate (7/10)

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Autoproduction – 2020
Tracklist (35:01) 1. Profonde Tenebre 2. Murder Night 3. Demoni 4. Pieces 5. The Mutilator 6. Of Jackal And Demon Born 7. The Bastards Have Landed 8. The Nights Of Terror 9. Eaten Alive! 10. Murder Night (The Final Girl)