Ça fait un petit bout de temps que je l’ai entre les mains cette galette, et s’il m’a fallu plusieurs semaines avant de me décider à la chroniquer, ce n’est pas uniquement parce que je suis une sale feignasse. C’est que la première écoute désarçonne, la seconde aussi et les quelques suivantes tout autant. Je m’explique : pour ceux qui avait laissé tomber Arcturus après Aspera hiems symfonia, c’est pas la peine de lire plus avant, la musique d’Arcturus n’a jamais été plus éloignée de ses débuts. Quant à moi, j’avais été terriblement convaincue par The sham mirrors, certainement l’album le plus accessible de la discographie d’Arcturus sans pour autant jamais tomber dans la facilité. Je suppose que pour chaque nouvel album d’Arcturus il faudrait être capable de n’avoir aucune attente, car l’album sera forcément totalement différent du précédent, ce qui déconcerte finalement toujours un peu.
ll faut dire que cette fois, en plus des changements de style inhérent au groupe, le changement de chanteur ajoute une surprise de taille. Exit Kristoffer Rygg, les vocaux sur Sideshow symphonies sont assurés par Simen « Vortex » Hestnaes [Dimmu Borgir, ex-Borknagar]. Même si la performance vocale de Hestnaes est à la hauteur techniquement, le timbre plus haut perché dérange au premier abord. Le déclic qui m’a fait apprécier cet album plus pleinement, c’est le show d’Arcturus à Rennes. Rassurez vous, je ne me permettrais pas des digressions personnelles sans la certitude que cette opinion est assez partagée, vu les discussions à la sortie du gig.
Bon, pour en revenir à cet album, il débute sur un très beau titre « Hibernation sickness complete » qui donne le ton de l’album : voix claire ténor, nappes atmosphériques au clavier et mid-tempo. L’ensemble est définitivement plus progressif que The sham mirror, au niveau clavier et du fait du côté indéniablement théâtral du chant. Le son de basse et guitares, ainsi que la batterie incisive de Hellhammer restent définitivement metal, mais il manque quelque part les grandes envolées lyriques, les breaks ravageurs et les changements de tempo qui faisait l’originalité sinon l’essence d’Arcturus. On retrouve un peu de « l’ancien Arcturus » dans Moonshine delirium, par exemple, mais dans l’ensemble l’album reste beaucoup plus linéaire que ces prédécesseurs.
Pas franchement mauvais cet opus, donc, essentiellement différent des autres. Un très bon album progressif, mais un peu décevant venant d’Arcturus.
Myrdhemingala (07/10)
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Season of Mist – 2005)
Tracklist (50:31) : 1. Hibernation sickness complete 2. Shipwrecked frontier pioneer 3. Daemonpainter 4. Nocturnal vision revisited 5. Evacuation code deciphered 6. Moonshine delirium 7. White noise monster 8. Reflections 9. Hufsa