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The Acacia Strain – Step Into The Light

Depuis maintenant 4 ans et son inattendu In Comes In Waves, The Acacia Strain a sensiblement évolué. Certes, la bande à Vincent avait déjà, par le passé, fait preuve de quelques expérimentations intéressantes (le morceau-fleuve « Observer » sur l’album Coma Witch en étant le meilleur exemple), mais It Comes In Waves avait dévoilé une facette inattendue du groupe et sa capacité à lorgner vers le Doom. Et aujourd’hui, The Acacia Strain nous revient non pas avec un, mais avec deux albums : Step Into The Light (dont nous parlerons ici) et Failure Will Follow. Deux exercices de style, deux salles, deux ambiances, deux sales ambiances.

Step Into The Light est un assaut continu. Dix titres, 23 minutes 32 secondes et, malgré tout, une capacité à se faire tour à tour furieux ou écrasant (« TEETH OF THE CURSED GOD » qui lève le pied juste suffisamment pour mieux défoncer les nuques), à varier les plaisirs pour ne pas tomber dans l’excès du tout-à-fond. L’album a beau être court (paradoxalement plus court qu’ICIW considéré comme un EP), il n’en reste pas moins une épreuve de force, des montagnes russes qui flirtent parfois avec le black dans un grand parc d’attraction dédié à la mort (« As time goes on and we do not »).

Après un Slow Decay qui avait rythmé mon année 2020 en 5 épisodes, The Acacia Strain enfonce le clou avec cette petite grenade hardcore/deathcore absolument jouissive. Du haut de ses 23 minutes, il met à l’amende la toute grande majorité de la concurrence du genre. On regrettera juste qu’il soit si court… mais ce n’est qu’un détail vu la sortie simultanée de son jumeau pachydermique, Failure Will Follow.

(8,5/10)

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Rise Records – 2023
Tracklist (23:32) 1. FLOURISHING 2. CALF’S BLOOD 3. CHAIN 4. FRESH BONES 5. TEETH OF THE CURSED DOG 6. OPEN WOUND 7. SINKHOLE 8. IS THIS REALLY HAPPENING? 9. UNTENDED GRAVES 10. NONE OF US ASKED TO BE HERE

Trespasser – Αποκάλυψισ

Il fut un temps où j’attendais religieusement les mails des grands labels spécialisés. Nuclear Blast, Metal Blade, Century Media, Relapse… Les promos tombaient dans la mailbox quelques semaines avant la sortie, les grands noms côtoyaient des jeunes groupes prometteurs.

« Un nouveau Entombed ? Génial ! »

« Boss, boss, j’peux faire le nouvel Amon Amarth, promis, ma chro sera sur ton bureau d’ici une semaine ! »

Parce que oui, à l’époque, avant d’être le vieux connard que je suis, j’étais un jeune con impressionnable. Puis vinrent l’âge, la décrépitude des idoles et une furieuse faim de plus. Plus de groupes, plus de riffs, plus d’albums. Et aujourd’hui, ce n’est plus vers ces grands labels qui courent après leur gloire d’antan que je me tourne, mais vers Bandcamp, la mine d’or 2.0 pour les fans de musique.

Et c’est justement sur Bandcamp que j’ai découvert Trespasser, duo suédois qui a sorti une poignée de démos et un album (Чому не вийшло? pour les curieux) en 2018 sur une base indépendante avant de revenir aujourd’hui sur le devant de la scène avec ni plus ni moins qu’un solide prétendant au titre d’album de l’année. Rien que ça.

La recette de leur succès : un savant dosage de hargne et de mélodie. Pendant presque 40 minutes, Trespasser reste parfaitement sur le fil du rasoir. Le duo sait enfoncer l’accélérateur et balancer un barrage sonore et, quelques instants plus tard, lever le pied et apporter une pause plus mélodique sans que la transition ne soit abrupte. Tout se fait naturellement, sans la moindre impression de cassure ni le moindre temps mort. À ce niveau, ce n’est plus de la maîtrise, c’est du génie !

