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Bullet – Highway Pirates

Bullet-HighwayJ'ai connu Bullet en 2007, année où je les ai vu au Keep it True et au RockHard Festival en quelques semaines d’intervalle. J’ai immédiatement été conquis par les suédois qui défendaient alors leur premier album « Heading for the Top » (2006). Depuis j’ai revu le groupe à cinq ou six reprises, dont à Paris et Lyon en première partie d'Hammerfall, et leur musique fait toujours mouche. Après avoir enfoncé le clou avec « Bite the Bullet » (2008), Bullet aborde la cruciale étape du troisième album… Mais avant de vous disséquer ce « Highway Pirates », je me vois dans l’obligation de faire une mise au point : Certes la musique pratiquée et énormément empreinte d’AC/DC, mais les Bullet ont su y apporter un côté Heavy qui fait  furieusement taper du pied et descendre des bières, alors qu'on ne vienne pas me résumer ce groupe à une simple histoire de plagiat!

Point de surprise, le nouvel album continue dans la même lignée, mais avec un peu plus de fraicheur et de variation, ne serait-ce qu’au niveau des rythmes. Entendons-nous bien nous sommes toujours dans le jardin du groupe qui ne s’éloigne pas d’un pouce de son registre, mais on sent clairement un effort au niveau des compositions avec des morceaux typiquement taillés pour la scène ; un titre comme « Stay Wild » se révèle être un hymne au headbanging qui traversera les âges sans jamais se ternir. 

Les choix vont être cornéliens afin de déterminer quels titres écarter de la future set-list, car à part « Fire And Dynamite », les neuf autres chansons sont sans faiblesse, avec des soli en acier trempé qui frappent sans fioritures et des lignes de chant aux petits oignons.

La production est très bonne, bien dans l’esprit… Australien, car ne nous voilons pas la face, le son des guitares est bien pompé à celui des frères Young. Le chant est toujours judicieusement placé très en avant et seule la basse bénéficie d’un peu plus d’exposition. One ne peut que s'en réjouir, tant Adam Hector a pris de l'importance, que ça soit sur et hors de scène, depuis son intégration.

Je ne vais pas vous en faire des tonnes, Bullet ne bénéficie (quasiment) d’aucune promotion, alors si vous aimez le Heavy à l’ancienne achetez « Highway Pirates », qui en passant est supérieur à n’importe quel disque d’Airbourne qui lui surfe sur une médiatisation savamment orchestrée… Si vous devez ne me faire confiance que pour un seul groupe, que Bullet soit celui-là !

Murder One (08.5/10)

Site Officiel

myspace.com/bulletsweden

www.facebook.com/bulletband

Black Lodge – Sound Pollution / 2011

Tracklist (39:20): 01. Highway Pirates 02. Back On The Road 03. Stay Wild 04. Blood Run Hot 05. Fire And Dynamite 06. Down And Out 07. Knuckleduster 08. Heavy Metal Dynamite 09. Citylights 10. Into The Night

 

Motörhead – The World Is Yours

Avec trente-cinq années de carrière à son actif la bande à Lemmy a pris le parti de tourner de façon incessante, et c’est ainsi que les trois compères sont à longueur d’années sur les routes et à l’affiche de quasiment tous les festivals chaque été. Les musiciens ne rajeunissant pas, la conséquence directe de cette course effrénée autour du monde est une accumulation de fatigue particulièrement sensible l’été dernier ou le groupe semblait en pilotage automatique, assurant l’essentiel, mais sans autant en imposer que par le passé. 

De plus, alors que le groupe enchainait disque sur disque à intervalles quasi-métronomiques d’un album par an, le dernier opus du groupe « Motörizer » (2008) datait d’il y a déjà deux longues années. C’est donc pas vraiment rassurés que nous nous sommes lancés à l’écoute de ce « The World Is Yours »  à la pochette aussi affreuse et que mégalomane…
 
Mais dès les premiers accords de « Born to Lose », qui en passant n’a rien à voir avec le morceau « Iron Horse – Born To Lose » les doutes se dissipent, car une fois de plus Motörhead nous offre du… Motörhead avec une batterie toujours aussi impressionnante, le chant écorché traditionnel et les guitares hurlantes du sieur Campbell. Nous sommes donc en terrain connu, y compris au niveau du son puisque la production une nouvelle fois confiée à Cameron Webb (qui avait précédemment œuvré sur « Inferno » (2004) et « Kiss Of Death » (2006)) restitue parfaitement les sonorités du groupe, qui se révèlent excessivement proches de celles que l’on peut percevoir en live, avec notamment des soli qui vous jaillissent à la face comme un diable sort de sa boite.
 
