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Fucked Up – Glass Boys

140716 Fucked-Up-Glass-Boys-Cover-ArtAmi headbanger, si tu cherches l’album pour faire valser tes cheveux dans le vent devant ta nouvelle copine en jouant du air guitar, passe ton chemin. Fucked up, c’est du hardcore, certes. Mais pas – du tout – dans la veine Suicidal Tendancies. Il faut plutôt chercher quelque part entre Minor Threat et les Melvins pour saisir les origines musicales de ce combo canadien. Encore peu connu en France, le groupe de Toronto opère pourtant depuis 2001 et affiche avec Glass Boys son 4e LP, en sus d’une foultitude d’EPs et autres split-7". Les Nord-Américains ont pu les voir tourner avec Foo Fighters, ce qui n’est d’ailleurs pas sans causer d’états d’âme à Damian Abraham, le chanteur et âme du gang, au côté du lead guitar, le bien nommé Gulag.
Là, tu commences à comprendre pourquoi l’auteur s’intéresse à ce combo aussi obscur pour toi que les règles du hockey sur glace. A l’occasion, on pourra parler de Panik, aussi. Pour en revenir à ce Glass Boys, un concentré de rage : 10 titres en 43 minutes. Il y a là toute l’énergie autodestructrice que le hardcore porte en lui depuis la fin des années 70 quand, à New York, est né ce mouvement musical. Les riffs saccadés, la rythmique plombée comme un ciel d’orage, le chant en version « je m’arrache le larynx », tout y est. Mais Fucked Up rajoute un éclair de mélodie pure, un clin d’œil noisy, des éléments indie (Boston n’est pas si loin). Le tout crée une ambiance particulière et un grain personnel, devenus la marque de fabrique de la bande. Ajoute à ça que, mis à part les pseudos de ses membres, Fucked Up parle plus d’art et d’émotions que de politique, et tu sauras qu’il s’agit bien d’un Ovni au pays du hardcore. Moins ambitieux que le précédent – David Comes To Life -, Glass Boys constitue la bonne porte d’entrée pour faire connaissance avec Fucked Up. Si tu évites la slow version.

Nathanaël Uhl (7,5/10)

http://fuckedup.cc

Matador Records (2014)

Tracklisting (43 minutes) : 01. Echo Boomer, 02. Touch Stone, 03. Sun Glass, 04. The Art of Patrons, 05. Warm Change, 06. Paper the House, 07. DET, 08. Led by Hand, 09. The Great Divide, 10. Glass Boy

 

Body Count – Manslaughter

BodyCount-ManslaughterÇa faisait un bail que Body Count n’avait pas pris notre tête pour la cogner contre le mur. Le dernier essai en version longue, Murder 4 Hire paru en 2006 (!), avait d’ailleurs laissé un goût mitigé dans la bouche des fans. Ce Manslaughter devrait réconcilier les vieux de la vieille (dont votre serviteur) avec le crew angelenos mené par Ice T. Il devrait aussi séduire la nouvelle génération. Plus qu’un nouvel opus de rap métal, ce 13 titres se révèle comme un vrai album de gangsta metal. Niveau son, il renoue, pour notre bonheur et dès Talk Shit, Get Shot, avec la brutalité d’un premier essai qui a, à l’époque, bien retourné des cerveaux.

Les guitares bien avant, la rythmique lourde comme un tapis de bombes sur Bagdad, les changements de tempo maîtrisés au petit poil… le headbanger de base – toi mon pote – devrait y retrouver son comptant d’émotions. Alors qu’il est convenu de relier Body Count à Rage Against the Machine, le quintet remet les pendules à l’heure. En reprenant Institutionnalized des Suicidal Tendencies, il paie son tribut au hardcore west coast. En matière d’ambiance et de lyrics, ce bon vieux Ice fait ce qu’il a toujours fait, qu’on parle de rap ou de métal : rentrer dans la tronche de son auditeur. 99 Problems BC assure d’ailleurs la liaison entre les deux univers puisqu’il s’agit d’une reprise d’un titre du rappeur en date de 1993.

Le seul signe que le vocaliste et âme d’un groupe largement renouvelé (pour cause de drive by shooting et, plus banalement, de leucémie) prend un peu d’âge reste cet étonnant I Will Always Love You. Ce titre, qui conclut ce 5e essai de la bande, est un mid tempo honorant la mémoire des vétérans des guerres d’Irak et d’Afghanistan. Un hommage à la mode Rambo (le premier, hein ?! Déconne pas, jeune !). Comme quoi, derrière une putain d’attitude, Ice a, en plus, une conscience sociale. Dernière raison, s’il en fallait encore, pour réserver à ce Manslaughter l’accueil digne de celui réservé à l’oncle d’Amérique rentrant à la maison.

Nathanaël Uhl (07/10)

www.facebook.com/bodycountofficial

Sumerian Records (2014)

Tracklisting :  01. Talk Shit, Get Shot !, 02. Pray For Death, 03. 99 Problems BC, 04. Back To Rehab, 05. Manslaughter, 06. Get A Job, 07. Institutionalized 2014, 08. Pop Bubble (ft. Jamey Jasta), 09. Enter The Dark Side, 10. Bitch In The Pit, 11. Black Voodoo Sex, 12. Wanna Be A Gansta, 13. I Will Always Love You

 

 

Mission-The-TheBrightestBien, retour en adolescence pour les heureux nés au début des années 70. The Mission vit encore et tient à nous le faire entendre. Toujours emmené par le frontman Wayne Hussey, le combo autrefois phare de la scène gothique recycle, à l’occasion de son 12e album studio The Brightest Light, la formule qui lui a réussi dans le temps. Batterie tellurique en avant, basse en soutien, la gratte qui va bien.

Avec ce "Black Cat Bone" introductif, on se retrouve gentiment back in the days quand le quatuor offrait une suite et une alternative, en même temps, aux regrettés Sisters Of Mercy. La voix d’Hussey marque toujours le style Mission. Et les Britons lorgnent toujours autant vers les étendues sauvages de l’Ouest américain. Ça sent le désert, la sueur, le mauvais whisky et le tabac roulé. Quelques accords ornent de country des chœurs qui se veulent virils. A l’époque, The Mission innovait avec ses sonorités improbables dans une scène UK indie qui tournait un peu en rond. Mais là, dès "Everything But The Squeal", c’est le groupe lui-même qui tourne en rond. Entre l’incapacité à se remettre en cause et les nombreux groupes talentueux qui ont approfondi le sillon, comme les Wovenhands, y a comme un sérieux air de déjà entendu. Dans le fond, ce n’est pas si mauvais. C’est du Mission classique. Qui roule, pour accompagner un road movie dans le midwest avec chapeau de cow boy et lunettes noires. La voix d’Hussay n’a pas perdu de son charisme. Mais voilà, c’est pour les fans quoi.

Nathanaël Uhl (05/10)

Site officiel : www.themissionuk.com 

Facebook : www.facebook.com/themissionuk

SPV – Oblivion – Verycords / 2013

Tracklist : 01. Black Cat Bone 02. Everything But The Squeal 03. Sometimes The Brightest Light Come s From The Darkest Place 04. Drag 05. Born Under A Good Sign 06. The Girl In The Furskin Rug 07. When The Trap Clicks Shut Behind Us 08. Ain't No Prayer In The Bible Can Save Me Now 09. Just Another Pawn In Your Game 10. From The Oyster Comes The Pearl 11. Swan Song 12. Litany For The Faithful.