Prenez le meilleur de Dissection, d’Immortal, de Marduk, ajoutez-y une pointe de Ketzer époque Satan’s Boundaries Unchained pour le chant, un esprit anarchiste et un sentiment de révolte permanent. Voilà, vous avez une description certes réductrice mais tout à fait pertinente de ce que nous propose Trespasser. Αποκάλυψισ est un appel à la révolte, avec des textes recherchés, un artwork superbe et un sentiment d’urgence permanent. Avec ce deuxième album mené d’une main de maître et à nouveau sorti sur une base indépendante avant d’être distribué en formats physiques par Red Nebula, Pest Productions et Santa Diabla, Trespasser se propulse très haut dans le classement 2023. Et aucun grand label n’a aujourd’hui dans son écurie un groupe capable de rivaliser avec ce chef-d’œuvre.

(9/10)

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(Autoproduction – 2023)

Tracklist (38:54) 1. Forward Into the Light! 2. The Great Debt-Strike I: A Pillar of Smoke 3. The Honourable Thrall, or the Last Remnants of Peter’s Second Epistle Shrugged Off 4. Flakes of Ash 5. Holókaustos, or the Justification and Affirmation of Hierarchical Order by the Symbolism of Immolations 6. Hand in Hand Towards Har-Megiddo 7. The Great Debt-Strike II: יובל

Räum – Cursed By The Crown

La scène belge regorge de talents cachés blah blah blah, non, je ne commencerais pas cette chronique par ce lieu commun éculé qui finit toujours invariablement par 1. du namedropping de Channel Zero ou Aborted et 2. une référence à la frite ou à la bière. Venons-en directement à Räum, un quatuor liégeois qui vient de sortir son premier album chez LADLO et qui n’aurait probablement pas attiré mon attention si deux de mes amis n’avaient pas LOURDEMENT insisté pour que j’y jette une oreille.

Au menu, 4 morceaux et une grosse demi-heure de « Post-Black Metal » d’après l’étiquette, de « Black Metal pas chiant » d’après mon ressenti. Enfin, quand je dis « pas chiant », je dois tout de même avouer que la première écoute de l’opener « Andromeda » ne m’a pas marqué. Et les suivantes non plus. Le morceau n’est pas mauvais, loin de là, mais il pèche par sa linéarité relative par rapport aux autres pistes qui sont, elles, plus variées. Perso, j’ai un faible pour les openers qui m’en mettent plein les yeux et les oreilles en mode « voilà ma carte de visite, coco, on se rappelle sans faute la semaine prochaine ». Si « Andromeda » avait fait 3:30, ce sentiment de « machine à laver en mode essorage avec une vieille paire de baskets dans le tambour » n’aurait pas été aussi marqué.

Mais je pinaille. La preuve ? J’ai acheté l’album pendant le dernier Bandcamp Friday alors que je n’aime pas 1/4 de l’album. Les trois morceaux suivants sont, à mes yeux, clairement supérieurs, avec une mention spéciale pour le titre éponyme qui combine habilement les passages furieux et les pauses plus lumineuses en un peu moins de 10 minutes. Sur un morceau comme celui-là, Räum n’a absolument rien à envier à bien des groupes « connus » et signés sur de bien plus gros labels. Les mauvaises langues diront qu’on a un morceau qui suit parfaitement la checklist du Post-Black (du furieux, une pause lumineuse, un build-up, un petit spoken word, un final hypnotique), mais ça reste diablement efficace.

Est-ce que tout est parfait dans le royaume de Räum ? Non. L’opener est un peu faible (il serait probablement mieux passé s’il n’ouvrait pas l’album) et j’ai l’impression qu’il manque un petit quelque chose au niveau du chant pour faire passer le groupe à un niveau supérieur. Pas au niveau de la qualité, certainement pas (y’a une petite vibe So Hideous / Emperor qui me fait vibrer), mais au niveau de la variation. L’ajout d’un deuxième chant plus grave, par exemple, serait peut-être une piste à explorer… Mais bon, c’est purement subjectif et ça lorgnerait fortement vers les voisins de Ultha.

Au final, ce premier effort de Räum est prometteur. Le groupe reste pour l’heure un petit poisson dans l’océan des sorties Metal (7.289 albums, démos, EP et splits depuis le 1er janvier 2023 d’après Metal-Archives), mais il serait dommage de passer à côté. Là où certains grands noms se reposent sur leurs lauriers, les Liégeois sortent une première plaque intéressante.

(7/10)

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(Les Acteurs de L’Ombre Productions – 2023)
Tracklist (36:50) 1. Andromeda 2. Cursed By The Crown 3. Fallen Empire 4. Beyond The Black Shades Of The Sun