« The World Is Yours » c’est dix compositions certifiées 100% pur Motörhead qui alternent rythmes rapides et d’autres légèrement plus calmes (telle « Brotherhood of Man » qui n’est pas sans rappeler le classique « Killed by Death ») mais le tout sans redite, relâchement ou passage à vide (pas de morceau acoustique ici, si vous voyez ce à quoi je pense…). Particulièrement abouti, et dépassant même son prédécesseur ce disque ne peut décevoir et mérite sa place sur votre étagère au sein de l’imposante discographie du groupe.
 
Parmi tous les dinosaures métalliques Motörhead est manifestement le groupe qui a encore le plus de choses à exprimer. Alors les gars on est raisonnable, on fait une petite pause, on recharge les batteries et c’est reparti sur les routes comme en quarante !
 
Site Officiel : www.imotorhead.com
 
Myspace Officiel : www.myspace.com/motorhead
 
[09/10] Murder-One
 
EMI / 2010
Tracklist (39:13):
01. Born to Lose 02. I Know How to Die 03. Get Back in Line 04. Devils in My Head 05. Rock 'n' Roll  Music 06. Waiting for the Snake 07. Brotherhood of Man 08. Outlaw 09. I Know What You Need 10. Bye Bye Bitch Bye Bye

 

Blaspheme – Briser Le Silence

Blaspheme-BriserJe ne sais pas si beaucoup de groupes pourront se targuer d’avoir autant fait patienter leurs fans avant de leur délivrer un nouvel album. En effet, pas moins de vingt-cinq ans séparent la sortie de ce « Briser le Silence » qui nous intéresse aujourd’hui de son illustre prédécesseur « Désir de Vampyr » (1985). Il faut dire qu’entre-temps le groupe a splitté et a fini par se reformer devant la persévérance de fans et amis très insistants. Mais dans quel état allions nous retrouver les membres de ce groupe mythique, dont finalement seul le batteur Regis Martin manque à l’appel ? Nous avions déjà été rassurés en live par le chant de Marc Fery, car même si il a évolué, il n’a pas trop souffert des affres du temps, faisant toujours mouche, atteignant avec justesse des notes hautes placées. Les musiciens eux-mêmes se sont donnés les moyens d’un retour réussi, ayant répété avec acharnement.

Ces doutes légitimes dissipés, qu’allait donc nous réserver ce troisième album studio de Blasphème ?

Nous en avions eu un aperçu au Hellfest, avec l’excellent « The Crow » qui ouvre le disque. Ce titre est énorme, s’inscrivant totalement dans la lignée de meilleures compositions signées par le groupe. On se retrouve immédiatement propulsé quelques décennies en arrière. Musicalement c’est du très efficace, et que dire du chant qui se positionne idéalement. 

Le reste du disque fait montre d’une intelligence d’écriture remarquable le groupe évoluant entre morceaux typiques des années quatre-vingts (« Carpe Diem » ou « Homme Eternel »), d’autres plus profonds (« Briser Le Silence ») et certains plus ouverts, comme « L'ultime Errance », qui viennent flirter aux limites rock / pop (sans aucune allusion péjorative), le tout dans une homogénéité remarquable. Au niveau des paroles aussi le groupe a muri, et on sent qu’il s’est donné le temps d’accoucher de textes riches et cohérents.
 
La production excellente et contemporaine permet de parfaitement profiter des interprétations, et notamment de la basse de Philippe Guadignino qui vient nous régaler d’un bout à l’autre de cet album.

Alors certains grincheux viendront regretter que le groupe n’ait pas notablement évolué, mais était-ce vraiment le challenge du groupe ? Assurément non ! Nous attendions fébrilement un album de Blasphème et avec « Briser le Silence » il est indéniable que c’est ce que nous avons, car même si la tâche était dure à relever, le groupe a réussi avec ce disque à écrire une nouvelle page de son histoire, renforçant encore par la même le mythe alors qu’il y avait tellement de risques de l’écorner : chapeau bas messieurs, vous êtes bien vivants en 2010 !

Murder One (08/10)

Nota : Il existe une version de « Briser le Silence » qui contient en DVD bonus le concert donné par le groupe au Hellfest de cette année.

myspace.com/blaspheme_2007

XIII Bis Records – Replica / 2010

Tracklist (45:05) : 01. The Crow 02. Briser Le Silence 03. Carpe Diem 04. Coeur D'enfant 05. Qui Suis-je 06. L'ultime Errance 07. De L'ombre à La Lumière 08. Homme Eternel 09. Mémoires